Trois faits majeurs lus dans la presse togolaise en ont rajouté à un certain nombre d’informations que j’avais déjà relativement à des liens que le Togo aurait tissés avec la coalition qui a amorcé la recolonisation de la Côte d’Ivoire. Ces faits m’ont donc amené à consacrer le présent article de la Révolution Permanente à ce pays qui commence à faire parler de lui d’une façon qui interpelle tous les combattants engagés dans la lutte pour la libération de l’Afrique. De quoi s’agit-il ?
Premier fait important qui nous a interpellé, un article du confrère Ali Camus du Togo sur l’apologie de la confrérie des braconniers Dozos qu’aurait organisée Monsieur Kofi Yamgnane, un ressortissant togolais, en France aux côtés de Monsieur Ali Coulibaly, « ambassadeur » du gouvernement illégitime de Monsieur OUATTARA Dramane, afin de convaincre l’opinion internationale que les Dozos constitueraient une « armée » d’élite au service de la lutte pour l’intronisation de Monsieur Dramane OUATTARA comme président en Côte d’Ivoire. Deuxième fait marquant, il s’agit de l’implication revendiquée par le Général Assani Tidjani de la République du Togo dans l’encadrement des forces rebelles qui continuent à endeuiller la Côte d’Ivoire depuis 2002. Enfin troisième fait, les poursuites engagées contre l’ancien Premier Ministre togolais, Monsieur Eugène Koffi Adoboli, pour détournement de deniers publics dans le cadre du projet immobilier OUA alors qu’il semblerait que ces poursuites auraient été engagées par la Justice togolaise, pour vrai ou faux, conforter les Etats-Unis dont l’ambassadeur dans ledit pays aurait dénoncé une certaine impunité qui conforterait la pratique de la corruption et du détournement de deniers publics dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.
Engagés résolument dans la lutte pour l’indépendance économique et la libération de l’Afrique du joug colonial de l’Occident fasciste, nous avons décidé de soulever un certain nombre de questionnements pour comprendre où va le Togo dans cette dynamique panafricaine de lutte contre l’envahisseur blanc. Ce pays serait-il devenu comme le Burkina Faso, le Sénégal de Monsieur Wade et fils, le Nigeria de Monsieur Jonathan, la porte ouverte à la recolonisation de l’Afrique ?
Nous nous interrogeons notamment sur le rôle joué par le Togo depuis 2002 jusqu’à la capture de Laurent GBAGBO par la France, dans la déstabilisation de la Côte d’Ivoire. Ce pays qui entretient officiellement des relations très courtoises avec la Côte d’Ivoire et dont une forte diaspora y est très bien intégrée aurait-il joué le jeu de la France de Nicolas Sarkozy pour permettre la prise du pouvoir en Côte d’Ivoire par un ivoirien fabriqué par les média de ce pays raciste et désormais fasciste ? Pour quelle raison aurait-il trahi un pays qui pourtant n’a jamais été en inimitié avec lui ? Eyadéma fils aurait-il le complexe de l’héritier, bombardé à la tête d’un pays qui aspirait au changement après la disparition d’un père fondateur qui avait fini par transformer la force en légitimité démocratique ?
Que se passe-t-il au Togo pour qu’après le refus du Ghana de céder son port et son aéroport à la France pour y débarquer les armes qui ont servi à massacrer les Ivoiriens, ce fut selon plusieurs sources, le port du Togo qui se chargea de cet acte de collaboration sans qualificatif ?
L’héritier aurait-il hérité d’un système autrefois appelé françafrique, aujourd’hui baptisé recolonisation, dont il n’est qu’une victime ou aurait-il décidé délibérément de collaborer avec des « frères de lumière » blancs pour s’assurer une stabilité politique au détriment de la cohésion et de la paix d’un pays « ami » ? De quoi souffre le Togo ? D’un manque d’inspiration démocratique au point de rechercher son salut dans l’ouverture des entrailles de l’Afrique à l’envahisseur impitoyable qui n’hésitera pas à massacrer la population togolaise dès que des intérêts contradictoires seront en jeu dans ce pays ?
Je m’étonne et je m’interroge. Que se passe-t-il dans le Togo politique alors qu’un peuple sage, travailleur et aspirant à un changement qualitatif se voit imposer un système vétuste, anachronique et sans avenir lisible ? De quoi le Togo a-t-il peur pour vouloir sacrifier certains de ses fils seulement pour faire plaisir à l’homme blanc ?
Je rêve une Afrique responsable. Une Afrique digne dont les fils ne constituent pas leurs fortunes en pillant les biens publics. Une Afrique forte où les représentants du peuple gardent la tête haute pour dire non au dictat de l’homme blanc, usurier rapace appauvri par sa folie des grandeurs et qui est en quête d’opportunités de prédation en milieu nègre. Cette Afrique-là ne se bâtit pas dans la compromission. Elle ne se construira jamais avec des héritages politiques déshonorants. Elle a le devoir de se construire avec des choix responsables, une vision prospective efficiente du développement et une capacité de penser de nouveaux modèles économiques qui ne seraient pas des pâles copies de ceux de l’homme blanc, dont les limites sont déjà connues. Et les Hommes pour penser cette Afrique-là, le Togo en regorge. Alors Togo, que se passe-t-il pour que tes dirigeants tombent dans les faiblesses des anciens régimes hérités de l’administration coloniale ? Ne penses-tu pas qu’il est temps de te repentir de tes voies et de t’engager dans la dynamique de la Révolution économique, politique et idéologique qui consacrera la victoire de l’Afrique nouvelle sur le colon qui n’a point besoin que tu connaisses le développement ? Je m’interroge et j’ose espérer que le bon sens nous unira très bientôt autour de notre idéal commun : l’Indépendance Economique de l’Afrique qui se développera alors pour son propre compte, sans fouet ni harnais.
A très bientôt.
Hassane Magued