C’est trop…Encore la France et ses amis au Mali !

0

Voici des mois que règne la terreur au nord du pays du grand Modibo Keïta et que saigne son peuple. Tout a été ingénieusement préparé pour faire voir et croire à  beaucoup d’Africains qu’il s’agit ici d’un conflit banal et sans pilote lointain.

 Pourtant, le recoupement des événements nous fait voir autrement ; nous fait voir que le conflit malien a ses commanditaires, ennemis habituels de l’Afrique. Il s’agit de la France en première place, et ensuite de ses valets de la région ouest-africaine.

Après la guerre que conduit le plus zélé et belliqueux des présidents français, Sarkozy et ses amis de l’OTAN contre la Libye suivie de l’assassinat de Mouammar Kadhafi en 2011, l’on observe un retour massif des rebelles touaregs maliens ainsi que des islamistes extrémistes emportant des armes redoutables de tous genres.

Rien n’est fait pour freiner ces fuites d’armes et tout se passe comme si ces deux groupes avaient trahi le guide libyen en relâchant le combat en échange de la reconnaissance d’un territoire touareg indépendant au Mali.

La France de Sarkozy en leur faisant une telle promesse déjà convoitait de son œil avide les richesses du nord du Mali et savait bien où il allait ; dans une naïveté puérile les envahisseurs croyaient qu’on leur faisait du bien. C’est là le piège.

Quand Touaregs et Islamistes extrémistes arrivent au nord du Mali, en janvier 2012, ils rencontrent une armée nationale malienne faible et affaiblie par l’inertie d’un Amadou Toumani Touré qui (avant d’être écarté par le capitaine Sonogo) dormais à ronfler depuis longtemps sur les vestiges des honneurs glanés au lendemain du coup d’Etat éclatant contre l’ancien dictateur Moussa Traoré.

Nous pouvons aujourd’hui dire que les rebelles touaregs sont écartés avant même que n’arrive la France ou avant l’arrivée des forces militaires sous la coupe de celle-ci, puisque les groupes islamistes extrémistes se font plus forts, mieux équipés et dictent déjà presque partout au nord du Mali leurs lois.

Revenons aux implications étrangères dans cette crise ivoirienne et voyons qui fait quoi avec qui dans ce conflit et pourquoi.

Entre 1993 et 1995 j’ai vécu au Burkina Faso à Ouagadougou et je me suis approché des Touaregs parfois par curiosité. Le Burkina Faso constituait leur base-arrière ; j’avais été une fois dans la zone d’un des camps touaregs. Certains d’entre eux portaient des armes en territoire étranger ! N’est-ce pas étrange ?

Aujourd’hui, le chef de l’Etat du Faso est celui-là qui est chargé de la médiation dans cette crise malienne, c’est lui qui a prolongé le mandat du président malien par intérim, Diocounda Traoré, contre la volonté du peuple malien. Chose inhabituelle. C’est encore lui qui brûle le temps dans des négociations à issue stérile, en attendant que ses amis de l’occident mettent tout au point.

Ces rebelles touaregs qui ont longtemps combattu l’Etat malien possèdent une représentation « officielle » en France. Qui d’autre le ferait sans être taxé d’hébergeur des terroristes et sanctionné et arrosé finalement de bombes?

Une interrogation : dans quel but la CEDEAO a-t-elle imposé un embargo sur le Mali et empêché la livraison d’armes qui auraient peut-être aidé le zélé capitaine Sanogo à combattre les rebelles touaregs et les assaillants islamistes extrémistes pour libérer le peuple de Keïta ?

Pourquoi cela, et surtout à un moment où la plus grande partie d’un pays se trouve occupée par des gens qui imposent aux populations locales des mesures moyenâgeuses, lapidant les uns, amputant bras et pieds aux autres, convertissant de force certains et s’attaquant à des bâtiments historiques?

Comment expliquer que la CEDEAO qui a bloqué des armes destinées à défendre la souveraineté du Mali par des Maliens bouscule les autorités intérimaires maliennes pour qu’elles demandent une intervention militaire internationale ?

Pourquoi ce sont les autorités françaises qui partent informer le monde que le Mali exprimait un tel vœu et avait déjà contacté le secrétaire-pion général de l’ONU à ce sujet ? Parce que les Maliens sont des enfants ? Les Maliens sont un peuple vaillant; ils ont besoin des moyens pour libérer eux-mêmes leur pays.

Les Africains ne doivent pas se montrer dupes. Ils doivent se demander pourquoi il n’y a pas eu d’interventions militaires internationales de grande envergure pour stopper les pillages et massacres au pays de Lumumba.

Les Africains doivent se demander où étaient les forces militaires internationales pour déloger les rebelles ligués par Soro au nord de la  Côte d’Ivoire contre l’Etat ivoirien sous le président Laurent Gbagbo, ou encore, pourquoi l’occident a choisi le camp des rebelles en Libye et en Syrie.

Il ne fait plus de doute que la CEDEAO devient le meilleur pion que la France pousse pour faire avancer ses intérêts en Afrique de l’Ouest par le truchement des antinationalistes africains comme Blaise Compaoré, Ouattara et Ford Eyadéma.

Le nord du Mali est trop vaste et riche. La France financera la guerre, vendra les armes pour faire croître ses industries d’armes ; les Noirs iront mourir au front.

Le Mali faible et affaibli sortira du conflit exsangue, plus faible et affaibli. La France et les autres occidentaux dicteront au pays de Modibo Keïta leurs volontés politique et économique.

Vive la France hypocrite et mesquine qui joue et gagne ! Les ennemis d’une Afrique unie et forte (Ouattara, Blaise Compaoré, Faure Eyadema…) se frotteront les mains et auront des jours de plus au pouvoir. Mais attention ! Pas toujours.

Ce sera l’endettement et la mainmise sur les richesses du sous-sol malien et à vil prix. Ce sera la castration d’un autre pays africain avec le soutien actif des Africains. C’est trop. Ça se terminera très mal un jour, très mal.

Mais nous espérons ! Nous éperons que le camarade patriote africain de la SADI, Oumar Mariko, saura défendre les intérêts du Mali contre les loups ouest-africains et occidentaux.

Léon Tuam

 

Partager

Laisser une réponse