Depuis sa chute, Blaise Compaoré n’a jamais condamné aucune des quelque 80 attaques terroristes contre le pays qu’il a dirigé pendant plus d’un quart de siècles.
Mais des accusations récentes de déstabilisations du président Roch Kaboré coïncidant surtout avec une publication de Jeune Afrique concernant des photos embêtantes montrant ses plus fidèles lieutenants – Moustapha Chafi et Diendéré – avec des terroristes, ont suffi à le sortir de son mutisme. Vendredi Blaise s’est fendu d’un communiqué dénonçant ce qui est à ses yeux « des allégations formulées avec légèreté ».
D’abord il y a la publication de photos par Jeune Afrique montrant ses plus fidèles compagnons aux côtés de chefs terroristes. Le premier Moustapha Chafi, conseiller spécial de Blaise Compaoré et qui a fait plusieurs fois la navette entre Le palais de Kosyam et le Nord Mali aux temps forts de la médiation conduite par Blaise dans ce pays et pour des libérations d’otages, apparaît dans les clichés visiblement en confiance, souriant avec un certain Moctar Belmoktar dit Le Borgne chef du groupe Al Mourabitoune (groupe qui serait derrière l’attaque de janvier 2016 à Ouagadougou).
Le second Gilbert Diendéré, chef d’état-major particulier du président Compaoré et également fin connaisseur de la zone où il a procédé à plusieurs libérations d’otages, manie lui des armes lourdes avec des membres des groupes armés à qui il semble faire l’instruction. Ces photos, sont, à n’en pas douter, des pièces embêtantes qui apportent du grain à moudre à ceux, comme le pouvoir de Roch KABORÉ, qui affirment que le Burkina paye actuellement la collusion qu’il y avait entre le régime déchu et les groupes djihadistes.
Ensuite il y a l’interview accordée par Roch Kaboré à TV5, Rfi et Le Monde dans laquelle il affirme que Blaise Compaoré a déjà été nuisible à son pouvoir et lui reproche d’avoir changé de nationalité pour se soustraire à la Justice.
L’ancien président Blaise Compaoré, connu pour ses liens de proximité avec les groupes armés dans le Sahel, a démenti vendredi dans un communiqué toute relation avec les jihadistes sahéliens, dénonçant « des allégations formulées avec légèreté ».
Dans ce communiqué transmis par ses avocats à Jeune Afrique, Blaise Compaoré qui a trouvé refuge en Côte d’Ivoire depuis sa fuite du pays, fin 2014, a indiqué faire exception au « devoir de réserve absolu » qu’il observe depuis trois ans.
« Je ne peux accepter de lire, ces derniers temps, sous certaines signatures irresponsables et dévoyées par un combat politique dépassé, que j’aurais pu avoir des liens coupables avec les terroristes d’Al-Qaida au Maghreb islamique, lesquels justifieraient en réaction les attaques subies par mon pays », a dit Blaise Compaoré qui est recherché par la justice burkinabè.
C’est la toute première fois que Blaise Compaoré prend la parole publiquement depuis son départ du pouvoir à la suite de l’insurrection populaire, en 2014.
Pendant son règne Blaise Compaoré recevait régulièrement à Ouagadougou les leaders des groupes armés au Nord-Mali. Cette proximité lui facilitait la libération d’otages dans le Sahel et a contribué à sa renommée de grand médiateur.
Omegabf.net
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