Burkina: « Tôt ou tard, Blaise Compaoré devra rendre des comptes » (Roch Kaboré)

0

L’ex-président burkinabè, Blaise Compaoré, actuellement en exil en Côte d’Ivoire, va « tôt ou tard rendre des comptes» de ses actes, a déclaré l’actuel chef d’Etat Roch Marc Christian Kaboré, rappelant que la procédure judiciaire lancée par les autorités burkinabè « est en cours », dans un entretien à Jeune Afrique. 

«Compaoré devra répondre de ce qui lui est reproché devant les tribunaux de son pays (…) Je suis certain que tôt ou tard Blaise Compaoré devra rendre des comptes », a dit le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré.

Concernant une éventuelle extradition de M. Compaoré, a indiqué dans ses échanges avec le président ivoirien Alassane Ouattara, qui ont lieu très souvent, « ce dossier ne fait pas l’objet d’un traitement particulier ».

« La procédure que nous avons lancée (à l’encontre de Blaise Compaoré) est en cours, mais l’État ivoirien n’entend pour le moment pas l’extrader, d’autant qu’il a acquis la nationalité ivoirienne », a-t-il ajouté.

 Il a souligné que les différentes libérations de cadres du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), parti de M. Compaoré, ne devrait pas être interprétées comme une volonté d’apaisement de sa part.

« Non, je respecte l’indépendance de la justice et je n’ai rien à voir avec les récentes libérations. La plupart sont en liberté provisoire, en attendant leur jugement », a relevé, estimant qu’ «ils (les cadres du parti) ont participé aux élections municipales et ont même remporté certaines mairies (alors), ils font partie de l’opposition politique » du pays.

A propos d’un éventuel procès relatif à la tentative de coup d’État du 16 septembre 2015, impliquant le général Gilbert Diendéré et l’ex-chef de la diplomatie burkinabè Djibrill Bassolé, toujours en prison, il a répondu que «ces dossiers sont en cours de traitement par la justice ».

« Ce n’est pas moi qui fixe les délais. Mais, évidemment, j’aimerais que cela soit réglé le plus rapidement possible, disons avant la fin de l’année », a-t-il poursuivi.

Évoquant les tensions potentielles entre le Burkina et la Côte d’Ivoire, impliquant le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, qui était accusé d’avoir soutenu la tentative de putsch contre le régime de transition, Roch Kaboré, a expliqué la levée du mandat d’arrêt.

« Absolument pas. Nous avons effectivement déposé un mandat d’arrêt contre Guillaume Soro, mais avons reçu une correspondance d’Interpol nous informant que ce mandat ne pouvait être exécuté compte tenu de son statut et de l’immunité diplomatique dont il bénéficie. Nous nous retrouvions dans une position ridicule : maintenir un mandat d’arrêt inopérant », a-t-il fait observer.

Fin juillet, un sommet entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso est prévu à Yamoussoukro et devrait porter sur les traités de coopération entre les deux pays.

Oeil d’Afrique

{fcomment}

Partager

Laisser une réponse