Burkina Faso. Cette fois, le putsch est terminé

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Plus de deux décennies d’exactions exécrables et d’impunité

« C’est le terme d’une aventure suicidaire et solitaire qui aura mis en émoi tout un peuple et qui menaçait d’ébranler les assises de toute une nation », écrit Le Pays, qui veut voir dans la journée d’affrontement du 29 septembre la fin de l’épisode putschiste.

D’un côté, explique le journal, l’armée du gouvernement de transition, avec laquelle le peuple burkinabé « faisait corps ». De l’autre, les hommes du général Diendéré, bras droit de l’ancien président Blaise Compaoré (renversé par la rue en octobre 2014), qui ont tenté un coup d’Etat le 16 septembre.

Une semaine plus tard, les deux parties sont parvenues à un accord, permettant le retour du président de transition, Michel Kafando. Son gouvernement a alors entrepris de démanteler et de désarmer le Régiment de sécurité présidentielle, le régiment putschiste vestige de l’ancien régime. Mais leRSP a tenté de résister au désarmement en se retranchant dans une caserne de la capitale ce 29 septembre. Les forces loyalistes, qui ont encerclé le bâtiment dans la matinée, ont donné l’assaut en fin d’après-midi, à coups d’obus, et ont eu raison des putschistes. Leur chef, lui, avait fui peu avant l’assaut, mais il a déclaré qu’il se mettrait « à la disposition de la justice ».

C’est ainsi, commente Le Pays, que le « pays des hommes intègres » a mis en déroute « un général d’opérette » qui « tentait son coup contre la raison et pour l’impunité ». Mais « ce coup-là » ne pouvait pas aboutir alors que le général Diendéré a servi le régime de Blaise Compaoré, dont les Burkinabés n’​ont pas oublié les vingt-sept ans de sévices. « Plus de deux décennies d’exactions exécrables et d’impunité, ça conduit nécessairement un jour ou l’autre vers la déchéance et la solitude. » Et le journal burkinabé de conclure :

« Quand, pendant vingt-sept ans, on s’est vautré sans désemparer dans les privilèges, il faut avoir le courage et la décence morale d’admettre que même les bonnes choses ont une fin »

Courrier International

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