Blaise Compaoré invité par ses pairs à renoncer au pouvoir en 2015

0

Le Burkina Faso traverse une crise politique causée par une possible révision constitutionnelle pour permettre au président Blaise Compaoré de se représenter en 2015. Chargé d’apaiser la situation, le groupe de facilitateurs politiques dirigé par l’ancien chef d’Etat Jean Baptiste Ouédraogo recommande au chef de l’état de quitter le pouvoir à l’issue de son mandat. Depuis plusieurs mois, le Burkina Faso est sous le coup d’une crise politique marquée par des divisions au sein du pouvoir. En cause : l’article 37 de la constitution limitant le nombre de mandats présidentiels. La classe politique, pouvoir et opposition confondus, soupçonne l’actuel président Blaise Compaoré au pouvoir depuis 1987 de vouloir modifier la constitution pour briguer un cinquième mandat présidentiel en 2015. Ce dernier n’exclut pas un référendum sur la question mais le président Blaise Compaoré ne fait plus l’unanimité au sein même de son parti. Le 6 janvier dernier, pas moins de 75 membres du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) ont présenté leurs démissions.

A cette hécatombe, s’ajoute la grogne de l’opposition prête à en découdre. En témoigne, la manifestation organisée en janvier dernier. Elle a rassemblé 10.000 personnes selon les autorités, dix fois plus selon les organisateurs. Pour éviter que cette fronde anti-Compaoré ne dégénère en une situation incontrôlable, un groupe de médiation entre le pouvoir et l’opposition a été mis en place. Il est dirigé par l’ancien chef de l’Etat Jean Baptiste Ouédraogo très inquiet par ailleurs au regard du climat politique actuel. Au terme des premières consultations avec la majorité et l’opposition, le groupe recommande à la majorité de ne pas modifier l’article 37 de la Constitution qui limite à deux quinquennats le nombre de mandats présidentiels et invite l’ensemble de la classe politique à respecter scrupuleusement la Constitution en s’interdisant la révision des articles déjà ancrés dans la loi fondamentale.

Une sortie par la grande porte pour B. Compaoré En outre, la médiation propose des solutions pour éviter que le Burkina Faso ne s’enfonce un peu plus dans la crise politique. Elle suggère l’adoption d’un mécanisme pour permettre au président Blaise Compaoré de sortir par la grande porte, l’ouverture d’une transition démocratique apaisée au terme de son mandat, des garanties de sécurité et enfin l’acceptation d’une formule de sénat aménagé en concertation avec l’opposition. Il semblerait que l’étau se resserre autour du président Blaise Compaoré. Lâché par les caciques de son parti, acculé par l’opposition et invité par le groupe de médiation à quitter paisiblement le pouvoir à l’issue de son mandat constitutionnel, le chef de l’Etat burkinabé a-t-il vraiment le choix ?

Véronique Mansour

Partager

Laisser une réponse