La Fédération des réfugiés ivoiriens de l’Afrique de l’Ouest, passé le temps des complaintes, a décidé de traduire devant les juridictions internationales Alassane Ouattara et Guillaume Soro. Un collectif d’avocats européens s’est constitué pour suivre le dossier jusqu’au bout.
Les semaines et mois à venir s’annoncent donc palpitantes au plan judiciaire, pour le régime Ouattara.
Plus d’une dizaine d’avocats français, suisses et belges ont décidé de défendre les intérêts des victimes de la crise dite post-électorale, notamment des dizaines de milliers de réfugiés ivoiriens installés dans les camps au Ghana, Libéria, Bénin et Togo. Depuis plus d’un mois, ces avocats ont travaillé sans relâche avec la Fédération des camps de refugiés ivoiriens de l’Afrique de l’ouest (Fcriao), pour recueillir les témoignages et plaintes des refugiés, tous victimes du régime Ouattara. Quelques-uns de ces avocats ont séjourné récemment au Togo et au Ghana, au contact des réfugiés, afin de boucler le dossier. Ainsi donc, après ce minutieux travail, le président de l’ensemble des réfugiés installés dans les quatre pays, Alexis Séban, a décidé de porter plainte au nom des 200.000 refugiés, contre Alassane Ouattara et Guillaume Soro. Devant les juridictions internationales, notamment le Tribunal de première instance de Bruxelles.
«Depuis l’éclatement de la crise post-électorale, près de 200. 000 de nos concitoyens vivent refugiés dans des camps à travers l’Afrique. En effet, contrairement aux différents rapports jusque-là diffusés par certaines ONG, même par les Nations Unies, la FCRIAO (Fédération des Camps de Refugiés Ivoiriens de l’Afrique de l’Ouest) dit qu’il y aurait eu plus 10.000 morts enregistrés au cours de la crise post-électorale en Côte d’Ivoire dont 1500 enfants de 0 à 5 ans», explique-t-il. En dehors donc des nombreuses pertes en vies humaines, les plaintes contre Alassane Ouattara et Guillaume Soro portent sur les pillages, les incendies, les occupations illégales, les destructions des biens d’autrui, estimés à plusieurs centaines de milliards de Fcfa.
Pour Alexis Séban, les responsables de ces tueries et autres agissements ne sont autres que l’actuel chef de l’Etat et son Premier ministre. Car, dira-t-il, «ce sont les FRCI se réclamant d’Alassane Dramane Ouattara et de Soro Guillaume, qui aux chaudes heures de la crise post-électorale ont attaqué en tuant et pillant les villes de Toulepleu, de Bloléquin, de Guiglo, Duekoué, Bangolo, de Daloa, d’Issia, de Lakota, Divo enfin Abidjan et ses banlieues ». Selon le président de la Fcriao, une épuration ethnique était en cours et visait principalement les ethnies Guéré (75%), Bété et Dida (20%) et les ethnies du Sud (5%). Ce sont tous ces actes et témoignages qui ont été mis à la disposition du collectif des avocats qui entend déposer plainte dans les tous prochains jours devant le Tribunal de première instance de Bruxelles.
Frank Toti