Au Togo, un « petit malin plan » de Faure Gnassingbé et Victoire Dogbé remplace le concours à la fonction publique par le volontariat

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Un système tentaculaire qui est là accroché aux privilèges depuis des décennies et qui refuse obstinément l’ouverture. Ici, ce n’est pas l’Amérique où le fils d’un balayeur de rue peut devenir président, PDG ou milliardaire avec sa tête. Non, au Togo, soit l’on est bien né et il a droit à tout ou il est mal né et il est foutu. Le décor ainsi planté n’a pas changé depuis des lustres. Les mêmes sont aux affaires et s’accaparent de tout pour ne laisser que des miettes aux autres. La classe moyenne, le Togo n’en connaît point. Il n’y a que les deux extrêmes, la minorité riche encore et encore, et la majorité toujours pauvre, plus miséreux. Cette minorité continue à se distribuer les rôles et ce qui est cynique, ils ont bouché toutes les issues. La jeunesse ne sait plus à quel saint se vouer, elle qui est contrainte de subir la loi de la minorité pilleuse des richesses du pays.

Pour la clamer, dame Victoire Dogbé a concocté avec la bénédiction du prince, le Programme de volontariat national. Un programme qui a remplacé apparemment les concours nationaux de recrutement dans la Fonction publique, laquelle n’est d’ailleurs accessible qu’aux proches de la minorité aux affaires. L’horizon demeure de plus en plus sombre et bouché pour les jeunes. Personne au Togo, sauf les DG des sociétés d’Etat, notamment Togo télécom, Togocel, LONATO (Loterie Nationale Togolaise), CNSS (Caisse nationale de sécurité sociale), SNPT (Société nouvelle des phosphates du Togo), NSCT (Nouvelle Société Cotonnière du Togo) pour ne citer que celles-ci, ne sait comment les agents y sont recrutés. Un fils de paysan aussi brillant soit-il, a toutes les peines du monde pour décrocher un emploi à la fin de sa formation au moment où les fils à papa et maman bien nés ont leurs postes garantis dès le bas âge. Dans ces conditions, que l’on ne s’étonne ou ne soit offusqué si le djihadisme s’invite au Togo un de ces quatre matins. Lorsque les jeunes sont à bout de souffle et ne savent plus quelle voie emprunter pour s’en sortir, ils cèdent facilement aux sirènes de la malfaisance. Et là, ce ne sont pas les séances de sensibilisation et les foras sur la paix, la non-violence qui arrangeraient les choses. D’ailleurs, il vaut mieux commencer en amont par sensibiliser et appeler les membres du système en place à redistribuer les richesses nationales, à ne pas empêcher les autres d’entreprendre et à ne plus tout prendre pour eux seuls. « Dans un pays où la minorité est extrêmement riche et la majorité extrêmement pauvre, les deux extrêmes en somme, il ne faut pas s’attendre au miracle. Sans bouleversement, il n’y a pas d’issue. Pourquoi les mêmes doivent profiter des richesses du pays ? Et les autres ? Ce qui me fait mal, c’est que la redistribution de la manne nationale ne vient pas toujours depuis qu’ils nous promettent des choses à dormir debout», s’emporte sous couvert de l’anonymat un retraité. Toujours les mêmes, si ce n’est pas leur fils, c’est leur cousin, cousine ou proche. Et les autres, que font-ils alors au Togo, Terre de leurs aïeux ?

Pâ Tamba Lynx.info

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