. Ici, celles-ci sont en majorité composées de médiocres qui rament à courant de la dynamique positive. Elles donnent l’impression de ne protéger que leurs intérêts.
A l’heure qu’il est au Togo, tous les projets dans le domaine agricole sont en train de prendre de l’eau. Contrairement au discours que le ministre de l’Agriculture et ses collaborateurs tiennent, le Programme national d’investissement agricole et de sécurité alimentaire par exemple ne fait pas recette. La machine est grippée pour cause d’incapacité des acteurs impliqués dans son pilotage. « Ecoutez, il faut qu’on apprenne à dire la vérité dans ce pays. Ce programme (le PNIASA, ndlr) n’est pas bien exécuté. D’aucuns considèrent cela comme un tremplin pour s’enrichir énormément. Il nous faut corriger beaucoup de choses si non, l’échec sera au rendez-vous à terme », confie sous le couvert de l’anonymat un expatrié agissant pour le compte d’un partenaire. A ceci, il faut ajouter les gymnastiques du ministre en charge de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche le colonel Ouro-Koura Agadazi, l’homme qui cumule son poste avec celui de directeur de l’Agence nationale pour la sécurité alimentaire (ANSAT). Marin de formation, il est à la tête de l’ANSAT depuis 1997 soit 17 ans aujourd’hui.
Au fait, les mensonges dans ce département de l’Agriculture avaient commencé depuis pour se poursuivre avec les locataires Kossi Messan Ewovor et le colonel Ouro-Koura Agadazi actuellement. Tous les titulaires du poste ne font que de l’à peu près et ce, entourés de collaborateurs qui sont plus préoccupés par des intérêts à encaisser ici et maintenant que par la recherche de stratégies pour faire avancer l’agriculture togolaise. Pour un département aussi sensible qui occupe environ 80% de la population active, le pouvoir des Gnassingbé ne nomme que des individus à la gestion approximative et qui ne font pas l’affaire. Il y en a qui vont jusqu’à croire que le président les nomme à ce poste pour s’occuper des domaines de son feu père éparpillés sur toute l’étendue du territoire. Et puis, au Togo comme partout ailleurs, l’agriculture est une question de ressources humaines. Ici, celles-ci sont en majorité composées de médiocres qui rament à courant de la dynamique positive. Elles donnent l’impression de ne protéger que leurs intérêts. Le bien collectif ne les intéresse pas, seul le gain personnel compte à leurs yeux. Ce sont ces ressources versées dans la médiocrité qui anéantissent les efforts au ministère de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche. D’ailleurs, certains se sont constitués en réseau très actif spécialisé en détournement d’intrants, équipements, souvent des dons de pays amis et autres. Ce réseau opère au nez et à la barbe du maître des lieux qui fait semblant de réagir alors qu’il n’en est rien du tout. Si non, quels sont ceux qui mettent leur sale main sur les tonnes d’engrais commandées, subventionnées et destinées aux paysans togolais sans être inquiétés ? Qui sont-ils au juste et jusque-là, personne n’a été poursuivi en guise de dissuasion? Quels sont ceux qui ne veulent pas voir l’Agriculture togolaise sortir des sentiers battus pour amorcer un véritable décollage ?
Taffa Biassi Lynx.info