L’ex directeur général de la Rti avait été limogé pour ne pas avoir envoyé d’équipe couvrir l’arrivée d’Alassane Dramane Ouattara qui rentrait de vacances à l’étranger.
Hier, pendant que les populations à Bassam tombaient sous les balles des djihadistes de Al Mourabitoune, alors que la Côte d’Ivoire était attaquée de façon veule et meurtrière, Ahmadou Bakayoko, l’actuel directeur général de la Rti, a trouvé utile de nous diffuser un match de football., augmentant ainsi la panique et l’anxiété des citoyens contraints d’aller, pour ceux qui le pouvaient, chercher des informations sur le drame en cours à deux pas de chez eux sur les chaines étrangères ou sur les réseaux sociaux.
Ce monsieur avait déjà démontré toute sa capacité de nuisance en interdisant tout débat démocratique et en allant même jusqu’à violer la loi pour empêcher le passage sur les antennes de l’organe de service public du candidat Mamadou Koulibaly lors de l’élection présidentielle d’octobre 2015. A l’époque, certains s’en étaient réjouis, parce que le candidat lésé n’était pas de leur chapelle politique.
Le problème avec les violations du droit et de l’état de droit, c’est qu’un jour ou l’autre, chacun passe à la casserole. Parmi ceux qui se réjouissaient de l’injustice infligée à LIDER et à ses militants par Bakayoko, il y en a beaucoup qui, aujourd’hui, suffoquent devant l’ignominieuse conduite de la télévision publique lors de la journée d’hier.
Le 13 mars 2016, l’outrance de la Rti, de sa direction et de son autorité de tutelle a atteint des sommets rarement égalés dans l’histoire de notre jeune nation. Mais avec Ouattara, au lieu d’être limogé, le directeur général de la radio télévision ivoirienne sera sûrement félicité et peut-être même sera-t-il décoré. Qu’attendre d’autre d’un homme qui avait promis la libéralisation de l’audiovisuel pour juin 2012 et qui l’a depuis sans cesse repoussée, sous prétexte que la libéralisation serait « un danger pour la réconciliation« ?
Il y a un concept fort méconnu en Côte d’Ivoire qui mériterait pourtant d’être enseigné sans relâche dans nos écoles, nos familles et nos partis politiques : il s’appelle l’intérêt général. Les populations ivoiriennes oseront-elles un jour en faire leur leitmotiv?
En attendant d’avoir la réponse, une chose est certaine : nous avons les dirigeants que nous méritons. Celui qui tolère la médiocrité sous quelque prétexte que ce soit subira un matin les effets de cette médiocrité. Nous payons tous un jour ou l’autre les petites compromissions que nous faisons en fermant les yeux sur les violations des textes, des droits, des règles, en excusant la médiocrité, les déviances et la nuisance de certains sous prétexte qu’on est du même camp, de la même ethnie, de la même famille. Le déshonneur dont s’est rendu coupable Ahmadou Bakayoko est donc un peu celui de tous les Ivoiriens, finalement. Yako à nous tous. Puissions-nous trouver le courage d’oser faire face à nos responsabilités afin de prendre notre destin en main et combattre les terroristes et djihadistes en tous genres, ceux qui assassinent des innocents sur les plages le dimanche et ceux qui bousillent nos existences au quotidien avec des politiques odieuses, sectaires, exclusionnistes et appauvrissantes.
LIDER News | 14 mars 2016
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