Les graves incidents consécutifs à la violente répression exercée par les forces de l’ordre contre les étudiants du campus de Kara le mardi 27 mars 2012, montrent que le pouvoir RPT/AGO de Faure GNASSINGBE est prêt à recourir sans retenue à l’escalade de la violence pour faire taire toute velléité de revendication, aussi justifiée soit-elle socialement.
La nomination récente à Kara du Lieutenant-Colonel Bakali, ancien aide de camp de Faure GNASSINGBE, en tant que préfet de la Kozah, laissait augurer d’une dégradation des relations entre les autorités et le mouvement étudiant.
Le paroxysme de la crise a été atteint ce 27 mars avec le passage à tabac et l’arrestation des leaders estudiantins Agnité MASSAMA, Bitsioude BIRENAM et SIGUIBA Mohamed, responsables de l’Union des élèves et étudiants du Togo (UNEET), principal syndicat de l’Université de Kara.
Cette attitude montre la conception du dialogue social développée par le gouvernement RPT/AGO de Faure GNASSINGBE, ses difficultés réelles à appréhender la réalité des problèmes sociaux et à formuler la moindre proposition de règlement pacifique des conflits sociaux.
Cette situation de violence délibérée à l’encontre de personnes physiques met directement en cause l’attitude du gouvernement à l’égard des Droits humains élémentaires des personnes. Après l’épisode honteux de la falsification du rapport de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) – relativement aux tortures infligées par l’ANC dans le cadre de la procédure judiciaire du Coup d’Etat de Kpatcha GNASSINGBE et ses co-accusés – le tabassage et l’emprisonnement des étudiants de Kara confirment que ce gouvernement n’a rien à faire des droits humains. Dans un communiqué publié le 29 mars 2012 les organisations de défense des droits de l’homme (ODDH) : « exigent la libération immédiate des étudiants et le relèvement du Commandant OUADJA, chef du Groupement de la gendarmerie de Kara, cité dans le rapport de la CNDH comme tortionnaire de ses fonctions actuelles et sa mise à la disposition de la justice, le démantèlement et le retrait des personnes « non-identifiées » qui sèment la terreur au sein de la population estudiantine »Il convient d’appuyer cette exigence en lui donnant le plus de force possible.
Pour donner toutes les chances à ces légitimes revendications d’aboutir, il est nécessaire de créer un mouvement de protestation de dimension internationale. La diaspora togolaise parait être dans un premier temps la mieux placée pour venir en aide à ses frères Togolais.
Nous appelons l’ensemble de la diaspora togolaise à adresser massivement le message suivant – reprenant les termes du communiqué des ODDH du 29 mars – au site de la présidence de la République : http://www.presidencetogo.com/index.php option=com_chronocontact&chronoformname=questionaupresident&Itemid=96
Monsieur Faure GNASSINGBE, Président de la République
Nous soutenons les exigences du communiqué du 29 mars des Organisations de défense des droits de l’Homme du Togo et exigeons la libération immédiate des étudiants et le relèvement du Commandant OUADJA, chef du Groupement de la gendarmerie de Kara, cité dans le rapport de la CNDH comme tortionnaire de ses fonctions actuelles et sa mise à la disposition de la justice, le démantèlement et le retrait des personnes « non-identifiées » qui sèment la terreur au sein de la population estudiantine ».
Mathieu CICHOCKI Ati RANDOLPH François FABREGAT