Le tristement célèbre major Kouloum, l’homme qui se comporte comme le gouverneur de cette région, n’aime pas qu’on lui manque de respect, surtout venant des jeunes se réclamant de l’UNIR, un parti qu’il ne porte véritablement pas dans son cœur, lui qui est toujours attaché au RPT. Il y a de cela quelques jours, une vive altercation a opposé le tout-puissant baron au point focal de l’UNIR. L’homme qui ne supportait pas que les nouveaux venus se passent de lui pour mener des actions sur le terrain, a convoqué le point focal de ce parti à son domicile et ce dernier y a passé un quart d’heure d’enfer. « Vous vous prenez pour qui avec votre UNIR ? Nous sommes les anciens et nous connaissons mieux le terrain que vous. On verra jusqu’où vous irez avec votre UNIR », aurait déclaré le potentat local à son interlocuteur avant de lui administrer une « correction ». Il a fini en déclarant qu’il ne veut plus voir personne sur le terrain.
Convoqué à la Présidence pour s’expliquer sur ses actes déplacés et ses menaces, le major Kouloum aurait profité pour dire au Prince tout le mal qu’il pense de ces militants de l’UNIR qui passent leur temps à vilipender les « anciens ». Une attitude inacceptable pour lui qui a été longtemps l’intendant des biens d’Eyadema dans la région et qui s’y est d’ailleurs battu au prix de sa vie pour la victoire du RPT. Selon les dires du major Kouloum, sa prochaine candidature à l’Assemblée nationale est le seul moyen pour lui d’échapper aux éventuelles poursuites sur le plan international après les massacres de 2005 à Atakpamé où son nom a été fortement cité. L’homme n’hésite pas parfois à menacer de livrer les dessous du carnage de 2005 si jamais on décidait de le livrer à la justice.
Après l’avoir laissé se vider, le Prince n’avait d’autre choix que de le calmer et de le laisser ensuite partir tout en prenant soin de lui offrir des liasses. La candidature du major Kouloum embarrasserait sérieusement Faure Gnassingbé qui chercherait les voies et moyens pour le dissuader du fait que dans la plupart des rapports des institutions des droits de l’Homme et même sans celui de la mission de l’ONU sur les évènements de 2005, l’homme est nommément cité comme le boucher d’Atakpamé.
Pour l’heure, sept candidats se bousculent sérieusement au nom de l’UNIR pour les législatives à Atakpamé et Kouloum n’est pas prêt à lâcher le morceau. Si d’aventure sa candidature se matérialisait, on ne serait pas surpris de voir un certain Alex Yotroféi Massina aussi candidat pour les législatives dans la Binah.
Mensah K L’ALTERNATIVE