Alliance géostratégique: Comment traiter avec les partenaires russes ?

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Contrairement au matérialisme sauvage occidental qui pousse à l’action chez l’Occidental, chez le Russe, c’est l’émotionnel, le sentimental, l’attachement affectif qui poussent à l’action en exposant toujours de façon claire et sans hypocrisie, les sentiments

On n’entre pas en alliance avec la Russie comme on entre dans un magasin, on fait la preuve de son pouvoir d’achat et tout de suite, le patron et les ouvriers s’empressent d’être à vos petits soins. Comme le disait Winston Churchill « La Russie est un rébus enveloppé de mystère au sein d’une énigme » C’est pourquoi parvenu à ce point crucial de notre combat, il est bon et même urgent que nous ayons une idée du type de relation interculturelle qui devra sous-tendre notre démarche vers les partenaires russes.

Il faut tout de suite se détromper. Le partenaire russe n’est pas le « partenaire » européen. Pour une simple raison : les Russes ont une culture, un mode de pensée, un mode de vie sociale, différents de ceux de l’Européens, de l’Occidental. Il en est ainsi, d’abord parce que la Russie est à cheval sur deux mondes: l’Occident et l’Orient, ses terres s’étirant entre l’Europe et l’Asie. Ensuite, parce qu’avec cet atout de peuple tampon entre deux continents, la Russie a su créer sa propre exception culturelle.

Contrairement au matérialisme sauvage occidental qui pousse à l’action chez l’Occidental, chez le Russe, c’est l’émotionnel, le sentimental, l’attachement affectif qui poussent à l’action en exposant toujours de façon claire et sans hypocrisie, les sentiments. En Russie, ce qui importe, c’est la relation personnelle avec le partenaire. C’est pourquoi avec un Russe, aucune affaire ne peut se conclure sans aucun investissement relationnel basé exclusivement, sinon, fondamentalement sur la relation de confiance. Cette façon de faire pousse certains analystes interculturels à dire qu’en Russie, on achète à une personne plus qu’à une entreprise, la relation étant avant tout basée sur la confiance et les promesses devant être absolument tenues même si elles sont verbales. Mais le Russe ne peut avoir confiance en un partenaire, si le partenaire lui-même n’a pas confiance en ses propres capacités. Ce point est d’une importance cruciale. Il mêle plusieurs valeurs russes dont notamment, la forte personnalité et le sens de la responsabilité. En effet, les Russes ont l’habitude d’avoir une hiérarchie forte qui donne des instructions claires et qui prend la responsabilité de l’action.

C’est là une façon de dire qu’un futur partenaire qui donne dans la courbette, le lèche botte et le frileux, n’intéresse pas la Russie. Et pour achever de nous convaincre, en Russie, « Time is not money », eh oui, « Le temps, ce n’est pas de l’argent ». En termes plus simples, les Russes ne sont pas ponctuels aux réunions ; ils gèrent leur temps avec beaucoup de souplesse ; ils mettent le Temps au service de l’Homme. Jamais au service du « dieu argent ». En cela, ils éprouvent la patience de leurs futurs partenaires ; ils éprouvent leur capacité à les accepter tels quels; ils les soumettent à l’Exception russe. On fait un break. Et on résume. Le peuple russe a une identité culturelle propre. Il n’est ni Européen, ni Asiatique et ne sera jamais Occidental. Il traite sur la base de la confiance avec des hommes qui inspirent confiance et qui ont le sens de la responsabilité. Le temps en Russie est géré par l’Homme pour l’Homme et non pour servir le « dieu argent ».

Et on poursuit pour se poser une seule question : Sommes-nous prêts à entamer une alliance géostratégique durable avec la Russie ? Il faut s’inquiéter de la réponse à cette question. Pour plusieurs raisons d’ailleurs. D’abord, nous avons une mentalité de colonisés doublée d’un complexe de peuple vaincu et soumis donc abonné à la courbette, au lèche botte et à la soumission face à l’homme blanc ; ce qui ne fait pas de l’Africain un partenaire de confiance qui a confiance en soi et donc qui est capable d’aller à l’action avec la Russie, le moment venu. Ensuite, nous avons en partage à des degrés divers, l’hypocrisie, la fumisterie et l’incapacité à faire face et dire non, cette incapacité appris sous le fouet des « maîtres blancs » par nos ancêtres et transmise de génération en génération à nos aînés et à ceux d’entre nous qui pensent qu’ils ont de la valeur en jouant l’Occidental avec leur peau noire et leur gueule de Blanc.

Il n’y a qu’à regarder à nos Chefs d’Etat, qu’à se souvenir de l’abandon lâche et cruel du Colonel Kadhafi entre les mains de l’escroc Nicolas Sarkozy et de ses alliés malfaiteurs de l’OTAN, qu’à tendre l’oreille et à être accueilli par le silence hypocrite, égoïste et méchant sur l’humiliation de Laurent GBAGBO par l’Occident, pour se convaincre que nous sommes loin du standard de personne de confiance recherchée par la Russie.

Enfin, nous sommes otages de l’opium occidental dénommé « démocratie », une forme d’escroquerie morale destinée à induire en erreur les peuples avec des idées farfelues, irréalisables, promouvant une liberté inconciliable avec l’étique et l’ordre social et qui entrent pour l’essentiel en contradiction avec les valeurs morales et sociopolitiques de l’Afrique vraie. Sommes-nous prêts ? Débarrassés de l’ivresse de l’instrumentalisation politique, culturelle et économique occidentale ? Libérés ? Libérés de l’envoûtement d’un Occident décadent, qui a su escroquer l’humanité pendant des siècles et dont l’arnaque politique, culturelle et économique touche à sa fin et l’oblige à un mode de vie de pillard, de criminel et d’immoral ? Comme en vue d’un mariage pour le meilleur et pour le pire, avec maturité et des sentiments nobles, dans la fierté nouvelle qui caractérise l’Africain Digne qui s’est réveillé, sommes-nous prêts, après avoir appris si peu de la Russie, à aller à cette alliance immanquable ?

A Très Bientôt.

Hassane Magued

La Révolution Permanente

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