L’empressement du nouveau parti UNIR créé sur les cendres du RPT dissous, d’aller à la rencontre des Togolais à la base, aurait pu être noble et banal si les démarches qu’entreprenne le parti avaient rencontré toutes les exigences prévues par la charte des partis politiques au Togo.
Malheureusement, les actes posés par le parti en création, notamment la diffusion des spots publicitaires dans les médias, affiches et posters à l’effigie de son président provisoire qui n’est rien d’autre que le Président du RPT dissous, l’homme de sang et du passif Faure GNASSINGBE, à travers tout le pays, bafouent avec le plus grand mépris les lois de la République censées être respectées par tous, à commencer par le Pouvoir en place qui dispose au demeurant de toute l’administration pour se conformer à nos textes de lois !
Les dispositions de la charte des partis politiques du 12 avril 1991 sont assez précises et on ne peut plus claires. L’article 16 de ladite charte dispose : « le parti politique acquiert la personnalité morale à compter de la date de sa déclaration au ministère de l’intérieur. Toutefois il ne pourra exercer d’activités publiques qu’à compter de la publication au journal officiel ou dans un organe de presse au Togo ». Il en découle donc l’obligation de publication au journal officiel sous peine d’interdiction d’exercice d’activités publiques !
Il est à constater qu’aucune assemblée constitutive n’a confirmé la création de UNIR encore moins un procès verbal dressé, afin de satisfaire aux exigences de l’article 12 de la même charte qui dispose : « La création de tout parti politique est constatée par :
– L’adoption des statuts rédigés sur papier libre, contenant entre autres indications, la dénomination du parti politique, ses objectifs, son siège, ses organes, les dispositions concernant ses ressources, la dévolution de ses biens en cas de dissolution volontaire ou judiciaire ;
– L’élection des dirigeants ;
La réunion constitutive fait l’objet d’un procès-verbal comportant entre autres éléments, les noms, prénoms, profession et adresse des dirigeants. Il est annexé à ce procès verbal la liste des fondateurs avec mention de leurs noms, prénoms, date et lieu de naissance, profession, domicile ».
Dans ce contexte, OBUTS ne peut que regretter le manque de responsabilité et la légèreté des responsables du « sphinx RPT » qui pourtant se posent en défenseurs d’un nouvel ordre républicain au Togo.
OBUTS relève qu’enfreindre de si tôt la loi et la vérité des principes, fondements même de l’essence de la mission dans la vie politique, laisse dubitatif quant à la philosophie politique de ce parti. L’imposture et l’escroquerie politiques semblent donc la recette de choix pour UNIR !
Privilégiant le fairplay politique à une action en référé devant la justice pour violation avérée de la charte des partis politiques au Togo, OBUTS exhorte les responsables de UNIR à se conformer sans délai à la loi.
OBUTS rappelle opportunément que ce manquement gravissime, œuvre de la Nomenklatura et de Faure GNASSINGBE, tombe sous le coup des articles 12 et 16 de la loi n° 91-04 du 12 avril 1991 portant charte des partis politiques, et s’étonne du silence du Ministère de l’Administration Territoriale et des collectivités locales habituellement prompt à se poser en « défenseur acharné » de ladite charte.
Faut il rappeler que sous le fondement de l’article 25 de ladite charte qui dispose : « … quiconque dirige ou administre un parti politique en violation des dispositions de la présente Charte, encourt une peine de 3 à 12 mois d’emprisonnement et une amende de 100.000 à 500.000 FCFA ou d’une de ces deux peines seulement… »
A moins qu’il n’y ait un conflit manifeste d’intérêts qui rend apoplectique le Ministère de l’Administration Territoriale et des collectivités locales !
Cette situation n’est rien d’autre que la conséquence d’un sordide mélange de genre, de conflit d’intérêts et de collusions au sommet de l’Etat.
Il est clair qu’en l’état, la création de ce nouveau parti est loin d’être l’urgence pour les Togolais qui sombrent dangereusement dans la misère, et encore moins la panacée à la longue crise sociopolitique à laquelle reste confronté le Togo depuis plusieurs décennies.
Face à cet acte indigne de ceux qui exercent le pouvoir, OBUTS demande au Ministre de l’Administration Territoriale et des collectivités locales de tirer les conséquences de son incapacité à ne servir rien que la République, en remettant dignement sa démission.
OBUTS réitère son appel à Faure GNASSINGBE, à défaut de démissionner, d’abandonner sa politique de ravalement de façade pour une audacieuse et courageuse politique de réforme institutionnelle et constitutionnelle, seule à même de sortir le Togo de l’ornière.
Enfin, OBUTS demande à toutes les filles et à tous les fils du Togo tout entier de se mobiliser plus que jamais pour la dynamique de rupture constructive sur la Terre de nos Aïeux qu’appelle de tous ses vœux le Collectif « Sauvons le Togo ».
TOGO DEBOUT, LUTTONS SANS DEFAILLANCE !
Le Président National,
Agbéyomé KODJO