Le Togo comme il marche. Six millions d’habitants. 82 partis politiques officiellement reconnus. Kofi Yamgnane qui jurait ne pas en ajouter sur ceux déjà existants, serait entrain de jongler avec les textes pour transformer son association Sursaut en parti politique. Mais ce qui nous intéresse actuellement est le parti au logo d’un ballon rond avec couleur bleu ciel. Agbeyomé Kodjo étant le parrain de cette foutaise à la togolaise, accordons-nous à mieux connaître ce qui fait courir intellectuels et cadres togolais à la création des partis politiques.
Agbéyomé englouti dans la francmaçonnerie
De père sinon de parents traditionnels, le fils n’a eu de choix que de s’embourber dans la philosophie des francmaçons. Dans une Afrique parsemée de tyrans et de dictateurs, c’est la condition sine qua none pour faire une grande carrière politique et pouvoir chapeauter des sociétes d’Etat sans avoir à se faire des soucis. La Franmaçonnerie y veille au grain ! La condition contraire de faire découvrir aux colons blancs la philosophie du Vodou, ou d’autres rites africains très riches, est proscrit. Agbéyomé Kodjo qui a vu défiler le monde des maçons dans ses bureaux devient alors Maçon à son tour. Ne nous demandez surtout pas de vous dire qui a englouti le natif de Tabligbo dans ce cercle vicieux et très dangereux. Du côté de Faure, on sait que le maître Omar Bongo a joué un rôle clé dans la scolarisation de ce dernier dans cette école. Les relais de la Franc-maçonnerie hisse Agbéyomé jusqu’au fauteuil de Président de l’Assemblée Nationale jusqu’au point où il tire coup sur coup sur Gnékélé Gnassingbé sa dulcinée et son père Eyadema. La fureur des Gnassingbé est immédiate. Agbéyomé prend la poudre d’escampette et se replie en France avec le lot de galère et de menaces quotidiennes pour sa sécurité. Les frères maçons sont d’une grande générosité dans ces moments éprouvants. Ce sont ces mêmes maçons qui négocieront sa libération par des contournements illisibles quand il est humilié par les zébrures rouges de Kpatcha Gnassingbé comme d’ailleurs ils ont joué de tout leur poids pour que ses OBUTS [ ndlr son parti OBUTS] lui soient de nouveau restitués. Depuis l’homme au 7386 bulletins de vote, soit un résultat de 0,89% obtenu lors des élections présidentielles de mars 2010, ne veut plus se taire. Son score est tellement passable à ses yeux qu’il peut espérer parler au nom du peuple. La bêtise est de taille et l’injure au peuple togolais révoltant. Depuis, c’est par vaux et monts que le national et ses OBUTS revendiquent une place sur l’échiquier politique au Togo. Les frères lumières de la Francmaçonnerie sont-ils de nouveau derrière cette entreprise macabre? Que fait courir Agbéyomé depuis que le RPT et Faure ont de nouveau tendu l’appât qui ne cesse de prendre les opposants togolais comme des petits poissons depuis 1990 ?
Agbéyomé : Un transfuge instable
On peut tout lui reprocher sauf son talent d’orateur. Agbéyomé qui a pratiquement tout connu dans sa vie sait qu’il peut surfer sur la connaissance du champ politique togolais en dépit de son poids politique qui reflète la haine que portent les Togolais contre lui. Du RPT, il est passé au PSR avec l’ami Péré avant de déposer ses valises dans son magasin aux minutions quand il fabrique lui-même ses propres OBUTS. Quand il apprend que le FRAC avec Jean-Pierre Fabre est le véritable vainqueur des élections de 2010, il laisse le frère Appolinaire Yaovi Agboyibor, avec qui il a entre-temps fait coalition, pour rejoindre le clan des vainqueurs. Faut-il souligner que son conseiller calé en Suisse le Dr Edem Atsou en a été de ceux qui l’ont conseillé abondamment de ne pas rentrer au FRAC lors de sa création à Paris? (Le Lynx reviendra sur ce conseiller comme du philosophe Isaac Tchiakpé qui ont grandi sous l’ombre du génie Rptiste Yaya Malou…).
De passage en Suisse puis à Paris lors de la messe annuelle de la Francophonie, les maçons qui bousculaient Faure de caler Kofi Yamgnane comme premier ministre verrons Agbeyomé plus crédible pour ce rôle. Tout se passe comme si le Togo est une propriété d’un groupe obscure. Agbéyomé comprend le message et rentre au Togo avec l’obsession de ne pas se faire oublier. Les sites onlines en ont eu pour leur compte quand l’homme multiplie des écrits au nom d’un certain sursaut pour faire plier Faure Gnassingbé avant de laisser la chansonnette pour des élections uninominales à deux tours dans les oreilles de chaque Togolais. Le disque, sinon son disque pouvait être écouté mais que vaut la parole et la voix d’Agbeyomé Kodjojo quand il est tenaillé par une instabilité chronique?
Et voilà le congrès de la Renaissance
Ce qu’on peut observer d’emblée avec le congrès extraordinaire d’OBUTS est que personne n’a voté pour que Agbéyomé soit réélu. Même les pires dictateurs se font élire quand bien même ils n’ont pas de concurrents. En clair, Agbéyomé Kodjo n’a rien d’un démocrate. À la limite il est aussi comme Gilchrist Olympio. On murmure que tous les opposants togolais sont envahis par la tremblote quand il s’agit de voter. En quarante années de tyrannie, cadres et hommes politiques togolais ont des réflexes proches d’un Staline, d’un Mobutu, d’un Compaoré et récemment d’un Faure. Un tour sur la liste des Togolais qui composent le bureau du parti aux OBUTS et on est envahi par un froid tribaliste sur la colonne vertébrale. Scruté la consonance des noms dans un Togo tribalisé à outrance. OBUTS qui, paraît-il, serait le parti de tous les Togolais réserverait à sa direction des hommes seulement du sud pour diriger le Togo? Quand vient le discours aux allures d’un « déjà vu » Agbéyomé parle de tout sauf des élections de 2010 volées à Jean-Pierre Fabre. Le but de ce tintamarre médiatique sur fond d’un congrès n’est pas anodin. Faure a balancé comme il sait le faire, l’idée d’une nième table ronde. De cette table ronde, le RPT veut dégager des partis avec lesquels il entend diriger le Togo. La CDPA se pointe comme OBUTS et l’UFC. De tous ces néophytes qui parlent au nom du peuple, il faut remarquer la volonté manifeste de brutaliser les Togolais par leur cynisme. Autant Agbéyomé ne représente rien en terme de poids politique autant les autres troubadours ne sont plus dans les cœurs des Togolais. Il fallait huiler ses OBUTS pour se préparer à la ventrocratie, c’est ce que Agbeyomé n’a pas tardé à faire en laissant le FRAC a mi-chemin et habilement en huilant ses OBUTS pour l’ultime combat: faire partie des ministrables à défaut d’être premier ministre lui-même. C’est ce qu’on appelle prendre les Togolais pour des idiots. Et Agbéyomé qui connait bien la mentalité collective des Togolais sait que ce peuple est grand par son bruit et son oubli et petit par sa manière de penser.
Djima Matapari Lynx.info