Un démagogue comme le Cambodgien Pol Pot, qui avait promis monts et merveilles à la Côte d’Ivoire.
Communiquer pour faire croire. Pour donner le change, l’impression qu’effectivement, il y a du solide. Et profiter de ce sentiment que l’on a donné pour agir dans ce sens. C’est là, le seul but de la communication de notre confrère Le Patriote, proche d’Alassane Dramane Ouattara.
Ce samedi 22 août 2015, il a affiché à sa Une : « Face au bloc des Houphouétistes, l’opposition en rang dispersé /RHDP, un géant face à des nains ». Le confrère fait ici allusion au dépôt de candidature de Charles Konan Banny, d’Essy Amara et autres. Mais généralement, le camp Ouattara et ses communicateurs ont considéré leur RHDP comme une « machine » ou un « monstre » à remporter les élections. Mais en réalité, tout cela, c’est de la manipulation. Le RHDP n’est qu’une machine ou un monstre en carton. Il n’est « machine » que de nom.
Car depuis que Ouattara a pris le pouvoir, et qu’en quelque temps, il a montré ses limites, les déceptions ne se comptent pas dans son propre camp. Seul un groupe d’individus autour de lui se beurrent dans le rattrapage ethnique. Le gros lot se trouve dans l’abattement, tellement frustré par la réalité de Ouattara. Un démagogue comme le Cambodgien Pol Pot, qui avait promis monts et merveilles à la Côte d’Ivoire.
Certes Henri Konan Bédié a trouvé son compte auprès de Ouattara. Ce, à cause de sa traitrise, parce qu’il a peur de la violence du père de la rébellion des Forces Nouvelles. Mais ce n’est pas le cas pour bien d’inconditionnels du président du Rassemblement des républicains (RDR). Les femmes Dioula et autres commerçants des marchés, qui avaient cru que son avènement leur serait salutaire, beaucoup d’entrepreneurs qui chantaient son nom hier, le 11 avril 2011, déchantent aujourd’hui. Car ici et là, avec son Bulldozer, il a rasé leur petit commerce, sans contrepartie. Et les prix ne font que grimper.
Non seulement ces populations se rendent à l’évidence que « Gbagbo kafissa » c’est-à-dire « Gbagbo vaut mieux », mais elles jurent maintenant, surtout dans la commune d’Abobo (Abidjan) que : « Ce bâtradéing verra bien qui va voter pour lui encore ! » Les militants du PDCI savent que Bédié les a floués pour sa seul famille et quelques fidèles. Ils ne sont donc plus prêts à accorder leurs suffrages à Ouattara. Cet homme dont ils ont plus d’une fois décrié la politique du rattrapage.
Kouadio Konan Bertin (KKB), Charles Konan Banny, Kablan Brou Jérôme et Essy Amara ne sont donc pas seuls à tourner le dos au RHDP. C’est pourquoi malgré le superlatif de « géant », le RHDP n’a pas pu mobiliser le jour de l’investiture de son candidat. Si le jour de l’investiture de Ouattara comme candidat du RHDP, les militants ont boudé l’événement et ne se sont pas déplacés pour prouver leur fidélité, ce n’est pas pour le voter qu’ils se mobiliseront.
Le fait donc de qualifier le RHDP de « géant » qui gagnerait au premier tour, serait illusoire. Mais cela sera mis en avant pour permettre à Youssouf Bakayoko, le pion de Ouattara à la tête de la Commission électorale indépendante (CEI) de faire, une fois encore un hold-up électoral, au terme d’une vaste fraude dans les urnes.
Mais en vérité, le régime veut distraire les Ivoiriens. Parce que le vrai débat de l’heure, c’est que le candidat du RHDP n’est pas éligible. On sait qu’il veut tricher. Pour en arriver, il faut d’abord être éligible, avoir sa candidature validée. A ce niveau, on n’oublie pas que Ouattara a placé son ami et obligé Koné Mamadou à la tête du Conseil constitutionnel pour faire l’impossible. Mais le RHDP n’est géant qu’en fraude électorale et non en mobilisation.
C’est pourquoi le Front populaire ivoirien ne veut pas d’élection en octobre 2015. Ni pour lui, ni pour personne. Et ce, tant que les conditions contenues dans la charte de la Coalition nationale pour le changement (CNC), ne sont pas réunies.
Suzanne Gahé
Eburnie News