Les procès au pays de Faure ressemblent curieusement à la gestion de la cité par le prince : l’informel. Bruits sur bruits, attente sur attente, Faure vient de finir le ficelage de ses chefs d’accusation, suite au coup d’Etat qu’il a selon ses dires, évité de justesse avec l’aide des services secrets étrangers, donc des chancelleries en poste à Lomé. Il est question que le petit frère cadet qui n’est autre que le député, Kpatcha Gnassingbé voulait le tuer. Celui qui louvoyait par médias interposés avait entre temps tué 500 Togolais pour être président. Les preuves de l’artillerie de guerre et des obus saisis sont aussi présentes dans le lourd dossier d’au moins 1000 pages. L’avocat du député, Me Zeus Adjavon qui a eu copie semble aussi avoir fini sa lecture. La zone d’ombre qui frappe aux yeux est que le pouvoir aurait ajouté dans les phrases d’accusation, que le député reconnait qu’il voulait tuer son frère. A défaut de la présence des avocats du coupable, le plaignant [ ndlr Faure] s’est ajouté aussi le rôle des avocats du député. Inédit. On frôle de peu le réalisme pour chuter dans le surréalisme. C’est le Togo de Gnassingbé père à Gnassingbé fils. Dans cette fuite en avant où Faure voit tout et rien, il est désormais question de juger Kpatcha Ganssingbé, et l’imminence du procès a envahi le quotidien dans la République. Pour les Togolais et les historiens des temps modernes, un procès qui s’annonce comme le début de la chute de tout un système, voir du siècle en Afrique. Mais si les observateurs sont unanimes que si Faure veut absolument faire jaillir la vérité et du coup donner le sentiment qu’il est à la barre, il faut absolument que le procès ait lieu. Mais qui va juger qui dans ce foutoir de merdre qu’est la justice togolaise ? Tous les barons qui ont tenté de joindre le Lynx ont été unanimes : Il n’y aura aucun procès. On se rappelle qu’un officier et pas des moindres avait averti que l’entêtement d’un procès amènerait le « Fou de Kpatcha » selon ses mots, à mettre tous les secrets de la République dehors. Un proche de Faure qui a laissé un courriel au Lynx, est on ne peut plus clair : « On ne peut se tirer les balles dans le pied. On cherche une porte de sortie qui n’humiliera personne au sein de la famille ». Mais la grande partie des Togolais semble ne plus y être intéressé avec la guerre entre la fratrie « Gnassingbé et Gnassingbé ». Explication donnée : Guerre entre fils infects nés avec des cuillerées d’or au bec et qui ont tous les mains et les doigts polis de sang des Togolais.
Taffa Biassi Lynx.info