Personne ne pourra dire quelle sale mouche a piqué Faure, et ses ministres concernés, à vouloir mettre la main sur une institution financière dont aucun adhérant, même pas un seul n’ait jamais crié à une quelconque raquette. Mais au Togo, tout se confond. Là ou une explication minutieuse s’impose, on peut être servi par des boules de canons, ou par la force brute. Officiellement, c’est par mesure de sécurité que Faure a envoyé son gotha de ministres mettre la main sur le patron de ReDeMaRe. Officieusement, les sombres raisons sont ailleurs. Politiquement, le pouvoir de Faure est par terre. Une grogne de plus, et le fils de la nation plis bagage sur la terre de nos aïeux et prend la direction du Ghana où il possèderait des biens. Militairement, les adhérents de ReDeMaRe étaient en grande partie composés de la grande muette. Laissé une institution dont le secret de la gestion commençait par porter des fruits et donnait une lueur d’espoir était suicidaire pour le pouvoir qui a l’habitude de donner aux militaires des pains de savons, quelques grains de riz, de maïs ou des cahiers. Socialement, les Togolais n’ont jamais poussé une bouffée d’oxygène que quand ReDeMaRe donnait du sourire aux familles. Dans une dictature ubuesque, la bonne santé de la population concoure directement à sa chute. Et Faure en est conscient !
Sur le plan bancaire, les Togolais commençaient par contourner les taux trop élevés des banques de la place qui sont devenues de véritables sangsues accrochées au dos des pauvres populations togolaises. Ceci expliquait en partie la raison d’être de ReDeMare.
Pour étouffer et compromettre le directeur Sama Essohamlon, on a comparé sur le site de la propagande de la République l’affaire ReDeMaRe à l’affaire Madoff sans même connaître ce que le banquier américain avait fait, et qui il était réellement. Ensuite, les ingénieurs en propagande sont allés comparer l’affaire ReDeMaRe avec celle de ICC du Benin voisin sans que les pseudo journalistes ne daignent aller interviewer les premiers responsables de ReDeMaRe ou mieux faire des enquêtes qui s’imposaient.
Faure et comparses se sont jetés dans la marre comme si aucun Togolais n’était capable d’innover, d’inventer. Dans un pays où l’innovation est un délit, on ne se fait plus raconter la violence et le mépris des gouvernants sur les gouvernés.
Et Faure dans toute cette affaire ?
Le prince a des préoccupations ailleurs. Il n’a toujours pas dit merci a tous les Togolais qui l’auraient reconduit à 62% pour sa brillante réélection du 4 mars 2010. L’affaire ReDeMaRe non plus n’est pas une préoccupation bien qu’on parle de 50.000 adhérents qui sont entrain d’être jetés en pâture.
Selon les recoupements du Lynx, Faure aurait envoyé un émissaire voire Sam Essohamlon. Ce dernier aurait détaillé à l’émissaire ce que ReDeMaRe faisait comme activités. Mais en retour c’est une pression venue d’en « haut » et par des « mains obscures » qui s’acharnent sur Sama Essohamlon.
D’abord Adji Otteh Ayassor et ensuite Adji Otteh Ayassor
Quand il vient au pouvoir en 2005, les Togolais avaient cru que Faure fabriquerait un « brain Trust » à la Togolaise. Des brillants économistes aux brillants ingénieurs, en passant par d’éminents docteurs qui pullulent au Togo et dans sa diaspora, l’économiste Faure a préféré de la broutille, la pègre autour de la vieille recette de son père qui a fait ses preuves dans la prédation des biens publics.
Après Payadowa Boukpessi (Le Lynx reviendra ultérieurement sur ce dangereux sangsue), il paraît que c’est le vieillot Ayassor Otteh que Faure a cru bon pour lui et les institutions financières internationales. Ce dernier capable d’aucune innovation, aucune créativité, si ce n’est voyager, bic et stylo à la main, pour déposer des signatures au bas d’innombrables contrats de prêts et dettes dont le pays ne s’en remettra jamais. Un économiste de renom au micro du Lynx raconte : « Les blancs aiment bien des ministres de finances comme Ayassor. Il ne discute pas, il ne fait que signer et en retour il a ses commissions, et il se tait ».
Adji Otteh Ayassor et affaire ReDeMaRe,
Pour se dédouaner des tords commis sur l’institution, le vieil économiste dit et se dédit pour finir par se contredire. Incapable d’expliquer, puisqu’il n y a rien à expliquer, c’est une suite irréfléchie de thèses qu’il avance : « L’Etat n’a aucune responsabilité dans cette affaire ; la société opérait dans l’illégalité totale et nous nous devions d’arrêter ses activités, c’est le devoir du gouvernement de prendre des mesures préventives pour protéger les intérêts des populations ».
Effectivement dans l’illégalité totale. Sans honte bue, comment dans un Etat normal peut-on laisser un citoyen opérer une activité illégale pendant deux années sans en être au courant ? Si ce n’est au Togo, dans quel pays normal un ministre peut-il être aussi au bas des caniveaux ?
Plus loin, il assène : « Il appartient aux responsables de ReDeMaRe de trouver les ressources pour le remboursement des adhérents. Il y a une commission qui a été mise en place pour évaluer les avoirs de la société, ses biens seront vendus et c’est tout le revenu qui sera remboursé aux adhérents ».
Oui, c’est ça, il appartient aux responsables de payer ce que Faure et Adji Otteh Ayassor ont pris aux adhérents de ReDeMaRe. Quand un président et ses ministres vivent dans de l’improvisation totale et dans un racket permanent ce sont de tels signes visibles qui prennent le lit de la gouvernance. Dans un pays où l’Etat est pratiquement le seul employeur, on se demande si une initiative comme celle de ReDeMaRe ne pouvait pas être étudiée afin de voir quels bons conseils et appuis que le gouvernement aurait pu lui apporter voire dans quelle mesure le gouvernement pour lui faciliter la tâche. Mais non. A défaut, ces mafieux de gouvernants ont choisi d’envoyer des juges à leur solde faire le sale boulot. De ces juges, on a entendu un au palais de justice à Lomé le 3 septembre au nom de Bidassa (un reste du HACAME). On a entendu ce dernier menacer le patron de ReDeMaRe de signer une reconnaissance de dette de trois milliards, faute de quoi il inventerait à volonté des plaignants factices, imaginaires pour lui compliquer le problème et l’envoyer de nouveau au bagne. Entendu ? Dans nos prochains articles, vous suivrez avec votre Lynx préféré, ce qui s’est passé hier au palais de justice devant des avocats hilares, laissant un public pantois et sans voix, qui ne comprenait plus rien à cet épisode et qui cherche à comprendre aujourd’hui encore ce que dire le droit au Togo veut signifier.
Camus Ali Lynx.info