Abass Bonfoh : Il refuse d’aller au TPI à la place de Faure

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Il court le bruit. Abass bonfoh se serait replié sur lui même et mène une vie d’ermite. Et pour cause. Les caciques du RPT et surtout les génocidaires de 2005 veulent qu’il mange leurs patates chaudes. Abass Bonfoh selon les sources du Lynx  n’est plus au parfum avec ses petits amis du RPT depuis que le statut d’ancien chef d’Etat lui a été refusé. Quand un cadre Bassar le susurre ce qu’on trame sur sa personne, le fils de Kabou peste. « Pas avec moi ! » Des témoins ont rapporté que l’homme de Kabou serait très remonté. Pire, il aurait été un peu plus clair : «  Moi je suis Bassar. Et que ces Kabyès apprennent à connaître d’où je viens ».
Pour rappel, aux élections législatives de 2007, le Bassari avait poussé sa hargne jusqu’à dire à un Kabyè de Kabou-Sanda d’aller à Kara se faire élire s’il veut devenir député. Pour vous dire le caractère Corse de l’homme.
D’habitude quand un Bassar prend de l’âge, il devient bizarre, très bizarre. Dérogation faite cette fois-ci à Abass Bonfoh. L’homme aurait commencé par retrouver tous ses sens. Venu au pouvoir par le fait d’un hasard, les togolais avaient fini par l’estampiller le nom de « DieuDonné ». Et l’homme ne s’était aussi jamais plaint de ce nom. D’ailleurs devant des parents Bassar, il aurait lâché : «  Les amis, que le pouvoir est doux ! ». Allusion faite aux deux mois qu’il a dirigé le Togo avec l’aval d’une cour constitutionnelle qui reçevait les ordres de l’Exécutif et de la CEDEAO.
 
Peur et stratégie de reconquête du pouvoir
 
Quand le Togo bascule dans le chaos en 2005, Faure Gnassingbé est le président choisi suite à des bisbilles constitutionnelles. Faure évince Fanbaré Natchaba alias la « Cheminée noire ». L’homme fumerait deux paquets de cigarettes par jour. Faure, se plaît dans le nouvel fauteuil laissé vacant pas son père bien que celui-ci revenait de droit à Natchaba. Le pouvoir semble échapper aux «Gnassingbé » quand la première puissance du monde intime aux quarterons d’officiers d’opérette du coup d’Etat du 5 février de chasser Faure. Au RPT, on fait profil bas et on choisi une marionnette pour jouer la comédie : Abass Bonfoh accepte et s’initie au rôle de guignol. Le pouvoir va quitter la Kozah. Des messages « codés » envahissent la jeunesse et les cadres kabyès au Togo et en Europe. Il faut tout faire pour que ce pouvoir ne quitte l’Akazu [ndlr, la maisonnette version Kabyè].On distille dans la population togolaise un message selon lequel Faure serait un intellectuel, un universitaire, un économiste. On va jusqu’a trouvé son métissage. Lui Faure, serait de papa nordiste et de maman sudiste. Au Togo,ces écarts de langage ont tout leur sens dans une République tribalisée à outrance. On met le confrère la Dépêche à la chasse de Gilchrist Olympio qui voudrait mettre le Togo à feu et à sang. Le Togo vacille par pans entiers. Rien ne tient plus debout. Il faut faire vite. Aux Etats-Unis, l’ultra Rpétiste et journaliste Innocent Pato se confiait à un ami : « Notre pouvoir est par terre… ». Kpatcha comprend le message et fait main basse sur les tonnes de millions en cash que le père a laissé avant son trépas. Il le donne à tous ceux qui peuvent aider pour que le pouvoir ne quitte pas Pya et par ricochet la Kozah. Les occidentaux  en poste à Lomé et les relais en Europe sont les premiers bénéficiaires. Les fonctionnaires de l’Union Africaine et de la CEDEAO les seconds a passé au guichet. Gilchrist Olympio vient clôturer la liste des heureux bénéficiaires.

On tord le cou à la démocratie et Faure devient président de la République avec comme résultat : 500 têtes tranchées, des maisons cassées et 40.000 togolais qui prennent le chemin de l’exil. L’ex- premier ministre Kofi Sama n’ira pas des quatre chemins et déclare au commandant François Boko « Il vaut mieux trancher 10.000  têtes togolaises que de perdre le  pouvoir »
 
Faure tente de pousser Kpatcha vers le TPI…
 
Faure initie sa propre commission d’enquête  indépendante avec comme chef de file, l’ex-premier ministre sous la transition Joseph Kokou Koffigoh (un proche du RPT). La conclusion est sévère 106 morts. Cette commission pousse son courage jusqu’à lister des noms. Kofi  Annan secrétaire général des Nations-Unies envoie ses mousquetaires. Ceux-ci comptent 400 à 500 morts et les dégâts matériels importants. La Ligue Togolaise des Droits de l’Homme (LTDH) compte 1000 morts et des dégâts matériels importants. Il faut que quelqu’un porte ce lourd fardeau. Mais qui ? Le gendarme Koloum qui a tenu d’une main de fer les opérations dans la ville d’Atakpamé est brute voire brouillon. S’il passe le premier au TPI, il va égrener les noms et pire, personne au RPT, ne connaît ce fanatique. Le général  Assani Tidjani qui a ratissé du côté  de la ville d’Aného est un intellectuel. Originaire du Nigéria, il n’inspire pas trop confiance. S’il est coincé il va mettre tout sur tapis. Alors, on conseille à Faure d’amener lentement  Kpatcha le parrain des parrains des massacres de 2005 loin de lui. D’une pierre il  peut faire deux coups. D’abord, c’est le TPI qui aura capté son demi-frère d’une part, et d’autre part il n’a plus de concurrent donc adieu l’éternel menace de coup d’Etat. Le message passe. Bien que Kpatcha soit la véritable star des élections législatives de 2007, il n’est pas rappelé au gouvernement. C’est le début de l’inimité.
 
Un coup de fil bizarre atterrit dans la voiture de Kpatcha
 
Le RPT est au pouvoir et partage avec tous ceux qui ont aidé à sa victoire par la « force » le gateau. Kpatcha prend le ministère de la Défense (très stratégique). Les chancelleries à Lomé le voient d’un mauvais œil. Et pour cause. Le nom « Kpatcha » revient dans les trois rapports (Koffigoh, ONU, LTDH). Les Européens non plus, ne veulent pas de l’homme aussi. On susurre à Faure « d’expédier » son frère qui serait une plaie sinon le mouton noir pour son pouvoir. Mais ce que les européens n’ont pas dit est : « A qui a profité le crime ». Dans le jargon diplomatique, on fait  avec qui on peut soumettre le pays voire le piller. On travaille les « pros Faure » et Kpatcha est vu dans « le jardin du pouvoir » comme un tueur à gage, une vraie menace, celui qui incarne les vielles idées du père bien que celui-ci est né seulement en 1970. Tous les ministres montent désormais dire au président les menaces que Kpatcha profèrent contre eux toutes les fois qu’il les invite dans son bureau. Ingrid Awadé est la première à décrire les menaces qui pèsent sur elle.

On parle de Kpatcha et on le balance un surnom : « Ariel Sharon » du nom de l’ex-premier ministre israélien. Au RPT, on passe à la transhumance. Les amis de Kpatcha vont vers Faure et vice-versa. Au départ, Pascal Bodjona par exemple était plus proche de Kpatcha que de Faure. Le commandant Félix Kadangha qui ne jurait que par Kpatcha passe aussi vers l’autre côté. Un chantage permanent est relayé par les ennemis de l’homme. La rumeur devient même forte et Kpatcha croit et dit que Gilbert Bawara a donné son nom aux européens de Bruxelles. Un coup de fil bizarre tombe en pleine route quand le ministre et son chauffeur sont en voyage. Il comprend la menace et sait qu’ils veulent le faire porter seul, sinon tout seul le carnage de 2005. Il sait que quelqu’un tout proche de Faure serait entrain de filer le mauvais coton contre sa personne. Dans le fond, Gilbert Bawara le pauvre n’y était pour rien ! Les vrais commanditaires sont des officiers Kabyès qui voulaient déposer cette marmite bouillante contenant des crânes humains sur sa tête. Sentant les odeurs du Tribunal Pénal International (TPI) venir, ils cherchaient un bouc émissaire. Il fallait donner Kpatcha. D’ailleurs après son arrêstation, ils ont même tenté de voir s’il ne fallait pas remettre rapidement l’encombrant député aux européens et clore définitivement cette affaire sur les tueries de 2005. Comme la mayonnaise ne prenait pas, ils ont changé de stratégie dans le but de le remettre aux américains pour trafic de stupéfiants. On se rapproche un peu plus des américains de la La DEA (Drug Enforcement Administration) afin que ceux-ci s’interessent à son cas. Un site en ligne annonce l’imminence de la menace. Mais au delà de tout, si Kpatcha ressemble au père par le physique, Faure a lui pris le côté cynique du père défunt. Le cynisme de Faure est commenté par un universitaire : « Le pouvoir rend plus fou que ce que vous voyez  Faure faire… Faure c’est la face même du chef africain. Il tue mais jamais avec les mains tâchées de sang »
 
Jeu de ping-pong entre Abass Bonfoh et Faure Gnassingbé

Le premier apprend qu’il n’a jamais été président du Togo, quand la commission chargée d’organiser les 50 ans d’indépendance bâclée du Togo l’annonce que son effigie ne figurera pas aux côtés des autres chefs d’Etat togolais  sur le Montgolfier qui va voler sur tout le territoire national. Le colonel  Kleber Dadjo qui pourtant avait fait que 6 mois comme chef de l’Etat sera lui sur le ballon volant. Inédit ! Une grande honte. Fait petit, sinon ridicule, le Bassari comprend qu’il a été utilisé. Mais il tient à une revanche. Il sait aussi qu’à cause des « Gnassingbé », son parent Kofi Yamgnane l’a aussi humilié devant les députés français quand celui-ci écrit  à ses collègues pour leur dire que leur hôte avait les mains tâchées de sang. Peu après Faure enfoncera le clou : « Je n’étais qu’un candidat quand il y avait tuerie en 2005 ». Une bonne manière d’envoyer la balle dans le camp de celui qui a accepté les délices du pouvoir pour quelques jours. Tétanisé par les comportements des « Gnassingbé » à son égard, Abass Bonfoh s’était mis un peu en retrait lors des présidentielles de 2010. Avec la commission Vérité Justice et Reconciliation de L’Evêque Barrigah, les génocidaires et leurs parrains, même s’ils n’ont pas à se faire des soucis à cause des accointances qu’ils ont avec le prélat, sont aussi inquiets. Abass Bonfoh sait que juridiquement, il va passer avant Faure. L’homme se précipite et accorde une interview au confrère Tribune d’Afrique (Journal Béninois condamné au Togo pour avoir révélé l’amitié entre Mey Gnassingbé demi frère de Faure et la drogue). Fait rarissime, au RPT on ne parle pas. Mais Abass Bonfoh déroge à la règle et va jusqu’à  rejeter les crimes sur ceux qui ont donné le droit de tirer : « Tenez-le bien pour dit: j’assume, et j’insiste sur le mot. Je n’ai jamais donné l’ordre à personne de tirer sur qui que ce soit ; je peux le démontrer ». Et de commencer par réunir toutes les preuves qui prouveront qu’il n a été de près ni de loin lié à la tuerie : « J’ai encore tous mes discours que j’ai prononcés aussi bien à la radio qu’à la télévision, et tous les documents que j’ai signés. Celui qui était proche de moi, mon aide de camp, est encore là, il pourra témoigner. Je ne me reproche absolument rien. ». Et de finir par lancer la balle dans le camp de Faure qui selon toujours le président de l’Assemblée était au fait le vrai président du Togo : « Il y a pourtant un fait qui ne devrait pas vous échapper. Lors des manifestations marquant le cinquantenaire de l’indépendance, je n’ai pas été cité parmi les présidents du Togo ; avez-vous cherché à en connaître les raisons? Et pourquoi venez-vous vers moi aujourd’hui? ». Tout est dit !

Faure et Bonfoh s’apprêteraient à se déchirer devant des juridictions compétentes ? Mais ce qui est sûr est que Faure a déjà fait une visite éclaire au Soudanais Omar-El Béchir sur qui plane un mandat d’arrêt international pour crimes de sang contre ses concitoyens noirs du sud. Il arrivait aussi à Mobutu ou Eyadema de prendre des conseils chez  Nicolas Ceaucescu, le dictateur roumain. Les criminels se reconnaissent toujours… et Faure sait qui peut lui donner les conseils, les meilleurs dans les moments de dures épreuves.
 
Camus Ali Lynx.info

 

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