L’information a été rendue publique pour la première fois sur Twitter par Toussaint Alain, ancien conseiller en communication du président Gbagbo. Il évoquait un prêt de 100 milliards de FCFA octroyé par le président congolais Denis Sassou NGuesso à Alassane Ouattara.
Dans sa dernière édition, Jeune Afrique confirme et précise les faits. «En visite en juillet dernier à Brazzaville, Alassane Ouattara avait obtenu de son homologue ce prêt afin de soulager les finances publiques, et notamment de rembourser les arriérés de la dette intérieure», écrit l’hebdomadaire. A en croire JA, cet accord «restait suspendu» à l’approbation du Fonds monétaire international (FMI) qui a finalement donné son feu vert, même s’il surveille la stratégie de ré-endettement d’Abidjan «comme du lait sur le feu».
Après avoir pris tout ce qu’il pouvait à la France, à l’Union européenne, aux institutions de Bretton Woods, et après avoir émis des obligations sur le marché financier de l’UEMOA, Alassane Ouattara se tourne désormais vers ses homologues du continent.
La Côte d’Ivoire, dont les autorités brandissent pourtant des chiffres qui la présentent comme une sorte de nouvel eldorado africain, est inexorablement transformée en un «mendiant international». Quelle est donc cette «croissance» qui ne se répercute pas sur la capacité de l’Etat à s’autofinancer ?
Alassane Ouattara, dont aucun enfant ne vit en Côte d’Ivoire, ne vit-il pas mal le fait qu’il ne cesse d’endetter les générations futures? Les députés de l’actuelle législature – qui tiennent plus à faire plaisir à l’exécutif qu’à défendre les droits des populations – gagneraient en tout cas à mettre en interrogation les budgets qu’ils votent à la vavite.
Des budgets dont la hauteur ne cesse de monter comme pour illusionner les populations, mais dont les prévisions de recettes ne sont jamais atteintes, ce qui pousse le régime à procéder à un harcèlement fiscal tous azimuts et à demander à gauche à droite de l’argent que les successeurs des «boucantiers» qui nous gouvernent seront obligés de rembourser.
Philippe Brou – Le Nouveau Courrier