Dama Dramani au perchoir, adieu les réformes institutionnelles et constitutionnelles au Togo

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Avec un fidèle gardien du temple des Gnassingbé comme Dama Dramani au perchoir, adieu les réformes institutionnelles et constitutionnelles au Togo

A l’heure qu’il est au Togo, tous ceux qui sont assoiffés de changement surtout sur le plan politique vont devoir déchanter et prendre leur mal en patience en attendant que de nouveaux jours se lèvent sur le ciel brumeux et opaque de ce territoire que les Allemands avaient qualifié de « Musterkolonie ».

Au Togo, les jours passent et se ressemblent à quelques petites exceptions près. Les hommes s’éclipsent, le temps de changer de look et de démarche, et reviennent aux affaires comme dans un jeu de chaises musicales. Les Togolais étaient là à s’interroger sur leur sort dans ce monde où le fort et le riche ont toujours raison, lorsque le pouvoir des Gnassingbé qui a voulu récompenser en sa manière l’un de ses plus fidèles hommes, a décidé de propulser comme président de l’assemblée nationale Dama Dramani, un natif de Tchamba, une bourgade située à 35 km environ à l’Est de Sokodé, le chef lieu de la région centrale et à environ 400 Km de Lomé la capitale. Une mauvaise nouvelle pour nous qui connaissons l’homme et ses méthodes. Le nouveau promu à l’assemblée sait ce que ses employeurs attendent de lui et vice-versa. En tout cas, parlant du changement et des réformes institutionnelles et constitutionnelles, ce n’est pas du tout sur un Dama Dramani, un vieux de la vieille du système en place au Togo, un fidèle parmi les fidèles gardiens du temple des Gnassingbé que les Togolais peuvent compter. Dama Dramani n’est pas bête et les Gnassingbé qui l’ont mis au perchoir aussi. Avec lui au perchoir, les Togolais peuvent dire adieu aux réformes. Dama Dramani ne fera rien pour scier la branche sur laquelle lui et ses semblables se sont assis confortablement pendant des années et continuent à s’asseoir.

Au fait, demander au nouveau locataire du perchoir d’encourager et de franchir le pas des réformes équivaut à exiger d’un homme qu’il se sépare de la femme qu’il aime le plus. Personne n’est dupe. Quand on est au pouvoir dans des pays à balbutiement démocratique comme le Togo, on fait tout pour le conserver aussi longtemps possible. Surtout lorsqu’un pouvoir qui se la joue conservateur a en face une opposition en panne de stratégie, en manque de leadership et engluée dans une guerre larvée d’egos, il ne peut que rêver de s’offrir une longévité pour des siècles et des siècles. C’est dans cette logique que s’inscrit la nomination-élection du nouveau préposé des Gnassingbé au perchoir Dama Dramani. Ce dernier est arrivé à la tête de l’hémicycle pour ne rien arranger du tout. Ceux qui se laissent abuser par ce monsieur auront le temps de se raviser. Et puis, l’an 2015 est seulement à un pas et Dramani a entamé déjà sa mission, celle de permettre à son bienfaiteur, suivez-bien nos regards, de rempiler. Avec un Dama Dramani qui veille au grain à l’assemblée, le candidat Jean-Pierre Fabre et tous ceux qui rêvent d’accéder à la magistrature suprême togolaise vont devoir attendre peut-être 2025 s’ils n’ont pas cassé la pipe avant cette échéance ou atteint la limite de l’âge.

Taffa Biassi Lynx.info

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