Son audition a eu lieu hier au tribunal d’Abidjan-Plateau et aura duré deux heures d’horloge. Il a été entendu au cabinet de la doyenne des juges d’instruction, Delphine Cissé Makouéni, en présence de ses avocats. Le ministre de la Jeunesse du gouvernement Laurent Gbagbo a été entendu sur les faits de crimes de guerre, de vols aggravés, de détournements de deniers publics, d’actes de violence ourdis par ses milices, d’exécutions extrajudiciaires, de viol, etc…
Selon nos sources, Blé Goudé a rejeté catégoriquement tous les chefs d’accusation qui lui sont imputés, ne se reconnaissant dans aucun de ces derniers. Il ne se sent tout simplement pas concerné par ces accusations qu’il juge fallacieuses, montées de toutes pièces, et sans fondement.
C’est sous bonne escorte policière que Blé Goudé est arrivé au tribunal hier vers 9H45mn, en véhicule 4×4 blindé aux vitres teintées.
Quelques minutes plus tard après un passage dans une cellule; le président du Cojep, habillé en chemise pagne fleurie et jean, était conduit au bureau de la juge Cissé Makoueni.
Son audition a duré presque deux heures d’horloge. Puis le cortège est reparti vers son lieu de détention, pour l’instant secret.
Selon nos sources, l’inculpation lundi par la Justice ivoirienne du leader du COJEP pour crimes de guerre et crimes économiques, serait intervenue après une seconde rencontre mouvementée lundi avec le chef de l’Etat Alassane Ouattara. La première avait eu lieu samedi matin avant le sommet des chefs d’Etat de la CEDEAO.
Blé Goudé aurait au cours de cette rencontre, exigé la libération totale de tous prisonniers politiques, le retour des exilés politiques, et l’abandon des charges portées contre lui, avant toute déclaration à la nation dans le sens de la réconciliation nationale et la paix.
Toute chose refusée catégoriquement par le chef de l’Etat, qui aurait piqué une colère grave.
La suite on la connait : Blé Goudé se voit inculpé par le régime Ouattara de crimes de guerre, de vol aggravé, de viol, et d’exécutions extrajudiciaires.
Nous y reviendrons.
Patrice Lecomte