Attrapez vos chiens : Nous allons vous aider

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Ne perdez pas votre sang froid. Ne perdez pas espoir. Ne perdez pas non plus la tête. Et surtout, ne paniquez pas. Car la panique est très mauvaise conseillère. Or ce virus vous a déjà gagné. Et partout dans le monde, vous avez lâché vos chiens de guerre. C’est pourquoi je voudrais vous rassurer. Ne paniquez pas. Nous allons vous aider.

Messieurs les nouveaux pauvres, votre douleur ne nous laisse pas indifférents. Votre décadence nous affecte du plus profond de notre âme. Qui mieux qu’un ancien pauvre, peut comprendre le vent de panique qui souffle chez les nouveaux pauvres ? L’Afrique appauvrie par plus de cinq siècles d’exploitation abusive et immorale, de pillage et de guerres organisées en sous-main, sait ce que cela veut dire que d’être pauvre.

Alors Monsieur Sarkozy, quand les enfants à la maison pleurent de faim, quand les plus grands sont sans emplois, que les vieillards sont obligés de travailler la canne à la main et que la sécurité sociale devient un pari qu’on ne peut plus tenir, on ne tue pas les enfants du voisin, chez qui les herbes sont restées vertes. On se rapproche de lui, on lui expose sa situation dans l’humilité et on propose ses services pour l’aider à mettre en valeur cette nature clémente. Avec un contrat de partage de production quasi-équitable, chez vous, les enfants qui pleuraient retrouveront le sourire. Cette démarche s’appelle être raisonnable. Tout simplement.

Alors rappelez vos chiens de guerre en Libye. Et demandez humblement au peuple libyen de vous aider à éviter cette pauvreté inévitable si vous n’empruntez pas une voie de sagesse.

Monsieur OBAMA, la guerre n’est pas un jeu hollywoodien. Les soldats que vous envoyez en Libye ne sont pas des personnages d’un film d’action. Ils ont de la famille et leur mort est une perte énorme pour leurs parents. Le sang que vous voyez sur leurs mains, ce n’est pas du colorant pour provoquer des effets spéciaux. C’est soit leur propre sang, soit celui d’un des fils de l’Afrique ou encore celui d’un enfant de l’Irak agressée et détruite à partir d’un simple mensonge d’Etat.

Que n’auriez-vous pas obtenu avec la Libye si vous lui aviez demandé humblement de collaborer de façon civilisée ? Qu’est-ce qui empêchait vos prédécesseurs de tirer les leçons des drames humains passés pour privilégier une action qui économiserait des vies en Afghanistan plutôt que d’emprunter une voie qui a endeuillé davantage de familles innocentes dans un Afghanistan où les Talibans n’ont point été égratignés et conservent toute leur capacité de résistance ?

Et comme si ces leçons de l’histoire récente de votre diplomatie guerrière n’étaient pas suffisantes, vous avez entrepris d’envahir la Libye en parlant de la mort de Kadhafi comme celle d’un rat d’égout. Pis, vous et vos alliés applaudissez la mort des petits fils innocents de cet homme politique d’un genre atypique.

Oui, c’est ma conviction intime : vos guerres inutiles vous ont appauvri. Comment pouvez-vous emprunter de l’argent avec la Chine pour aller faire la guerre aux autres peuples au lieu de créer des emplois avec cet argent pour les Américains ou les Français ? Quelle gloire avez-vous à investir dans un business aussi stupide que la guerre ? Depuis quand une guerre a-t-elle été un « high yield investment », je veux dire, un Investissement à Haut Rendement, Monsieur Hussein?

Et puis votre copain, le plus petit des Français ; il vous suit ou vous induit en erreur sans cesse et ensemble, vous partagez désormais le même destin : la décadence. Vous auriez dû bien regarder avant de choisir vos amis. Je ne vous plains cependant pas. Vos pays méritent ce qu’ils vivent et ce qui les attend de plus douloureux. Car tout se paie sur terre.

Même le mal fait en terre ivoirienne. Il y a un prix que vous paierez tous. Vous rigolez certainement de ces propos. Mais vos rires m’inspirent plutôt de la pitié. L’arrogance militaire, médiatique et diplomatique, constitue un condensé d’orgueil qui vous perdra tous, si vous ne changez pas de trajectoire dès à présent.

C’est pourquoi je vous tends la main de l’Afrique digne et debout. Par compassion, je vous prie de rattraper vos chiens de guerre lâchés contre la Côte d’Ivoire meurtrie, contre la Libye agressée, contre la République Démocratique du Congo violée et humiliée. Je vous prie de mettre en cage vos chiens ameutés dans le secret contre le Cameroun, la RD Congo, le Soudan du Nord, la Guinée Equatoriale, la Guinée, et j’en passe. Ce n’est pas nécessaire de les lâcher.

Entre un nouveau pauvre qui perd la tête et un ancien pauvre qui est en passe de dompter sa misère, le consensus gagnant – gagnant est l’unique voie. La voie du bon sens. Venez nous voir sans vos obus, ni vos chasseurs bombardiers, ni même vos navires de guerre. Nous allons vous aider. Nous allons partager ce que mère nature nous a offert généreusement. Si vous refusez cette main tendue, vous serez humiliés au champ d’honneur. Parce que nous allons vous vaincre.

Personne n’est en guerre contre vous. C’est vous qui êtes en guerre contre le reste du monde, contre cette Afrique aimante. C’est vous qui provoquez la frustration, la haine en vue de créer des sentiments anti-occidentaux et justifier auprès de vos populations manipulées par vos média, vos guerres inutiles et appauvrissantes.

Alors, permettez-moi d’insister : rappelez vos chiens. Nous allons vous aider. Ne nous faites pas la guerre pour des choses que vous pouvez obtenir sans verser le sang. C’est l’unique main tendue pour vous suggérer d’avoir du bon sens. Si vous refusez cette main tendue, vous n’aurez plus rien chez nous et nous vous aiderons à perdre tout le peu qui vous reste. Exactement comme la France perdra tout en Côte d’Ivoire. Ni le Moro Naba intronisé dans le sang des jeunes ivoiriens, ni votre bande de contractuels du crime appelée Légion Etrangère, ni les chars de l’Organisation des Nations Unies en Côte d’Ivoire, ne pourront garantir à cette France sanguinaire, même un grain de riz dans la Côte d’Ivoire de la Révolution Permanente. Parce qu’au champ d’honneur, il y aura du français à ramasser à la pelle. Car comme on le dit au Cuba : Patria o muerte, venceremos. La Patrie ou la Mort, nous vaincrons ! Il en sera ainsi. C’est pourquoi je vous prie de rappeler vos chiens de guerre, fussent-ils de race voltaïque, dozo, américaine ou française.
 
A très bientôt.
                                      
Hassane Magued

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