L’affaire d’escroquerie internationale dans laquelle Bertin Agba est cité comme principal cerveau fait son chemin. La semaine dernière, la présumée victime, Abass Youssef a séjourné à Lomé pour le premier face à face avec M. Agba. Peu avant son départ du Togo le lundi 25 juillet dernier, l’Emirati a accordé un entretien à notre rédaction dans laquelle il continue de clamer qu’il a été victime d’un gang international conduit par Bertin Agba. Il ne disculpe pas non plus le ministre Pascal Bodjona. Lecture :
Dites-nous exactement ce que vous reprochez à Monsieur Agba Bertin ?
J’ai été victime d’une arnaque concoctée par M. Loîk le Floch-Prigent, de nationalité française, ex-président du groupe ELF qui est poursuivi en France pour diverses affaires criminelles et qui a été emprisonné. Il a fomenté le plan avec M. Agba Bertin. Ils ont monté le plan avec deux Nigérians qu’ils m’ont présenté comme membres de la famille du défunt président de la Côte d’Ivoire, le Général Robert Guéï et qui ont des sous ici au Togo. La dame est nommée Mounira et le monsieur, Mamadou Kéita. Ils ont sollicité mon aide pour renter en possession de ces sous. Celui qui a couvert le crime ici au Togo est M. Agba qui prétendait être le ministre de l’Intérieur du Togo. C’est ainsi qu’ils ont abusé de ma confiance en me soutirant d’énormes sommes d’argent.
Qu’est-ce que la justice togolaise vous a dit ?
Avant mon arrivée ici, j’ai porté plainte contre ceux qui m’ont escroqué. Durant ce séjour, je suis allé voir le juge avec mon avocat et une confrontation a eu lieu.
Quelle confrontation ?
C’est-à-dire que le juge a réuni les deux parties et les a écoutées.
Agba Bertin reconnaît-il les faits ?
Oui ! La grande partie. Mais j’ai été désagréablement surpris de constater au cours de la confrontation que le sieur Agba dispose de quatre avocats qui le défendent. Moi j’en ai qu’un seul. S’il est vraiment une victime et une personne honnête, il ne pourrait se procurer autant d’avocats. C’est évident ! Ce que je peux vous affirmer est que ses avocats savent très bien dans leur cœur, que ce monsieur est un criminel. Tout en le sachant très bien, ils sont là pour jouer leur rôle. Mais du moment où je détiens les éléments de preuve, je sais que la vérité sortira de cette affaire.
M. Agba m’a dit devant les juges qu’il connaît M. Loïk depuis 2002. Donc c’est un gang bien organisé qui a des ramifications en Afrique et un peu partout dans le monde.
En parlant de gang, vous mesurez bien vos mots ?
Oui ! Agba est le chef de fil d’un groupe bien organisé. Ce monsieur dirige un réseau d’escrocs au Nigéria, au Ghana, au Mali, en Afrique du Sud. C’est une véritable bande qui sévit partout. Ils pistent leurs victimes en voyant le profil. Ils ont escroqué des gens au Moyen Orient, en Arabie Saoudite. Ce gang international est composé de l’ancien ambassadeur du Togo au Ghana, Jean-Pierre Gbikpi-Bénissan, du ministre Bodjona et beaucoup d’autres qui ont tous joué un rôle dans cette escroquerie dont je suis victime. Bodjona aussi jouait le jeu parce que durant mon séjour, je l’ai rencontré et il me présentait Agba comme le ministre de l’Intérieur. Ce Pascal Bodjona est un élément influent du gang.
Faites-vous confiance à la justice togolaise ?
Je n’ai aucun doute. Ce serait difficile pour toute personne ayant une conscience et qui a prêté serment de dire le droit de ne pas me donner raison. La vérité est la réelle force d’une personne. C’est mon cas aujourd’hui. Je suis victime. Je n’ai pas de raison de me désister. Les criminels qui ont commis le crime dont j’ai été victime sont ceux –là qui distillent des contre-vérités. Mais nous sommes de fervent croyant et il y a toujours un Juge Suprême et nous avons foi en lui, DIEU. Je ne peux pas abdiquer. J’ai confiance et crois en ce pays. Je rentrerai dans mes droits même s’ils fabriquent des rumeurs.
Interview réalisée par
Olivier GLAKPE