« la plupart des thèmes mettant les frères ennemis présentent essentiellement deux mythèmes communs: la lutte pour le pouvoir et la lutte pour une femme ». Alain Préaux.
A priori, rien ne rapproche le Gal Titikpina Atcha et son président Faure Gnassingbé. Mais a posteriori beaucoup de points et d’intérêts communs les rassemblent. L’un est de Tchamba et l’autre de la Kozah. Le papa du deuxième selon les indiscrétions avait nommé le premier commandant à titre exceptionnel, c’est-à-dire par magnanimité pour avoir lu le communiqué vilipendant les membres du HCR de la conférence nationale souveraine . C’était du passé. Mais depuis, l’ascension de l’homme est fulgurante à tel point que Titikpina peut tout se permettre: nommer et révoquer, à sa guise, les chefs cantons de Tchamba, demander qu’on lui présente en victime expiatoire des déténus politiques et l’obtenir sur le champ, sans procédure aucune.
Ainsi, a-t-il dans son appetit du pouvoir et sa démonstration de force fait venir devant un parterre de dignitaires Tchamba, leur fils et frère, l’adjudant Séïdou incarcéré avec Kpatcha, tous deux accusés de complot contre la sureté de l’Etat se confondant à lui et sa clique de »podosants »
Le Général Titikpina Atcha, puisque même les oiseaux le connaissent maintenant sous ce vocable à Tchamba, au dire des ainés de Tchamba qui y étaient présent, aurait dans un excès de colère présenté l’adjudant Séïdou comme étant une brebis galeuse devant la stupéfaction générale de tout le monde.
Cette humiliation publique de l’adjudant Séïdou dont la générosité et le respect d’autrui qui fait unanimité, poussent les Tchamba à savoir les motivations de brutalité et d’humuliation qui sont constantes envers ses propres frères chez Titikpina depuis son ascension aux hauts grades de l’armée et son entrée dans les gouvernements successifs de Faure Gnassingbé. Quand on sait que ce dernier aussi voue une haine viscérale à Kpatcha, son démi-frère et que Kpatcha et l’adjudant sont déténus et exhibés en victimes expiatoires au grand mépris des lois juridiques en vigueur au togo, on est en droit de conclure que Titikpina Atcha et Faure Gnassingbé sont deux »fratricidaires » au-dessus des loi avec les mêmes mobiles.
Pendant plusieurs années, le pouvoir de fait qu’avait l’adjudant Séidou à Tchamba n’était pas du goût de celui qui est parvenu au grade de Général en rampant.
Si on peut à juste titre se poser la question des raisons qui ont conduit l’adjudant Séidou à se lier d’intérêt avec Kpatcha, il va de soi que sa détention pour complot d’Etat avec ce dernier, tire elle aussi une explication dans la lutte pour le pouvoir à Tchamba. Il en va de même pour Faure et Kpatcha pour la lutte pour le pouvoir usurpé par leur père et que les deux croient être de droit leur héritage.
Par dessus tout, comment un togolais, fut-il Général ou ministre peut-il se permettre de se faire emmener un détenu politique en l’absence de l’avocat de ce dernier, l’humilier parmi les siens et le faire retourner en prison dans le silence? C’est ce dont est capable le Général Titikpina Atcha à la barbe du procureur de la républque. Où sommes-nous? Le Togo est-il debout avec ses fils vaillants ou sommes-nous devenus des perdants qui n’ont plus de dignité?
Usman Sangam, Lomé,
le 25 juillet 2011.