Eux, ce sont les Daltons. C’est officiel. Ils n’ont plus rien à cacher. Ils sont les invités d’honneur pour organiser le déshonneur de l’Afrique. Les Black Daltons d’Afrique. Quatre ou cinq en tout, ils font la fierté de leurs grands maîtres. Mais chez eux, ils sont la honte d’un Continent. C’est normal. Nul n’est prophète chez soi, même si on s’appelle Dalton. Vous les connaissez. En camouflage démocratique, ils sont la crème des crèmes, la nouvelle génération de frères de lumière avec le passé et l’avenir très peu glorieux : vol en col blanc, association de malfaiteurs doublée d’un récidivisme notoire, organisation en bandes armées, fraudes électorales, usurpation de nationalité, création et financement de rébellions armées, épuration ethnique, incompétence, vente d’illusion, bref, c’est une biographie tout à fait vertigineuse qui caractérise la vie des Dalton.
Ils le savent tous : bien mal acquis ne profite jamais. Ils savent que les biens acquis en Afghanistan après l’invasion de ce pays n’ont rien changé à la décadence de leurs grands maîtres. Ils savent aussi que ceux acquis en Irak n’ont eu aucune incidence sur la paupérisation grandissante chez ces maîtres fascistes. Mais ils veulent faire bonne figure. Ils ont donc le devoir de répondre à l’appel du grand maître. L’invasion de l’Afrique serait peut-être la panacée à l’échec d’un système économique qui a atteint ses limites insurmontables comme un système pyramidal ponzi. Mais l’invasion de l’Afrique a déjà fait des miracles au 16ème siècle. Et il a donné des résultats probants jusqu’au 20ème siècle. Alors pourquoi pas aujourd’hui ? Sous la forme d’un nouveau commerce triangulaire, d’une traite négrière, de l’esclavage, du colonialisme ou de l’exploitation abusive tout court, il faut rendre service aux grands maîtres, soutiens irréductibles ayant permis d’asseoir un régime d’imposture ou né d’une vaste fraude électorale.
Autre motif légitime de plancher sur l’invasion de l’Afrique, les grands maîtres sont devenus eux aussi, des patrons à la tête de pays très très endettés. On pourrait parler de PRTE (Pays Riches Très Endettés) juste pour réserver à l’Afrique, le terme de PPTE (Pays Pauvres Très Endettés). Mais peu importe les terminologies employées, nous souffrons tous du même mal : la paupérisation. Cependant, il y a une différence fondamentale dans nos chances de nous en sortir. L’Afrique est quant à elle pauvre parce qu’elle n’a pas encore exploité ses richesses. Eux, ils sont pauvres parce qu’ils ont fini d’exploiter leurs richesses. C’est dire donc que l’Afrique peut promettre un avenir à ses fils. Mais, eux, c’est la décadence. Comme celle de l’empire romain, de l’empire germain, de l’empire gaulois, etc. etc. Les grands maîtres le savent bien. Donc comme au bon vieux temps, il faut organiser et très vite l’invasion de la terre promise, l’Afrique. Et les Dalton sont là pour les y aider. Alors arrêtez de faire croire aux peuples des pays dont les Dalton sont issus, que c’est voyageurs vont vers leurs grands maîtres pour ouvrir des robinets de milliards ou déclencher des pluies de milliards.
Un patron de gang paumé qui réunit ses « petits », ce n’est pas pour leur distribuer de l’argent. C’est pour leur demander d’en trouver. Et par tous les moyens. Pourquoi alors mentir aux dignes fils d’Afrique ? De l’autre côté où ils s’en vont, chaque année au mois de Juillet, ils se rendent en jet privé à Monte Rio en Californie, à 120km au Nord de San Francisco, dans un immense domaine de 1500 hectares de nature sauvage, de forêts de séquoias et de lac, pour participer aux cultes sataniques organisés par le Bohemian Club (ou « Bohemian Grove »), une organisation de type « ésotérique » ou « occulte » fondé en 1872, où se retrouvent des hauts dirigeants de l’économie, de la finance et de la politique. Ils y discutent des affaires du monde et s’entendent sur des stratégies politiques ou économiques, avec un agenda ponctué de sacrifices ténébreux. Cette année, à coup sûr, la question de l’invasion de l’Afrique comme caricaturée par l’opération « Aube de l’Odyssée », sera le point principal inscrit à l’ordre du jour. Alors, les Dalton, fins connaisseurs du terrain africain devront faire un état des lieux sur les richesses du sous-sol pour permettre aux grands maîtres de préparer la stratégie d’invasion.
Ne vous y trompez pas. Les Daltons sont rompus aux métiers qui caractérisent leur foudroyante biographie. Ils vont encore une fois surprendre les grands maîtres avec des informations nouvelles, des idées nouvelles, des petitesses nouvelles. Le miel dans tout ça, c’est qu’une certaine Afrique n’y voit que du vent. Elle applaudit des mains et des pieds. Elle est heureuse et croit naïvement que l’homme blanc viendra faire son bonheur. Et pourtant la sagesse africaine enseigne qu’un homme ne peut donner que ce qu’il a. Alors comment voulez-vous que l’homme blanc, tourmenté par la fin de son système, la misère imminente de son peuple et malheureux d’avoir échoué dans son projet de bâtir une société riche, puisse vous apporter le bonheur ? En règle générale, l’Africain est généreux. Il aime partager. Aucun Africain ne se réjouirait de voir les esclavagistes et colonisateurs crever de misère. Ce que l’Africain ordinaire demande, c’est qu’il ait part suffisante aux ressources de son pays. Et cela peut se négocier sans invasion. Alors pourquoi ne pas faire plus simple, plus civilisé et avoir le sens du partage raisonnable ? Cela éviterait une agression inutile et l’émergence d’une riposte révolutionnaire impitoyable. Parce que cette fois-ci, l’Afrique digne ne se laissera pas faire. Car elle a fait le pari d’être le berceau de la Révolution Permanente anticolonialiste.
A très bientôt.
Hassane Magued