La poursuite de l’exploitation illicite des mines de diamants dans la zone Nord de la Côte d’Ivoire inquiète la communauté internationale, en particulier les Etats-Unis qui soupçonnent la filière de financer le groupe terroriste AQMI (Al-Qaeda au Maghreb islamique).
En dépit de l’installation du président Alassane Ouattara (ADO) au pouvoir à Abidjan le mois dernier, le Nord du pays demeure toujours sous contrôle des ex-rebelles.
Au cœur des inquiétudes, les quatre sites miniers de Bobi, Diarabala, Séguéla et Tortiya et la présence permanente sur place de personnes liées à des émirs d’AQMI. Pour mieux comprendre les flux du commerce des pierres, le gouvernement américain a récemment dépêché des agents de la CIA sur le terrain.
Ceux-ci ont tenté de vérifier la traçabilité des quelque 300 000 carats produits chaque année localement et qui génèrent des recettes de l’ordre de 25 millions de dollars. Le business est essentiellement contrôlé par les seigneurs de guerre Issiaka Ouattara (alias « Wattao ») et Hervé Touré (alias « Vetcho ») et la production transite principalement par le Mali et la Guinée avant de se retrouver sur le marché international à Tel-Aviv.
Cette situation entraîne un manque à gagner important pour l’opérateur minier national, la Société pour le développement minier (Sodemi), toujours « persona non grata » sur les quatre sites miniers du Nord. Surtout, elle met « ADO » dans l’embarras. Si bien que, selon nos sources, ce dernier a donné des instructions fermes à son premier ministre, patron des rebelles, Guillaume Soro, afin de mettre fin à l’exploitation illicite des diamants par ses hommes.
(Africaintelligence)