Une chose est de vouloir l’alternance, l’autre chose est de le Pouvoir. La marche du Togo pour l’alternance est depuis devenue un marathon à défaut d’une révolution qui balaye la pieuvre en quelques jours. Aux erreurs monumentales et aux inexactitudes des opposants togolais dans leurs comportements égoïstes, sont venus s’ajouter des non-dits dans la lutte. Ici, il n’est plus question de se demander pourquoi certains réussissent là où d’autres, qui ont depuis commencé la révolution, échouent. Les bases et les principes pour toute révolution sont simples. Et à Napoléon de rappeler que : « Toute révolution inachevée représente un tombeau pour le peuple ». D’abord, Jean-Pierre Fabre a beaucoup hésité, et en politique on n’hésite pas. Les plus pointus dans cet art, disent que c’est le jeu du premier qui a la gâchette facile. Il fallait tirer le premier, Jean-Pierre Fabre n’a pas su le faire. Les gouvernements bis qui poussent comme des champignons partout où il y a élection en Afrique, a été rapidement balayé d’un revers de la main par Kofi Yamgnane qu’on croyait au Togo pour transformer la chose politique en réalité quand l’idée fut mise sur tapis. Kofi refusera le poste de premier ministre pour des raisons bien familiales. Le Bassari a d’abord pensé à ses enfants et à sa femme. C’est le premier visage hideux qu’il va laisser aux Togolais. Ensuite, il va se replier en Brétagne avant de reconnaître avec le confrère le Télégramme, sa boîte à propagande, que les marches du FRAC avaient baissé d’intensité, une bien maligne remarque pour se caler en France. La suite on la connait… Du coup, ce qui paraissait possible est pratiquement devenu impossible. Quand on a réussi à mettre 200.000 de ses compatriotes dans les rues sans pouvoir bousculer le cocotier, ce n’est pas quand les marches ont dilué de leur intensité qu’on peut prétendre arriver au bout du rouleau. Mais avant d’en arriver à cet amateurisme, il faut dégager les complices qui luttent dans le sens contraire.
Trier les lutteurs des non lutteurs
En associant Agbeyomé Kodjo, un ultra ondoyant à la lutte, plus d’un, avait donné l’alerte que Fabre réunissait les ingrédients pour que le verre entre, s’assied et s’incruste dans le fruit. L’avenir donnera raison à tous ces analystes. L’enfant de Tabligbo n’avait rien d’un patriote. Il va lentement se désolidariser du FRAC arguant que les marches n’aboutissaient pas. Ne nous demandez pas quelles solutions salvatrices il avait pour nettoyer la pègre, si lui-même n’est pas aussi un symbole vivant sinon l’un des fondateurs de cette pègre aux allures tentaculaires qui dévore tout le Togo depuis plus de 44 ans.
Ensuite, l’idée de marcher aussi les jours ouvrables a été une erreur monumentale. Il fallait continuer avec les marches de samedi parce que le FRAC avait plus ou moins réussi à faire de samedi un jour férié sans aucun impact sur la vie normale des Togolais. Pascal Bodjona l’a bien compris. Jean-Pierre Fabre et amis étaient un peu brouillons pour analyser que le fait même de casser la journée de samedi était une menace pour le pouvoir. Kofi Yamgnane du haut de ses postes politiques en France viendra abonder dans cette erreur monumentale. Ce qui fait même dire que les Frères Maçons seraient entrain de filer le mauvais coton contre le Togo avec l’arrivée brutale du frère Kofi. Du coup, les marches de samedi qui prenaient un nouveau visage vont être tuées très vite dans l’œuf par les zébrures rouges qui arrivent à venir rapidement à bout des marcheurs les jeudis. Résultat, samedi n’est plus samedi avec l’arrivée de Kofi Yamgnane sur le terrain. Quelle stratégie le Bassari a t-il ramené depuis la France? Nada ! Et quand on sait qu’il peut prendre position comme ses maîtres blancs du PS sur la nouvelle forme d’expansion et de colonisation de l’Afrique, il est à craindre que son retour au Togo soit plus que douloureux. Aussi faut-il aussi et encore marteler et crier fort que Pascal Bodjona a réussi à pénétrer le dernier carré de tous les proches de Fabre en se transformant en un prince charmant pour femme en mal d’homme riches?
On fait du surplace et on recommence les mêmes erreurs
C’est ici qu’il faut pointer du doigt les erreurs des hommes politiques Togolais. On pense faire fléchir un régime moribond par des instruments démocratiques venus tout droit de l’Occident. Depuis qu’il a son titre de Dr, l’ex-ministre sous la transition, Jean Yaovi Dégli, est redevenu le meilleur juriste après son passage chaotique aux Nations-Unies. « Il ne faut plus se cacher derrière des recettes qui ont toutes fait le lit de la dictature » disait un analyste politique au Lynx suite aux sorties du FRONT-Sage sur la scène politique. Combien de fois les Togolais n’ont-ils pas signé des pétitions et combien de fois n’ont-il pas cru en la Constitution togolaise pour faire entendre à la partie d’en face qu’elle opérait comme de véritables sauvages avec les instruments de la République? En invitant les uns et les autres à signer « Togolaisement » une pétition dont les résultats seront comme les précédents, on est en droit de se demander si les initiateurs ne se font pas une auto-flagellation sur le départ imminent et avant la date du 27 avril qui sanctionne aussi l’indépendance du Togo. Farida Nabourema et les co-initiateurs de la pétition devraient se souvenir des derniers événements quand le RPT voulait faire passer le message que les élections seront bien à un tour en mars 2010. Une pétition initiée par l’actuel propriétaire de FRONT-Sage, en avait emprunté le canal. Les 500.000 signatures exigées ont été un fiasco total, car tout le Togo pouvait signer sans que le RPT ne recule d’un seul iota. En définitive, les méthodes européennes pour faire entendre raison aux nègres ne sont pas d’actualité et ne doivent être des formules exactes pour amener les oppresseurs Togolais à entendre raison. Pour venir à bout d’une telle dictature, on éduque la rue et on fait de cette rue une force. Quand les premiers responsables du FRAC viennent à s’exiler en France pour 9 mois et les autres naviguent entre Frac et pouvoir en place on peut se frotter les mains dans la maison RPT et reconnaître que son pouvoir cinquantenaire a encore de beaux jours devant lui.
Et Faure s’en tape !
De tous ces opposants, le fils de la nation donne l’impression de n’avoir peur de personne. Pour mieux les ridiculiser, il préfère faire parler ses seconds couteaux, là où il devrait éclairer le peuple. Et cela s’explique. Tous les révolutionnaires togolais ont tous baigné dans les eaux boueuses du RPT, source profonde de la corruption. Pis, l’enfant terriblement hideux de Pya, qui a eu le pouvoir de mettre parents et frères dans ses geôles, dispose d’un dossier sur chaque opposant. Il sait que Kofi Yamgnane a mangé avec son père. Il sait aussi que Agbeyomé comme Patrick Lawson ont tous les deux mangé aussi dans les mains de Kpatcha, donc dans ses propres mains. Il sait que la mère de Fabre et Jean-Pierre lui même n’ont jamais été inquiétés, merci à la caste des Gnassingbé. Il sait que Agboyibor Yaovi ne vit plus que par des faveurs du RPT donc de lui. Il sait que tous les opposants ont faim et sans ressources financières, ils ne sont plus rien. Et le plus douloureux est qu’il sait que pour sa campagne de mars 2010, il a fallu qu’il ordonne à un chef d’Etat de la sous-région qu’il mette un peu d’argent dans les petits pantalons de notre héros national Jean-Pierre Fabre. Et depuis que le félon Gilchrist a regagné l’Akazu [ Ndlr, RPT], tous les secrets de l’homme sont aussi au RPT. La seule formule serait de se fondre et de transformer ces petits partis qui tympanisent avec fanfares et cymbales les nuits togolaises sur leur popularité en un véritable creuset de lutte. En une année avant les législatives, ceci est encore bien possible. L’ANC, l’ADDI, Sursaut, PSR et peut être OBUTS peuvent devenir le FRAC et partir comme une seule force à la conquête du pouvoir. Le reste n’est que raccourcis et fuite en avant inutiles.
D’ailleurs, les chancelleries qui piègent tous les régimes crapuleux en aidant aux révoltes populaires de nos jours, sont un soutien indéfectible de la dictature togolaise. Personne ne connait Fabre au Bundestag comme a Matignon ou à l’Elysée. Les fonctionnaires de Bruxelles étant même réfractaires à toutes formes de changement de pouvoir au Togo. L’Ambassadeur de France l’a bien compris avec son foutoir de l’Agence Française de Développement,cette boîte qui étrangle les pays du pré- carré par des dettes fictives. Depuis, ce sont des dons et des prêts qui pleuvent. Il faut aider le soldat Faure. Du côté des ricains, l’ambassadeur Patricia Hawking commence par jouer de ses petits yeux de maitresse de nuit aux journalistes par des formations bidonnes comme aux initiateurs d’ONG par des forages et des écoles. Ces écoles qu’on nous a aidé à construire depuis les 50 dernières années et qu’on ne finit toujours pas de construire. L’Ambassadeur de l’Allemagne, lui excelle dans la distribution de maillots comme de petits ballons. C’est tout ce processus qu’il est convenu d’appeler « Nouvelle forme de Re-colonisation de l’Afrique » et peu de fils du continent l’ont malheureusement compris.
Camus Ali Lynx.info