La directrice du cabinet présidentiel, Victoire S. Tomégah Dogbé, a été présentée à Faure Gnassingbé par son premier ministre Gilbert Houngbo. Elle a été promue ministre du développement à la base, de l’artisanat, de la jeunesse et de l’emploi des jeunes. De son côté, la directrice générale des impôts, Ingrid Awadé, surnommée la « dame de fer », est conseillère du président, chargée des dossiers financiers. Ces temps-ci, cette intime du chef de l’Etat serait contestée par des barons du RPT (parti présidentiel).
Pour surveiller son successeur UFC (opposition) Elliott Ohin aux affaires étrangères, le ministre sortant Koffi Esaw a été nommé conseiller diplomatique à la présidence, avec rang de ministre. Il travaillera sur la politique étrangère en osmose avec un autre proche du chef de l’Etat, Robert Dussey.
Mémoire et « monsieur Constitution » du régime Gnassingbé, le Français Charles Debbasch conserve son bureau feutré du premier étage de Lomé II et va se relaxer le soir dans la boîte de jazz Le Mandingue. Debbasch vieillit doucettement au palais, tout comme trois autres personnalités proches de Papa Eyadema Gnassingbé: Moussa Barry Barqué et les anciens premiers ministres Koffi Sama et Edem Kodjo. La famille est également présente avec le demi-frère Mey Gnassingbé et un « parent », le docteur Afeignindou Gnassingbé. Tous deux ont le titre de chargé de mission. « Mey », qui est le sosie de l’ancien président, suit des dossiers de communication et de relations publiques avec le conseiller Pitang Tchalla, ex-ministre de la communication.
Le sécurocrate en chef du régime est le conseiller kabyé Pitalouna-ani Laokpessi. Ce général gère un état-major dont tous les membres sont d’ethnie kabyé, comme lui et le président. Celui-ci est composé du capitaine de vaisseau Awa Beleyi (chef d’état-major) et des lieutenants-colonels Eindrè Gnakouafré (armée de terre) et Awoki Panassa (gendarmerie). L’organisateur des voyages présidentiels est toujours Edjamtoli Kpiki Signa et l’intendant du palais, Koffi Akpamoura.
Ne reste plus à Faure qu’à trouver une nouvelle affectation aux ministres non reconduits Gilbert Bawara et Guy Lorenzo. Ancien cadre en France de la Coface puis de Natexis Banques populaires, Lorenzo pourrait hériter de la direction stratégique du port de Lomé. Quant à Bawara, l’énigme reste entière. Il pourrait être nommé à la tête des douanes. Mais quel crime de lèse-majesté a pu commettre cet ancien lieutenant du chef pour être ainsi « gommé » du premier cercle du pouvoir?
Lettre du Continent N° 591 01/07/2010