Il faut sauver le soldat Kpatcha Gnassingbé

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Kpatcha n’est pas le caporal  Bokobosso mais son histoire n’est pas loin de celui qui dégaina un matin du 24 avril 1967 pour sauver le Togo. Si Bokobosso a été le premier a testé la « baraka » du généralissime défunt Eyadema, Kpatcha est aussi celui que les pro Faure disent avoir testé l’économiste vivant Faure Gnassingbé. Mal géré, le problème qui aurait été résolu dans la plus grande intimité familiale est venu s’engouffrer dans les rez de la politique et repris pas les gongonneurs de la République : les journalistes.

Généreux, sinon très généreux, la  préfecture de la Kozah où il avait été brillamment élu comme député avec un score de 98% avait fait de lui un Dieu vivant. Ainsi, officiers comme soldats subalternes en passant par le petit peuple avaient eu ses grâces. C’est ceux-là qui vont aussi l’enterrer comme ils l’ont adulé. Qu’on le croit ou pas, les Kabyès n’aideront pas à libérer leur idole. D’autres disent que ceux qui foncent Kpatcha dans l’âbime deviennent plus nombreux que ceux qui veulent le voir de nouveau libre. Celui qu’on a fait du plus brillant des fils du Guide Éclairé est dans ses geôles victime de l’ingratitude des hommes. Personne n’a encore levé le petit doigt dans la Kozah pour au moins dire qu’il y a une justice au Togo. Chose curieuse, se sont mêmes les autres fils et filles des préfectures avoisinantes qui en parlent. Les Kabyès ont depuis tourné la page. Pourquoi ? Le Lynx est allé voir. Selon un analyste, « le pouvoir » est le dénominateur commun de la pensée collective des cadres et personnes ressources en pays Kabyè. Peu importe celui qui sera là bas. Pourvu qu’il soit « Kabyè ». Pour cela, les officiers qu’on a flingué au peuple comme les Bitenewé, les Assih, les Berena, les Walla, et qui auraient fait de vraies- fausses écoles de guerre  se sont aussi ravisés. Chacun mange et se tait. Les plus malins, ont déjà changé d’habits et ne jurent plus que Faure. Malade très malade, Kpatcha avait été courant décembre 2009 transporté en catimini en France pour des soins. Après les soins, les hommes de Faure avaient ramené leur « colis encombrant » à la prison de son autre frère Kabyè Massina. « Il vont le tuer en douce » disait une vieille Kabyè. On annonce encore le député malade et très malade. Il ne parlerait plus et ne veut voir personne autour de lui. Une délégation des officiers pro- Faure qui sont allés  le voir a buté sur un langage de sourds. Faure veut un compromis, Kpatcha veut la manifestation de la vérité sur cette lugubre affaire de coup d’Etat du 14 avril 2009.

Mais Kpatcha refuse de se plier aux désidératas de son frère Faure qui est au fait au trône avec son aide. Et plus froissant, est le  comportement de tous les fils de Gnassingbé. Chacun qui a une parcelle du pouvoir raquette sans plus se soucier du nombre de frères embastillé dans les geôles de Faure. Une conspiration des Gnassingbé contre Kpatcha ? demandait le Lynx. Un officier Bassar résume parfaitement pourquoi Kpatcha doit rester en prison. « Si Kpatcha sort de la prison, c’est la guerre des clans. Faure est plus en sécurité quand il n’a pas Kpatcha sous haute surveillance dehors. C’est une famille qui est au fait sur la ruine. Mais personne n’ose le dire. Les officiers ont mis Kpatcha en prison pour avoir Faure sous leur coupe. C’est avec le sosie de Kpatcha qu’on mène la guerre à Faure quand ils veulent piller le pays. C’est avec le spectre de Kpatcha qu’on fait prendre Faure  des décisions impopulaires. Il y a des ennemis du Togo tapis dans l’ombre dans l’armée togolaise. Et Faure ne pourra rien faire de bon, ni construire un Togo moderne quand Kpatcha est en prison ». La même stratégie,les nations dits  « civilisées » l’avait appliquée à l’Iran et l’Irak dans leur épouvantable guerre. Au final, personne n’est gagnant. Le gagnant reste seulement le recéleur, celui qui tire sur les deux cordes.

Et au Lynx tous les indicateurs montrent que Kpatcha va finir ses jours comme le commandant Djoua Yoma. Plus dangereux, est que l’Etat de droit de Faure s’arrête aux portes de la présidence. L’avocat  Me Adjavon Atta Zeus chargé de défendre  son client reconnaît au micro des confrères de Kanal K l’avoir vu depuis 435 jours qu’il est incarcéré que une fois, et en présence du procureur de la République.

Ce qu’il faut retenir est que mort ou vivant Kpatcha Gnassingbé hantera les nuits de Faure. Mais apparemment Faure préfère être hanté du vivant de Kpatcha que de libérer le plancher de la présidence togolaise pour avoir au moins une fois la semaine une douce nuit.

Mabizo Kiri  Lynx.info

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