« Il y a bel et bien un pilote dans l’avion Togo », a dit Faure dans une interview accordée au magazine panafricain Jeune Afrique. Mais ceci semble ne pas se vérifier dans la pratique.
Le mercredi 10 février dernier, Faure a signé un décret pris en conseil des ministres. Celui-ci convoque ainsi le corps électoral pour le 28 février mais un jour seulement après soit le jeudi 11 février le même président revient sur sa décision et signe un autre décret abrogeant le premier. Ce dernier convoque le corps électoral le jeudi 04 mars prochain. Tout ceci, c’est après que la classe politique togolaise s’est transportée à Ouagadougou chez le Moro Naba qui n’a rien trouvé d’autre que de dire à son homologue de revoir sa copie en repoussant la présidentielle de 4 petits jours. Cela valait-il la peine quand on sait qu’en 4 jours, aucune amélioration significative ne peut être apportée à un processus vicié depuis le départ.
Rien à faire pour amener le médiateur de la crise togolaise Blaise Compaoré à comprendre que le Togo n’est pas son Burkina-Faso. De toutes les façons, le roi des Mossis Blaise Compaoré ne fait que jouer son rôle d’ordonnateur des déblocages politiques au Togo.
Si les Togolais eux-mêmes n’avaient décidé un de ces quatre matins de courir le voir pour n’importe quelle peccadille, il ne se comporterait de la sorte. Il est à la fois président de son Burkina chéri et du Togo. Quelle prouesse pour un homme de sa trempe, un capitaine de son Etat qui avait zigouillé sans état d’âme son frère et ami Thomas Sankara pour parvenir au pouvoir. Un chef d’Etat qui peine à balayer sa maison peut-il apporter grand-chose à un de ses voisins fût-il le Togo?
En effet, Faure a dû revenir sur son décret pris en conseil des ministres le mercredi 10 février dernier pour faire la volonté de son ami Blaise qui recommandait que la présidentielle prévue antérieurement le 28 février soit repoussée au 04 mars prochain. « Soit il est président ou il ne l’est pas. Faure n’a pas à chaque fois à recourir au président du Faso pour diriger le Togo.
En tout cas, ça me fait mal que, pour un oui ou un non, la classe politique gambade tels des bambins vers Blaise Compaoré », a déclaré Ekué Anthony jeune entrepreneur à Lomé. A en croire des loméens à l’heure actuelle, Faure se montre de plus en plus incapable en voulant tout confier au président Blaise Compaoré. D’aucuns prennent l’exemple de l’affaire Kpatcha pour illustrer combien de fois Faure est maladroit dans l’exercice du pouvoir d’Etat. Selon eux, cette affaire est simplement familiale et ne pouvait être réglée par des armes lourdes comme ce fut le cas dans la nuit du 13 au 14 avril 2009. « En quoi le fait d’exiger à voir clair dans la gestion de la fortune paternelle est-il une affaire d’Etat au point de susciter le pilonnage à l’arme lourde de sa maison ? », s’est interrogé un jeune proche de la famille Gnassingbé.
Faure a déjà prouvé de quoi il est capable. Il ne sait que récompenser ses amis, copines et autres inconditionnels dont la compétence laisse à désirer. Sinon, des ministres tels Komlan Mally, Ibrahima Méimounatou, Ninsao Gnofame et Dogbé font-ils quoi concrètement dans le gouvernement ?
Point n’est besoin de rebattre les oreilles des Togolais comme quoi Faure demeure l’homme de la situation et avec lui le Togo a de belles perspectives devant soi. Seuls les métayers qui trouvent leur compte dans le bourbier togolais continuent par ânonner de telles fadaises. Sinon la majorité des Togolais pense le contraire et sont prêts à le prouver pour vu que le jeu des chaises musicales à la Togolaise soit au moins teinté d’un peu de transparence, d’équité et de crédibilité.
Ahmed Bamba Lynx.info