Lettre aux Tem

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Dr Katakpaou-Touré

Sigmund-Freud-Strasse 113

60435 Frankfurt am Main

Tel: 069 95 40 32

Aux militantes et militantes et aux responsables respectifs de :                                                                  


ADT (Action pour le Développement de Tchaoudjo)
S/c DESI Brückenstraße 23
90409 Nürnberg


Tchaoudjo Renaissance
C/o Korodowou Touré Zatchi
Alben-Ber-Weg 11
80939 München

Mes chères sœurs et mes chers frères membres et responsables respectifs de ADT e.V. et Tchaoudjo-Renaissance e.V. je voudrais avant toute chose vous féliciter pour les efforts que vous menez au sein de vos associations respectives pour l’épanouissement socio-culturel des fils et filles de Tchaoudjo vivant à l’extérieur mais aussi vos contributions matérielles de soutien aux projets de développement de notre belle région/préfecture de Tchaoudjo. Je vous remercie personnellement de m’avoir régulièrement tenu informé sur vos activités. J’aurais bien voulu prendre part à vos activités le plus souvent possible mais cela n’a pas toujours été possible faute de temps. Je sais cependant que vous savez que même si mon emploi du temps ne m’a pas permis d’être toujours à vos cotés comme je le faisais jadis, je suis toujours de pensée avec vous et vous pouvez compter sur mon soutien au moins moral dans toutes vos activités.

J’ai eu malheureusement ces derniers temps des informations faisant état de l’existence d’un conflit entre deux groupes rivaux qui revendiquent le droit d’organiser la célébration annuelle de la fête Adossa-Gadaou. Selon les mêmes informations les associations ADT et Tchaoudjo-Renaissance ou certains membres de ces deux associations seraient les principaux protagonistes de ce conflit fratricide. Je suis particulièrement peiné d’apprendre que le conflit ait atteint un point tel qu’il risque d’avoir deux fêtes d’Adossa-Gadaou cette année ( ( 2008 )à la même date et au même endroit.  Ceci constituerait un précédent très très dangereux et dont personne ne peut prévoir les conséquences. Si les informations sont avérées, la situation appelle deux observations.

D’abord sur le plan de la responsabilité, vouloir régler les conflits interpersonnels ou associatifs sur le dos de la tradition et de la culture c’est commettre un blasphème culturel à l’encontre d’une institution sacrée de notre Communauté. Comme vous le savez bien, les activités culturelles en particulier la célébration annuelle de la fête Adossa-Gadaou qui se tient depuis maintenant quelques années en Allemagne, en particulier le « Rendez-vous annuel de Nürnberg » produit des échos qui résonnent bien au-delà des frontières de l’Allemagne. Vous savez mieux que moi que le « Rendez-vous » Tem de Nürnberg a dépassé depuis longtemps les frontières de la Bavière et de l’Allemagne car des sœurs et frères, mais aussi des gens qui aiment notre culture viennent de tous les coins d’Europe et aussi de l’Amérique du Nord pour participer à ce rendez-vous culturel. En tant qu’organisateurs de la fête Adossa-Gadaou vous avez vis-à-vis de tous les participants une grande responsabilité et en vous divisant sur ce « Rendez-vous culturel » qui est un bien commun, vous prenez le risque d’instaurer l’anarchie et de diviser les filles et fils de Tchaoudjo qui entendent participer à cette fête.

La deuxième observation est que d’un point de vue purement logique par rapport à vous-mêmes, si vous persévérez dans votre attitude à vouloir organiser des célébrations parallèles de la fête Adossa-Gadaou, vous courrez tout droit vers un suicide associatif dommageable à l’épanouissement socio-culturel Tem qui est pourtant l’un de vos plus précieux objectifs.  En effet vous risquez de réduire à néant tous les efforts que vous avez vous-mêmes fournis durant des années pour faire de Nürnberg le rendez-vous annuel de la diaspora Tem.

Chères sœurs et chers frères, en attendant d’en savoir plus sur cet état de chose, il est de mon devoir de vous rappeler que même dans les pires moments de l’histoire de notre Communauté, ni nos ancêtres ni nos parents actuels n’ont jamais été aussi loin dans la division. Il ne peut y avoir deux fêtes Adossa-Gadaou au même endroit et à la même heure organisées par deux groupes rivaux ni à Sokodé et encore moins à l’étranger. Je ne peux pas imaginer qu’une telle chose se produise sous nos yeux ici en Allemagne car nous en porterons tous la responsabilité.

Sous réserve donc d’infirmation des informations dont je viens de faire cas, je vous exhorte à mettre tout en œuvre pour remédier à cette situation qui ne profitera à personne.

Votre frère
Moudassirou Katakpaou-Touré
Depuis Francfort ce 19 mars 2008

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