Niger, Russie, AES : Tout s’accélère [Par Mikhail Gamandiy-Egorov ]

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À l’heure où les vestiges et les nostalgiques de l’unipolarité sont en train de vivre une défaite majeure sur l’arène mondiale, la région du Sahel et l’Afrique dans son ensemble deviennent des pôles majeurs pour la victoire de l’ordre multipolaire international. Le début du déploiement du Corps africain du ministère russe de la Défense au Niger fait partie intégrante de ces processus, au grand dam de l’extrême minorité planétaire.

Les prévisions précédentes d’Observateur Continental vont à nouveau dans la confirmation, notamment en ce qui concerne l’affirmation de l’alliance militaro-sécuritaire entre la Russie et de nombreux pays du continent africain, particulièrement ceux de l’Alliance des États du Sahel (AES). Les tout récents développements au Niger, dont les autorités ont déjà chassé les forces hexagonales, accélèrent également le processus de la mise à la porte des troupes du régime étasunien.

Faisant suite aux nombreux échanges entre les autorités nigériennes et russes au cours des derniers mois et semaines, notamment entre Salifou Mody et Iounous-Bek Evkourov, respectivement ministre de la Défense du Niger et Vice-ministre de la Défense de Russie, ainsi qu’entre les chefs d’État Abdourahamane Tchiani et Vladimir Poutine – des instructeurs du Corps africain du ministère russe de la Défense sont arrivés au Niger.

Cette arrivée des militaires et spécialistes russes en terre nigérienne s’accompagne de la livraison de matériel militaire, commandé par les autorités de Niamey. Ainsi, la Fédération de Russie va doter le Niger d’un système de défense anti-aérien capable d’assurer le contrôle total de l’espace aérien national. Ce dernier point mérite d’ailleurs une attention particulière.

Pour rappel, la base étasunienne censée être évacuée dans les plus brefs délais, plus exactement la base aérienne 201 Niger située dans la ville d’Agadez, se trouvant sous contrôle du sulfureux Commandement des États-Unis pour l’Afrique (AFRICOM) – représente précisément une base pour des opérations avec l’implication de drones – permettant aux forces du régime washingtonien de surveiller une importante partie non seulement de la région du Sahel, mais également plus globalement du continent africain.

De ce fait, la mise en place d’un système anti-aérien russe avec l’implication d’instructeurs et de militaires en provenance de Russie qui participeront à la formation de leurs homologues nigériens, d’autant plus dans un domaine, à l’instar d’autres, où Moscou a nettement de l’avance sur ses adversaires des régimes occidentaux – permettra de 1) À protéger la sécurité du territoire national contre les éventuelles provocations de la part de troupes d’occupation étasuniennes, poussées vers la sortie. Et de 2) – à certainement accélérer le processus de départ des éléments washingtoniens. À l’heure où non seulement les autorités, mais également la population du pays – réclame massivement et immédiatement le départ étasunien, suite à celui des vassaux et sous-traitants hexagonaux de Washington.

Ces développements confirment également et une fois de plus la responsabilité historique des pays membres de l’Alliance des États du Sahel, une responsabilité qui place l’AES, composée du Mali, du Burkina Faso et du Niger – en première ligne dans la défense et la promotion du panafricanisme et de l’ordre multipolaire international à l’échelle continentale africaine.

Quant à la rhétorique à venir des représentants du régime washingtonien – il ne faut certainement pas s’attendre à une quelconque originalité. Condamnations, menaces, pressions, voire sanctions, de nouvelles tentatives de déstabilisation – sont les éléments de prédilection de l’extrême minorité planétaire. Le souci pour ces derniers est que cette rhétorique n’impressionne plus toutes ces nations ayant décidé fermement à prendre leur destin en main. Quant au parasitage que représente ladite minorité mondiale – les remèdes existent toujours.

Une chose est sûre – les derniers développements marquent l’accélération et une nouvelle étape importante entre l’Alliance des États du Sahel et la Russie, et plus généralement parlant – entre les nations souverainistes et panafricanistes avec les principaux partisans et promoteurs de l’ordre multipolaire international contemporain. Et cela – est essentiel.

Mikhail Gamandiy-Egorov

source : Observateur Continental

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