L’ancien Président Directeur Général (PDG) du Groupe Bolloré, M. Charles Gafan, placé par le milliardaire breton Vincent Bolloré pour gérer ses intérêts au Togo a changé de statut dès l’amorce de janvier 2023. Le puissant et incontournable PDG, contre toute attente, a accepté devenir salarié de son ancien concurrent Méditerranéen Shipping Company (MSC) de l’italo-Suisse….
Que reste-t-il de cette ‘’mine d’or’’ après la main levée de Bolloré sur la société Togo Conteneur Terminal ? Telle est la question que se posent les travailleurs depuis l’annonce par Bolloré de la vente de ses parts sur le continent africain dont le port de Lomé. Après 12 années de gestion, des licences de manutention au Port Autonome de Lomé, il ne reste qu’une société entièrement décapitée sous le règne Charles (Gafan). Entre promesses non-tenues et projets abandonnés en plein vol, Bolloré laisse au Port Autonome de Lomé, des travaux de construction d’un quai inachevé et un équipement inexistant pour la réalisation des différents chantiers au nouveau preneur.
On dirait aujourd’hui que Charles Gafan a fini par ravaler ses propres vomissements. Car, l’on se souvient encore de la misère qu’il faisait à MSC au moment de la mise en service de Lomé Container Terminal (LCT-S.A) pour le contrôle de la manutention au Port Autonome de Lomé. Le dieu Gafan se donnait des libertés pour des saisies de bateaux de son concurrent sous le simple prétexte que LCT n’avait pas le droit de faire la manutention des cargaisons en conso. Son argument, à l’époque, était que le port LCT était destiné à ne manipuler que les flux en transbordement. Ce qui est un scandale dans le shipping, car tous les navires transportent les deux types de flux de marchandises. Il étalait ainsi toutes ces tares sans que l’autorité portuaire ne bronche. Qui pouvait inquiéter le PDG Charles Gafan qui se réclame d’ami personnel du Chef de l’Etat Faure Gnassingbé et qui serait également l’argentier de qui dépend, selon ses dires, la panse de plusieurs barons ? Il déclare souvent avoir la main mise aussi sur les médias. Il se présente aussi comme l’un des cadres du parti UNIR et très zélé dans les villages de Mamissi-Hagoumé (préfecture de Vo). Utiliser la couleur du parti de Faure Gnassingbé en se revêtant du « bleu turquoise » du caleçon au chapeau est un dénominateur commun de tous les « pédandrologue » de la République. C’est dire qu’ils ne sont rien sans le parapluie du jeune Doyen.
Pour camoufler sa déchéance, Charles Kokouvi Gafan, créa un machin dénommé Chambre de Commerce Européenne au Togo (CCET) ou encore Eurocham-Tog, afin de maintenir sa présence à la surface. Comment l’autorité publique a pu accepter cette Eurocham-Tog qui fait ombrage à la Chambre de Commerce et d’Industrie du Togo (CCIT). Car, elle vient d’une manière ou l’autre soustraire les grandes sociétés des joutes de la CCIT.
Ce nouveau statut de Charles Kokouvi Gafan, annonce un profond malaise à la reprise par MSC de Togo Terminal. Le malaise est plus relatif au plan social qui sera appliqué par MSC au personnel de Togo Terminal. On note une inquiétude et une désolation totale dans la boîte. Le personnel est absorbé par un climat de déconfiture. Non seulement, les droits étaient bafoués avec Charles et le déficit en matériel de travail adéquat ont totalement affecté le moral des agents mais aussi ces derniers ont encore en mémoire le plan social catastrophique qu’avaient opéré Vincent Bolloré et son sous-traitant lors de l’absorption de GETMA (NECOTRANS). Même le passage de la manutention portuaire dans les mains de l’étranger avait fait beaucoup de victimes. Certains anciens employés du Port Autonome de Lomé et GETMA ont fait des crises ou sont morts à cause des nouveaux traitements orchestrés par ces groupes étrangers qui ont utilisé les négros (abongo-Sodja) contre leurs propres frères.
Avec sa gestion clanique et calamiteuse des ressources humaines, tout le monde ne fait que prier le bon Dieu pour que le nouveau messie (MSC) change radicalement de méthodes. Car, à Togo Terminal, l’on dénombre deux types d’employés : i) ceux qui sont du clan du PDG Charles à qui s’ajoutent le personnel qui a été recommandé par de puissants barons. ii) et la masse c’est-à-dire les « nègres » qui n’ont pas un capital social suffisant.
Le contrat de travail de ce premier groupe, dont la famille du PDG, vivant au sein de l’entreprise, parfois en couple, est directement signé par le Groupe Bolloré et se tape le jackpot. Ceux-ci, dont la plupart sont parfois sans compétence avérée, touchent de grosses primes imméritées, la fameuse « prime au médiocre ».
Le second noyau qui forme la majorité est sous contrat avec une société écran. Ces derniers touchent un salaire minable qui n’évolue jamais. Pas d’avancement et de primes de rendement. Même les anciennetés sont caduques. Leur grande crainte aujourd’hui, c’est que la migration de Charles Gafan au sein de MSC, ne puisse pas perpétuer la mauvaise manœuvre. Cette crainte est légitime car, la pratique incriminée existait depuis le groupe PROGOSA et son PDG espagnol Jacques Dupuydauby par le biais du cabinet Conseil Recherche, Étude Multisectoriels (CREM). Le rival Bolloré qui l’a succédé en l’évinçant du Port de Lomé a simplement remplacé ce conseil par un nouveau dont nous gardons pour l’instant la dénomination. Il s’agit ainsi des milliards économisés sur de pauvres employés au profit, certainement, des intérêts occultes. Cela aura contribué à l’opulence dans les investissements à l’étranger comme au pays dans l’immobilier de luxe. Ces nombreux domaines de Roi qui sont loués à prix d’Or aux expatriés du groupe et pris en charge par l’entreprise. C’est ces types de surfacturations qui font que les résultats annuels des grosses entreprises, surtout étrangères sont déficitaires donc des manques à gagner pour l’Etat en terme d’impôts. L’Etat togolais doit réfléchir sur la création d’une commission économique pour recadrer ces gens de pratiques frauduleuses qui plombent le financement du budget.
Le groupe MSC est reconnu en termes de responsabilité sociétale vis-à-vis de ses employés. Mais, le maintien de l’ancien PDG de Bolloré fait craindre que MSC a recruté un sous-traitant du colonisateur pour les maintenir dans la précarité.
Les agents de Togo Terminal sont souvent face aux clients mécontents qui n’hésitent pas à verser leur venin sur eux. D’un autre côté, les agents en charge de la manutention doivent se débrouiller au risque de leur vie entre les vieilles grues mobiles portiques quasiment en panne, de Togo Terminal, dont Charles Gafan glorifiait les performances, peinent à honorer ses engagements contractuels vis-à-vis des armateurs qui sont simplement déçus des prestations de manu bord.
L’incapacité de Togo Terminal, faute d’équipements adéquats, notamment les PPM et les Tugs n’arrivent plus à respecter les tours de fenêtres des navires. Ceci fait perdre aux armateurs leur fenêtre dans les autres ports d’escale. Les grues mobiles et les portiques sont quasiment en panne au quotidien. Ainsi, les opérations terre (livraison au dépotage et ramassage des conteneurs vides sur les terres pleines) sont devenus un chemin de croix. Les transitaires et les armateurs sont dépassés par les événements.
Bref, à Togo Terminal, le matériel doit être totalement renouvelé, afin de permettre au personnel qui, selon les clients, comparativement à ceux de MSC font vraiment pitiés. Encore un front social en ébullition sur la plateforme portuaire.
A suivre
Douligna
TAMPA EXPRESS n° 0032 du lundi 16 janvier 2023