La liberté d’expression, n’en déplaise à Michel Onfray ne doit pas être un prétexte pour bafouer l’histoire, fouler aux pieds la mémoire d’un continent et d’une nation ,le continent noir et la nation noire dispersée aux quatre coins de la terre .
La question que pose la publication controversée est celle-ci : Peut-on faire de la fiction à partir de faits historiques douloureux sans tomber dans le mélange des genres et dans la pire des caricatures ?
Puisqu’ un philosophe de la place justifie l’apologie de la traite et de l’esclavage en invoquant la liberté d’expression, où est le respect dû à la mémoire des victimes ?
Si on peut s’inspirer de faits historiques dans des films ou pour des œuvres culturelles ,tels les documentaires de valeur pédagogique , ils ne sont pas pour autant des fictions, qui supposent une création « ab nihilo « , purement imaginaire ! Plus proche du roman !
A moins que, pour notre philosophe, la traite négrière et l’esclavage ne constituent pas des sujets d’histoire à traiter comme tels !
Pour un peu, Michel Onfray proclamerait que la traite et l’esclavage ne sont qu’un détail de l’histoire !
Ni Jean-Marie Le Pen ni sa fille Marine Le Pen, n’ont ni franchi ni sauté ce pas ! Reconnaissons-leur ce mérite du respect de la mémoire de millions et millions de Nègres dont le tort est précisément d’être des nègres !
Le mélange des genres ,c’est aussi chez le philosophe ,l’art de confondre histoire et politique politicienne !
Car enfin, Danièle Obono comme n’importe quel autre descendant d’esclave a le devoir de faire respecter la mémoire des siens sans pour autant être taxée de faire de la politique politicienne !
Pour le coup , Onfray semble oublier que le thème choisi par « Valeurs Actuelles » pour flétrir Danièle Obono et la nation noire toute entière n’est pas un thème de politique intérieure mais bien un sujet qui dépasse les frontières de l’Hexagone et que s’il y a des coups à prendre , le terrain est mal choisi par le vieux magazine de la droite historique française contre Danièle Obono !
Serait-ce jeter de l’huile sur le feu que d’inviter la nation noire de par le monde à se constituer partie civile aux côtés de Danèle Obono dans le procès qui se profile à l’horizon.
Et puis, invoquer la liberté d’expression pour banaliser ce que la loi de la République qualifie de crime contre l’humanité , reviendrait à banaliser tous les autres génocides !
Autre question sous-jacente : Alors, le juge , aurait-il mal jugé les sketches de Dieudonné ,qui là aussi, sont une référence à une histoire non moins douloureuse dont la négation est sanctionnée par la loi de la République ! Car, répétons-le encore une fois : la loi proclame « crime contre l’humanité ,la traite et l’esclavage des êtres humains «
Nous disons « non » à tous les procédés littéraires qui cacheraient une forme de racisme sournois donc pernicieux et banaliseraient les crimes de masse !
Sur le fond , la prétendue fiction de « Valeurs Actuelles » est inspirée de faits historiques tronqués : ainsi, lorsque le mensuel prétend que les Africains ont vendu leurs frères, il fait de la diffamation puisqu’il n’en rapporte pas la preuve alors que des registres de ventes sont là qui prouvent le commerce des Noirs entre l’Europe et l’Amérique !
Enfin, le magazine aurait toutes les peines du monde à prouver que les Africains sont venus en Europe faire la promotion de la traite négrière et du commerce triangulaire , ainsi baptisé par les Négriers !
Alors, il faut arrêter cette mascarade pour se justifier et se donner bonne conscience alors que la décence commande de respecter la mémoire des victimes, mis de façon méthodique et organisée, comme leurs descendants dans l’impossibilité d’apporter la contradiction aux Négriers et à leurs suppôts racistes !
En attendant la version des Arabes qui semblent assumer leurs crimes contre la nation noire contrairement aux autres négriers !
Répéter un mensonge n’a jamais transformé ce dernier en vérité !
Et vivement , que le Dieu d’Afrique et de l’univers daigne réhabiliter son peuple !
Max Dorcinville