Maître Mawaba Songue-Balouki passe à la vitesse supérieure et dépose une plainte contre X à Paris [Par Camus Ali]

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Quatrième mois, ce 04 septembre 2020 de la disparition brutale du colonel Toussaint Bitala Madjoulba au sein du camp militaire le plus protégé de Lomé, la capitale du Togo. Si du côté des autorités togolaises on joue au statu quo pour gagner du temps, du côté de l’avocate, Me Mawaba Songue- Balouki et de son équipe composée de Me Alexis Ihou et de Me Raphael Kpandé Adjaré, il y’a beaucoup de changement. Le temps presse. Des rencontres pour peaufiner une stratégie afin de traquer les tueurs du défunt soldat se dessinent. Le concours de l’ONG Amnesty International se fait pressant. Un peu comme leur confrère Jacques Verges et son équipe au secours des nationalistes du FLN algériens contre l’Etat français c’est une bataille juridique qui est engagée pour faire la lumière sur une mort qui a ébranlé le subconscient collectif des Togolais. Nous l’avons joint à Lynxtogo.info et elle semble être plus décidé que jamais mais est bien consciente du combat de Sisyphe qui les attende.

Acte I : Une lettre du Bureau d’Entraide Judiciaire français (BEJ) dans le cabinet de l’avocat Me Mawaba Songué-Balouki

Une réponse du Bureau d’Entraide Judiciaire français (BEJ) souligne que « la partie civile n’a pas accès au dossier ». Cela veut bien dire que, le Togo n’a demandé qu’un acte technique. La France sert de laboratoire pour analyser ce que le Togo lui a envoyé. L’avocate Me  Mawaba Songue- Balouki résume : « En gros, cela ne sert à rien pour l’avancée du dossier. On soumet une balle et des revolvers pris et Dieu seul sait où, un service balistique va donner les résultats à la personne qui en a fait demande. Rien, ne nous dit que, la balle et les revolvers proviennent réellement des saisies opérées dans le dossier Toussaint Madjoulba. Du moment qu’aucune procédure n’est ouverte ni en France ni au Togo, la partie civile est en dehors de la procédure ». Grosso modo, selon l’avocate : « Le Togo a mis sur pied une commission d’enquête militaire et procède donc à une enquête administrative qui est une enquête interne. La population togolaise, ni la partie civile ne sera jamais destinataire de ce que les militaires chargés de l’enquête trouverons si jamais ils trouvent quelque chose ». La conclusion à tirer à la réponse de la (BEJ) est que : « Le dossier recouvre des données relatives au secret défense et donc il n’appartient qu’à Faure Gnassingbé de le lever ». On ne voit pas ici Faure Gnassingbé se tirer lui-même la balle au pied. L’idée de porter plainte contre X à Paris pour inquiéter les tueurs naît.

Une plainte contre X au parquet anti-terroriste de Paris.

Sereine et souriante l’avocate met le pied dans le plat : «Nous avons déposé une plainte contre X devant le parquet anti-terroriste de Paris contre toute personne qui serait mêlée à ce dossier».  Alors, pourquoi Paris au lieu de Lomé quand le crime a été commis au Togo ? La stratégie de Me Mawaba Songué-Balouki et de son équipe est simple : « Nous avons privilégié Paris, parce que, le Togo est un pays francophone et tôt ou tard, les personnes mêlées à ce crime viendront en visite». Cette avocate moulée dans les affaires délicates semble avoir compris que, seule en France les tenants du régime togolais viennent faire leurs affaires et se soigner quand ils sont malades faute d’avoir construit des hôpitaux dans leur pays. Pis, c’est une chasse aux tueurs du colonel Toussaint Madjoulba : « Nous allons créer une veille pour surveiller leurs déplacements en France ». L’idée d’en finir avec ceux qui tuent impunément  est devenue un refrain pour Me Mawaba Songué Balouki et ses confrères : «Nous voulons ébranler l’assurance des assassins de Toussaint Madjoulba. Ils doivent le payer aujourd’hui ou demain ».

Autiste et sourd aux cris de la famille Madjoulba qui a maintes reprises réclamé le corps de Toussaint pour un enterrement digne, Faure Gnassingbé qui cumule le poste de président de la république et celui de ministre de la défense n’a toujours pas levé le pied. Pour combien de temps encore ?

Camus Ali

Lynx.info  

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