Depuis le Code noir (1724), rares sont les intellectuels ou les dirigeants français qui ont remis en question le socle raciste sur lequel repose notre regard sur les « noirs », africains ou antillais. Les saillies négrophobes récentes d’Hélène Carrère d’Encaussse, Alain Finkielkraut ou Nicolas Sarkozy ne sont pas des « dérapages » malheureux, mais la continuité désolante de préjugés nourris depuis quatre siècles. Qui, en France, sait que Saint-Simon, Bossuet, Montesquieu ou Voltaire ont commis, sur ces questions, des pages monstrueuses ? Que Renan, Jules Ferry, Teilhard de Chardin, Albert Schweitzer ou encore le général De Gaulle leur ont emboîté le pas ? Le pays des Lumières et des droits de l’homme n’aime pas se voir en ce miroir-là. Odile Tobner révèle pourtant que la négrophobie fait partie de notre héritage. Il est temps de décoloniser les esprits. Enfin.
Biographie de l’auteur
Professeur agrégé de Lettres, auteur et épouse de l’écrivain Mongo Beti (1932-2001), Odile Tobner a réalisé avec lui, de 1978 à 1991, la revue bimestrielle Peuples Noirs, Peuples Africains. Elle s’occupe depuis 1993 de la Librairie des Peuples Noirs à Yaoundé, Cameroun. Depuis 2005, Odile Tobner est présidente de l’association Survie. Elle a collaboré au Dictionnaire des Littératures de langue française de Jean-Pierre de Beaumarchais, Daniel Couty et Alain Rey, Bordas, Paris, 1984. Odile Tobner est également co-auteur, avec Mongo Beti du Dictionnaire de la négritude chez L’Harmattan, Paris, 1989. En plus de la gestion depuis 1993 de la Librairie des Peuples Noirs de Yaoundé, fondée par Mongo Beti, Odile Tobner est devenue présidente de Survie le 17 septembre 2005. En 2007, elle a publié aux Arènes Du racisme français, essai sur quatre siècles de négrophobie.