Les Etalons ont été éliminés ce mercredi 1er février 2017 en demi-finale de la 31e Coupe d’Afrique des Nations par l’Egypte aux tirs aux buts (Tab 3-4) après un nul d’un but partout. Des occasions vendangées et manque de percussion à l’attaque pourraient expliquer cette défaite des Etalons.
C’est déjà un bon parcours. Personne ne les attendait à ce stade de la compétition. La pierre qu’avaient rejetée les bâtisseurs était devenue la pierre angulaire. Minimisés dans les pronostics et par les « consultants » des grandes chaines internationales, les Etalons ont réussi, par un parcours sans faute, à se hisser dans le dernier carré de cette compétition continentale.
Malheureusement leur parcours s’arrête en demi-finale à l’issue d’un match pourtant maitrisé. Face aux Pharaons d’Egypte, les Burkinabè n’ont pas été ridicules. Mieux, ils ont même dominé leur vis-à-vis du jour.
Dès le coup d’envoi du match, les Etalons, présents sur toutes les balles, ont imprimé le rythme à l’adversaire. Des passes à succès, un milieu de terrain bien contrôlé par le métronome Charles Kaboré assisté de Blati Touré et de Razack Traoré.
A l’attaque, Préjuce Nakoulma, Aristide Bancé et Bertrand Traoré mènent les hostilités. Dès la cinquième minute du jeu, les Burkinabè sont les premiers à se signaler devant le portier égyptien. Mais sans succès.
Les Egyptiens, sur leur garde, hésitent à se découvrir et laissent les Etalons faire le jeu. Les Etalons quittent leur moitié de terrain pour s’installer dans celle de l’adversaire. Les Egyptiens se défendent et obtiennent le score nul et vierge (0-0) à la pause.
Du retour des vestiaires. Les choses n’ont visiblement pas trop changé. Les Egyptiens restent repliés dans leur moitié de terrain et laissent le jeu aux Etalons.
Les Burkinabè plus concrets
A la 65e minute, l’attaque égyptienne organise une contre-attaque depuis le flanc droit. Ils pénètrent dans la surface de réparation burkinabè. L’équipe est bousculée dans ses bases arrière. Le redoutable, Mohamed Salah, hérite d’une balle et l’enveloppe. Le portier burkinabè est battu. C’est l’ouverture du score.
Piqués dans leur orgueil, les Etalons s’organisent et attaquent. A la 71e minute, reprenant une balle qui trainait dans la défense égyptienne, Charles Kaboré sert Aristide Bancé qui parvient à la reprendre après un contrôle de la poitrine. El Hadary qui n’avait pas encore encaissé de but depuis le début du tournoi est battu. C’est l’égalisation (1-1). Convaincus que le match est à portée de main, les Etalons poussent, les Egyptiens résistent. En toute fin de partie, Banou Diawara, qui avait remplacé Aristide Bancé, reprend une balle et oblige le portier égyptien à la détente. L’arbitre sénégalais met fin à la partie. Puis s’engage la prolongation. Trente minutes à tenir avant les tirs aux buts. Tout se passe comme si les deux équipes attendaient cette étape.
Le football est cruel
Après avoir dominé le match, les Etalons sont désormais à la fatidique séance de tirs aux buts. Le premier tireur égyptien voit son tir repoussé par la barre. Le stade jubile. Alain Traoré, de son pied gauche, bat El Hadary. Un autre motif de joie. Puis Banou Diawara, Steeve Yago se succèdent avec succès devant le vieux portier égyptien. Quatrième tireur, stupeur. Le jeune gardien burkinabè, Kouakou Koffi, se saisit de la balle, la pose au point de penalty. Son tir est enlevé par son homologue. La parité est désormais rétablie. Le dernier tireur égyptien tire et marque. Puis Bertrand Traoré s’avance et prend la balle, la positionne. Son tir est cadré mais El Hadary enlève la balle. Le Burkina est éliminé, l’Egypte en finale de la CAN 2017. C’est un silence radio au stade de l’Amitié de Libreville.
Qui l’aurait cru ? Eux qui avaient pourtant convaincu et conquis des cœurs. Qu’à cela ne tienne. C’est aussi ça le football. Soit on gagne, soit on perd.
Le Burkina est éliminé mais il lui reste la troisième place à jouer. Ce sera ce samedi 3 février 2017 à Port Gentil. L’adversaire sera connu à l’issue du match Ghana-Cameroun.
Propos d’après-match
Aristide Bancé : Nous avons manqué de chance aujourd’hui. Ce que je peux dire c’est que nous nous sommes battus jusqu’à la fin. Malheureusement nous avons dû fournir beaucoup d’efforts pour revenir au score. Cela nous a diminués physiquement. Comme on le dit, ce n’est pas toujours le meilleur qui gagne. Nous avons dominé sur tous les plans l’équipe égyptienne. Peut-être que les dieux du foot n’étaient pas avec nous. Il faut être Fair-Play et j’espère que ça va aller.
Nous sommes déçus parce que nous avons perdu aujourd’hui mais nous allons nous battre pour la troisième place. Nous allons essayer de nous reposer pour récupérer et après on jouera pour la troisième place.
Firmin Sanou, coach adjoint : C’est une grosse déception. Mais je pense que nous avons démontré aux yeux du monde et de l’Afrique que nous l’une des meilleures équipes. Durant tout le match, l’Egypte n’a pas démontré grand-chose. Les Egyptiens sont rentrés une seule fois dans notre surface de réparation et ils ont scoré. Bravo à eux. C’est la preuve de l’efficacité. Nous nous sommes créé des occasions malheureusement, nous n’avons pas su les concrétiser. Après on tombe les armes à la main pendant la séance de tirs aux buts. Nous n’en voulons aucunement à ceux qui ont raté leurs tirs. Car si vous connaissez un seul joueur qui n’a jamais loupé un penalty, je suis preneur. Pour la troisième place, nous savons que le match va être difficile. Surtout que nous avons perdu de cette manière. Nous allons maintenant essayer de nous remobiliser pour arracher au moins la troisième place.
Les jeunes ont raté certes mais mêmes les cadres ratent des penalties. Si vous vous rappelez de la CAN 1992 que la Côte d’Ivoire avait remportée, c’est Anthony Baffoe qui avait raté son penalty alors qu’il était l’un des cadres de son équipe. Donc que ce soit un jeune ou un cadre, cela ne change pas grand-chose.
Steeve Yago : Nous avons produit un grand jeu, nous avons démontré qu’on était prêt pour aller en finale. Mais aujourd’hui l’Egypte a gagné son match à l’issue de la séance de tirs aux buts. Je tire mon chapeau à mon équipe parce que nous avons vraiment joué. Nous allons jouer pour la troisième place. C’est ce qui nous reste à faire.
Jacques Théodore Balima
Lefaso.net