Libye: Comment ils ont décidé de tuer Kadhafi

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Dans sa nouvelle biographie de l’ancien président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, My Way (Ed. M. Lafon, 15 octobre 2015), le journaliste, Alan Friedman, revient sur l’erreur cruciale commise à l’origine par Hillary Clinton en Libye : ignorer l’avis du Pentagone et du Conseil national de sécurité et décider de soutenir Nicolas Sarkozy en bombardant Kadhafi, afin de faire tomber le régime.

À l’heure où Hillary Clinton doit répondre aux questions du Congrès sur l’attaque de Benghazi, la nouvelle biographie de Silvio Berlusconi revient sur une autre histoire liée à Benghazi, mettant aux prises, cette fois, Hillary, Silvio Berlusconi et Sarkozy, lors d’un Sommet crucial en mars 2011.
Dans le chapitre sur la Libye, Berlusconi explique comment Hillary Clinton a commis une erreur au début du Printemps arabe en ignorant les avertissements concernant la menace djihadiste et en changeant d’avis sur la question du changement de régime en Libye lors d’une réunion avec le président du Conseil et d’autres personnalités au Palais de l’Elysée à Paris. Hillary était présente aux côtés de Sarkozy, Merkel, Berlusconi et d’autres dirigeants. Elle représentait les Etats-Unis (Obama était en voyage au Brésil), lors de cette dernière réunion de crise, au cours de laquelle il a été décidé de bombarder les troupes de Kadhafi sur la route de Benghazi.

Dans ses mémoires, Hillary évoque le tollé » soulevé par Sarkozy lorsque celui-ci a annoncé au début du Sommet que des avions français sillonnaient, déjà, l’espace aérien.

S’agissait-il, vraiment, uniquement, d’éviter une catastrophe humanitaire, ou Sarkozy avait-il d’autres idées en tête en envoyant des avions Rafale vers la Libye avant même le début du Sommet ? Berlusconi affirme qu’Hillary Clinton a fait une erreur d’envergure historique en changeant d’avis en l’espace de quelques heures et en se ralliant à la position de Sarkozy concernant le changement de régime.

Il dit avoir averti Hillary Clinton et les autres dirigeants présents lors du Sommet de Paris que faire tomber Kadhafi entraînerait la ruine du pays et la montée du djihadisme et du terrorisme en Libye. La réalité de l’Etat islamique et l’échec actuel de la Libye sont, selon lui, le résultat de cette «grosse erreur». Le New York Times écrivait en 2011 qu’Hillary Clinton avait ignoré les conseils du secrétaire à la Défense, Robert Gates, de Tom Donilon du Conseil national de sécurité, et de John O. Brennan, conseiller principal de la Maison-Blanche en matière de lutte antiterroriste.
Berlusconi explique, dans ce livre (publié dans plus de 30 pays), ce qui s’est passé lors de cette réunion à Paris, ce qu’il a dit à Hillary, et comment elle, qui était initialement d’accord avec lui pour ne pas bombarder les troupes de Kadhafi, a brusquement changé d’avis.

Alan Friedman est journaliste, auteur de plusieurs best-sellers, animateur et producteur de programmes télé et documentariste. Il a été durant les 30 dernières années
correspondant et commentateur pour The Financial Times de Londres, The International
Herald Tribune, The New York Times, The Wall Street Journal Europe, ainsi que, pour la télévision italienne.

Alan Friedman a, également, été rédacteur pour Vanity Fair et The New Yorker. Il est, actuellement, chroniqueur pour le journal italien Corriere della Sera. Son
dernier ouvrage est considéré comme ayant joué un rôle décisif dans la chute du précédent gouvernement italien en février 2014. Il est le premier journaliste américain à avoir reçu la Médaille d’honneur du Parlement italien.

BERLUSCONI

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