Car face à elle, elle devrait trouver une petite entreprise très remontée contre son ex-cliente
Un sapin de Noël: 360 euros. Une demi-tonne de fruits: 1.691 euros. Une machine à glaçons: 2.500 euros. Ces dernières années, Pascaline Bongo n’a pas lésiné sur le fret pour rapatrier ses produits préférés de Paris à Libreville. Rien qu’entre le 29 janvier 2013 et le 1er avril 2014, la sœur de l’actuel président du Gabon (et fille de l’ancien) se serait fait livrer pour 453.300 euros de produits en tous genres. Tout cela sans jamais sortir sa carte bleue, au grand dam de l’entreprise française chargée du transport des marchandises…
Un simple oubli? Pascaline Bongo devra s’en expliquer le 17 mars devant la justice française, selon Le Canard enchaîné et France Inter. Et elle devra se montrer très convaincante… Car face à elle, elle devrait trouver une petite entreprise très remontée contre son ex-cliente. Et pour cause: «poursuivie par les banques», selon son avocate, Me Caroline Wassermann, cette PME de quatre salariés pourrait bien jouer sa survie au tribunal.
Des Bongo désargentés?
Jusqu’au début de l’année 2013, la société Blue Mendel avait pourtant bien profité des besoins illimités de Pascaline Bongo. Selon Le Canard enchaîné, la machine était bien huilée: l’ancienne ministre commandait par SMS, le dirigeant de Blue Mendel accusait réception et expédiait sa commande à sa cliente, qui réglait ensuite la facture directement, via l’une de ses sociétés ou par l’intermédiaire de la présidence gabonaise. Puis, du jour au lendemain, Pascaline Bongo a cessé de payer, à défaut de mettre un frein à sa frénésie consumériste.
Pourquoi un tel revirement? Me Wassermann avoue «ne pas comprendre». Serait-ce lié à l’enquête française sur les biens mal acquis visant la famille Bongo? Le Canard enchaîné évoque notamment l’hypothèse de difficultés financières de ses membres depuis le blocage de la succession d’Omar Bongo. Mais en l’absence de réaction de Pascaline Bongo, qui garde le silence sur cette affaire, impossible de l’infirmer ou de la confirmer.
L’affaire des biens mal acquis
Il faut dire que ses 17.000 euros de fleurs fraîches, tout comme les 5.200 euros qu’ont coûtés ses quatre bars couleur fuchsia ou encore ses 18.704 euros de gazon artificiel importés de France sont un moindre souci pour Pascaline Bongo en comparaison avec les millions du dossier des biens mal acquis. Selon Le Canard et France Inter, les enquêteurs s’intéresseraient ainsi particulièrement à des comptes bancaires ouverts par Omar Bongo à Monaco, où dormiraient 31 millions d’euros.
Ce trésor, Me Wassermann ne devrait d’ailleurs pas manquer d’y faire allusion le 17 mars. «Ce qui est le plus choquant, c’est cet écart colossal entre la fortune très importante de Mme Bongo et la situation épouvantable de la société que je représente qui est au bord du dépôt de bilan», a-t-elle déjà plaidé au micro de France Inter. «Très inquiète» pour l’avenir de l’entreprise, elle demandera devant la justice le règlement des factures par Pascaline Bongo, ainsi que des dommages et intérêts.
20 Minutes fr