19 sept- 2002-19 septembre 2012. Il y a dix ans Guillaume Soro prenait les armes !

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Dix (10) ans, jour pour jour, aujourd’hui que la Côte d’Ivoire a sombré dans l’abîme avec le coup d’Etat manqué du 19 septembre 2002 transformé en rébellion armée.

 

Pendant presqu’une pleine décennie, le pays a vécu au rythme de cette rébellion et des protagonistes d’une crise sur fond de contentieux électoral soldé par des milliers de morts, encore plus récemment le 11 septembre avant le retour au calme. Un calme apparemment encore précaire, eu égard à l’ambiance de tension qui continue de prévaloir sur l’échiquier politique national.

Dix ans après la plus grave crise qu’ait connue la Côte d’Ivoire dans son histoire, qu’est-ce qui a changé ? Qu’a apporté cet antagonisme politico-militaire au pays de feu Félix Houphouët-Boigny naguère réputé havre de paix ? Ce sont des questions que l’on est en droit de se poser aujourd’hui pour appréhender à sa juste valeur l’impact de ces longs moments de crise sur la Côte d’Ivoire et ses habitants. En remontant les origines de cette crise, des questions bien spécifiques avaient servi à la justifier devant l’opinion nationale et internationale.

Le concept d’Ivoirité, qui avait occasionné un coup d’Etat en décembre 1999 et l’exacerbation des clivages ethniques ont nourri un vivier identitaire qui aura été brandi comme principal alibi par ceux qui ont pris les armes pour accréditer leur mouvement armé. Tuo Fozié, Koné Zakaria, Koné Messemba, Chérif Ousmane et autres ont crié avoir pris les armes pour lutter contre ‘’l’arbitraire’’, ‘’l’exclusion’’ dont sont victimes les populations du nord. Ce, à travers divers délits, notamment de faciès, de patronyme, … subits par ces ressortissants de la partie septentrionale de la Côte d’Ivoire dans les barrages routiers pullulant sur le territoire pour des contrôles de police portant vérification des cartes de séjour ou d’identité.

A cela s’ajoute la bombe du foncier dont des ressortissants de la sous-région, plus exactement les Burkinabé (les plus nombreux dans les forêts de l’ouest), se sentaient victimes. Tous ces problèmes ont conduit droit à un cocktail social explosif avec des clivages entre des communautés se regardant en chien de faïence pour finir par s’opposer par les armes.

Au terme des 10 ans de crise qui ont reposé sur ces réalités, y a-t-il quelque chose de changer en Côte d’Ivoire ? Fondamentalement oui ! Le pays est dans le creux de la vague, défiguré par ces moments de tensions qui ont quasiment achevé de diviser ses populations. Lesquelles s’identifient maintenant en terme de tribu, de région, voire d’ethnie au détriment de la nation en construction. La question identitaire est devenue plus que jamais une mode, un fait banal. C’est à peine qu’au quotidien un fait où une action n’est analysé sous le prisme de l’ethnie ou de l’origine.

Le nord et le sud se distinguent. Bien sûr à travers leurs ressortissants qui semblent nourrir désormais une certaine méfiance, voire une défiance les uns envers les autres. La crise avec la rébellion s’étant terminée par une crise post-électorale sanglante, certains Ivoiriens vivent encore les affres de ces moments difficiles, tenaillés par la rancœur. La cohésion sociale peine toujours à se faire.

La réconciliation reste grippée et figée entre les mains des acteurs à qui ce chantier déterminant a été confié. Côté sécurité, les choses piétinent là-aussi avec des milliers d’ex-combattants déversés dans la nature. Après les moments de guerre, beaucoup de jeunes ivoiriens se sont familiarisés aujourd’hui au maniement des armes.

Dans ce froufrou, on ne peut fermer les yeux sur certaines avancées tout de même. Entre autres, la suppression de la carte de séjour, la prise de conscience de ce que la guerre peut avoir comme…

Félix D.BONY

 

 

 

 

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