15 Octobre 1987-15 octobre 2012 : Sankara, un héros sans héritier

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  Il est parti le 15 octobre 1987, et nous sommes au 15 octobre 2012. Soit 25 ans de peine, d’amertume et d’espérance suite à la disparition du capitaine. Le président Thomas Sankara n’est autre. Il pressentait sa mort, tout comme son souhait de voir mille autres Sankara émerger et prendre le relais de sa lutte. Malheureusement la première prophétie a eu lieu mais la deuxième a du mal à se concrétiser. Que de « sankaristes » à l’avènement de la démocratie dans notre pays. Depuis, nombre de partis et de politiciens s’en réclament. Des vautours, des faucons et des marionnettes se sont servis de ce nom pour engranger des voix. Les mêmes, toute honte bue, se pavanent et sirotent dans la capitale. De Sankara, ils n’en parlent qu’à l’approche des élections.

 

Rien de sérieux, rien de grand à l’image du président n’a été fait après lui. On n’a vu que des partisans malsains et des politiques véreux qui profitent encore de son nom. Ces opportunistes n’ont rien de Sankara, sinon leur place de député, ou de maire….

Du président Sankara, la jeunesse a beaucoup à apprendre. On aimerait donc qu’on nous épargne de cette image du sankariste divisionniste et défaitiste. La sournoiserie et l’hypocrisie des héritiers ont mis à mal l’image du président. Et j’ai toujours en tête cette journée du 15 octobre 2008. Surexcité à l’idée d’assister pour la première fois à une journée mémoriale de cet homme mythique pour ma génération, on a vite été désenchanté. Comme un meeting politique à la burkinabè, on a déporté des femmes et des jeunes déguisés en tee-shirts de parti politique, craintifs et soucieux de regagner leurs maisons le plus vite possible. Un simple margouillat a semé la zizanie. Un discours vide de sens, pas de témoignage poignant.

Bref, il y avait tout, sauf du Sankara… Fort heureusement l’usure du temps a permis aux Burkinabè de savoir qu’il ne suffit pas de porter le nom Sankara pour qu’une lueur d’espoir illumine le Burkina, l’Afrique et le monde. Que les faux sankaristes seront toujours démasqués. Et que le temps viendra où l’héritage, la mémoire et les réalisations du seul Thomas Sankara nourriront des générations entières. Et c’est en cela que des conférences débats, des livres, des papiers et des colonnes de journal ne seront jamais de trop pour parler de Thomass Isidore Sankara. Il est certes louable et légal de demander la justice pour lui mais pour la postérité, l’incarnation et la diffusion de l’idéal Sankara doivent primer. L’espérance demeure encore.

Ousséni Bancé/ Stagiaire

L’express du Faso

 

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