La question que nous ne pouvons nous empêcher de poser est : quel est ce dieu superpuissant, omniprésent, infiniment bon et généreux qui a besoin de tuer 137 enfants de Cesano pour Leucémie, afin de réussir à apporter la bonne nouvelle de son existence et de sa bonté aux pauvres Africains ?
Leçon de Géostratégie Africaine n°75 partie 2
1- L’ESPAGNE
Un pays démocratique, si toutefois il existe, est celui où le peuple est tellement endoctriné qu’il refuse de se rebeller contre ses dirigeants incapables etincompétents, et finit par appliquer toutes leurs décisions mêmes les plus destructrices qui lui sont vendues comme pour les sauver. Cette démocratie peut être symbolisée par l’Espagne, un pays où des dizaines d’années de mauvaise gestion politique ont tellement poussé ce peuple à bout qu’il est prêt à toute proposition même la plus insensée pour sortir du bourbier dans lequel les politiciens les ont mis. Le drame est que même la mort est servie par les politiciens aux populations comme une solution ultime.
Nous sommes en 2010. L’Espagne qui a 6 centrales nucléaires et 8 réacteurs nucléaires doit trouver une solution pour ses déchets radioactifs. Elle n’en trouve pas. Elle ne sait vraiment plus quoi faire. Puis, aux politiciens espagnols vient une idée brillante : pourquoi ne pas les garder pendant 60 ans quelque part en attendant le jour où la science nous dira quoi en faire ? Aussitôt dit, aussitôt fait. Nous sommes en pleine crise économique et financière qui a commencé l’année précédente. Le gouvernement espagnol propose sans détours aux communes les plus frappées par la crise de choisir entre disparaitre et stocker les déchets nucléaires. En échange, on leur promet une enveloppe de 700 millions d’euros et 60 ans d’activité de la centrale de stockage. Sans réfléchir, 14 communes vont très rapidement se porter candidates.
Lorsque le journaliste Iñigo Aduriz, du quotidien de Madrid Publico dans son édition du 9 octobre 2010 pose la question à José María Sáiz, maire de Villar de Cañas qui a vu sa population divisée par 4 à cause de la crise, il répond n’avoir jamais entendu parler de déchets nucléaires, encore moins de ses conséquences catastrophiques sur la santé des habitants. A cause de la crise, tout le village s’est vidé. Et pour lui, des mots tels que « cimetières nucléaires » n’ont aucun sens. L’important c’est que l’argent arrive dans les caisses de la mairie afin que de nouveaux services soient offerts pour attirer des habitants et faire revivre la ville. Voici en détail ce qu’il déclare à Publico :
« Croyez-moi, ça fait mal au cœur de voir des rues bordées de cinquante lampadaires et où n’habitent que deux personnes. Et c’est aussi l’espoir des villageois eux-mêmes, qui ont envie qu’il “se passe quelque chose” dans les rues de leur bourgade. »
Une habitante du village, une certaine Chus Ramírez, donne raison à son maire en ces termes : « Nous voulons attirer des emplois au village, nous voulons que les jeunes arrêtent de partir vers les villes. Et puis nous avons aussi envie de quelque chose de nouveau, nous nous ennuyons, nous ne savons que faire de notre vie. »
Et le seul conseiller municipal indépendant, un certain José María Noé de donner raison au maire en ces mots : « Nous devons améliorer nos routes, trouver de l’argent pour financer l’éclairage public et éviter que le village finisse par disparaître purement et simplement. »
Des mots qui sonnent comme une aubaine, un vrai boulevard pour le ministre espagnole de l’industrie à l’origine de ce fameux « centre temporaire centralisé » (ATC).
2- LE VATICAN
Le grand public est habitué à imaginer le Vatican sous l’angle de la religion, de la spiritualité et des grands discours moraux sur l’être humain, son bien-être, l’éthique, la morale, la générosité envers les plus démunis etc. Ce qu’on ne sait pas est que, comme tous les pouvoirs politiques en Occident, lorsqu’il faut assassiner sa population, il ne fait pas dans la dentelle. Le pire ici est que ce n’est pas la population du Vatican qui est assassinée par le pouvoir pontife, puisqu’il n’y a pas de véritables habitants dans les 44 hectares de la superficie du Vatican, mais la population de son voisin, l’Italie. Et le Vatican va nuire gravement à la santé des Italiens là où personne ne l’attend : à cause de l’antenne radio Vatican qui va procurer la leucémie et tuer de nombreux enfants italiens en proximité des antennes de la radio. Ainsi, dans son édition du 13 juillet 2010 le journal La Repubblica parle de 137 enfants italiens tués par les ondes de Radio Vatican.
Notre histoire démarre avec ce que l’on appelle le hasard des hasards et commence en 1998. Dans le département d’oncologie (cancer) de l’hôpital infantile de Rome se retrouvent à occuper tout les lits de ce département des enfants provenant de Cesano ; une zone urbaine au nord de Rome. Alors, le doute interpelle les parents, parce que la leucémie étant une maladie très rare, il parait douteux que plusieurs enfants issus du même endroit soient atteints de cette maladie au même moment. Si c’était en Afrique, on aurait certainement crié à la sorcellerie. Mais deux ans de recherche et de détermination des parents des enfants malades et décédés vont finir par payer. Ils comprennent que la seule chose qu’ils ont en commun ce sont les antennes de Radio Vatican. Or ces antennes sont là depuis 1950, sans que personne ne se soit jamais plaint. Le problème est qu’avait personne ne savait que les antennes de radio, télévision et téléphonie mobile pouvaient créer le cancer surtout aux enfants de moins de 14 ans.
Avant les parents supportaient des étranges phénomènes comme le rosaire récité à n’importe quel canal de télévision qu’ils choisissent ou à l’interphone des maisons. Maintenant, ils ne vont plus rien tolérer. Ils mènent eux-mêmes leurs enquêtes et découvrent ainsi que le Vatican ne respecte pas les limitationss légales sur les émissions radio. La première plainte est déposée en 1999 au tribunal de Rome. Suivie en juillet 2000 par une autre plainte contre le Vatican pour les morts de Cesano. Le Vatican demande et obtient de la cour d’appel de Rome la suspension de l’enquête, au motif que les pactes de Latence entre Mussolini et le pape en 1929, interdisent à l’Italie de juger le Vatican. Les parents des enfants morts portent l’affaire à la Cour de cassation d’Italie qui donne pour verdict en 2003 que l’Italie a le droit de juger tout État portant atteinte aux citoyens italiens. Le tribunal de Rome juge et doit rendre sa sentence le 7 avril 2005, mais le pape Jean-Paul II meurt 5 jours avant et par respect pour le deuil, la juge Luisa Martini déplace sa sentence au 9 mai 2005 : le Vatican est condamné pour la première fois par un tribunal italien au pénal, notamment les deux prélats : violation de l’article 674 du Code pénal italien « gettito pericoloso di cose » c’est-à-dire pour la nocivité des antennes de Radio Vatican. Le tribunal de Rome condamne le père Pasquale Borgomeo, directeur de la radio et le cardinal Roberto Tucci, président du comité dé gestion de Radio Vatican. Le Vatican fait appel et obtient de la Cour d’appel de Rome de juin 2007 la relaxe des deux clergés. Les parents ne s’avouent pas vaincus et portent l’affaire à nouveau à la Cour de cassation. Et par la sentence du 14 mai 2008, la jurés donnent raison aux parents et ordonnent qu’un nouveau procès ait lieu.
Pour voir s’il y a un lien entre les antennes et les nombreux morts des enfants de Cesano, la juge d’instruction Zaira secchi du tribunal de Rome ordonne une expertise, qui mettra 5 ans pour donner ses conclusions dans un rapport de 400 pages publié le 25 juin 2010 qui reconnait sans équivoque que sur la période étudiée de 1994 à 2000, il y a eu 137 morts dans les quartiers où sont installées les antennes de Radio Vatican. Le 29 avril 2010, le Tribunal de Rome reconnait que Radio Vatican ait responsable de la mort des enfants de Cesano. Le Vatican dans ses procès a l’habitude de jouer la montre, car de toutes les façons, l’individu meurt, mais le Vatican reste. En effet, au verdict, le directeur de la radio mis en accusation est mort de vieillesse et le cardinal est relâché pour prescription : le procès a trop duré. Les parents écrivent alors une lettre au Pape, en utilisant ses propres mots pour s’autoproclamer avocats des faibles et des démunis que les puissants de ce monde écrasent. Ils supplient le Pape d’arrêter le massacre de leurs enfants en éteignant les antennes de Radio Vatican.
Voici dans son intégralité leur lettre au Pape :
« Sainteté
Nous, qui aujourd’hui, nous permettons de nous adresser à Sa Sainteté, sommes des parents éprouvés par la douleur pour nos enfants. Certains d’entre nous les ont vus s’en aller et s’éteindre à petit feu, terrassés à un âge trop précoce par la leucémie infantile, d’autres, plus chanceux, ont vu à leur enfants, refusée la sérénité de l’enfance, passée entre les hôpitaux et les délicates et compliquées interventions chirurgicales. Aujourd’hui, les dernières nouvelles sont tombées et révèlent qu’une évaluation technique menée dans un tribunal, avec un esprit neutre et avec une attitude de grande sérénité, par un expert choisi par un juge externe, ont trouvé la preuve scientifique qui démontre que la proximité de nos maisons aux antennes de Radio Vatican a contribué à augmenter le risque de maladie pour nos enfants, trop longtemps exposée, sans défense et inconscient (certains depuis l’utérus), aux dangers inconnus des ondes électromagnétiques qui ont découlé de votre station de radio. Nous n’avons ni la présomption ni la compétence pour débattre avec vous des problèmes techniques que la question complexe implique, encore moins nous ne vous demandons de prendre position sur les responsabilités individuelles qui font l’objet de la procédure pénale en cours. Nous vous demandons, cependant, que l’Eglise Catholique (Vatican) ne reste pas sourde à l’alarme que, objectivement, le résultat de cette très crédible évaluation a rendu public et d’éviter, à l’avenir, le risque de contribuer à une cause plus grande propagation de la leucémie infantile.
Nous vous demandons, Votre Sainteté, sur la base du même sens de participation humaine qui a toujours inspiré vos actions, de bien vouloir envisager la possibilité de suspendre l’utilisation des installations du quartier Santa Maria di Galeria, au moins jusqu’à ce que murisse dans le monde scientifique la certitude raisonnable sur les effets des ondes électromagnétiques sur les enfants. Une mesure provisoire, avec l’utilisation de solutions de rechange et des technologies non moins efficaces, n’empêcherait pas l’Eglise d’atteindre ses fidèles à travers le monde, mais qui peut éviter avec certitude de revenir un jour aux problèmes actuels, avec d’autres parents, vos propres mots le confirment: «Beaucoup d’entre vous ont constaté que, lorsque vous étiez suffisamment courageux pour parler de ce qui vous était arrivé, personne ne vous écoutait »… il est compréhensible que vous trouviez difficile de pardonner ou de vous réconcilier avec l’Eglise.
Avec confiance en son écoute paternelle, nous envoyons nos sentiments de piété et de dévotion.
Au nom des parents de 19 enfants atteints de leucémie à proximité de Radio Vatican 14 Juillet 2010) »
Si vous croyez qu’avec cette lettre le Vatican a eu la moindre pitié pour ces habitants, et bien vous vous trompez. Puisqu’il va se pourvoir en cassation pour avoir l’autorisation de continuer de tuer les enfants de ce quartier périphérique pauvre de Rome. Et c’est le 25 février 2011 que la Cour de Cassation italienne confirme le lien entre les enfants morts et la pollution des ondes électromagnétiques de Radio Vatican. La Cour confirme la condamnation du Cardinal à 10 ans de prison ferme pour avoir été le gestionnaire de la radio qui a contribué à tuer ces 137 enfants entre 1994 et 2000. Et ouvre la voie aux dommages et intérêts pour les familles des victimes.
Et c’est finalement le 8 mai 2014 que 4 premières antennes de Radio Vatican chacune haute de 120 mètres sont démontés et détruites. Ce qui fait dire a Fabio Rollo, président du Comité Bambini senza Onde (Enfants sans Ondes), très ému ceci : « C’est un moment historique, une chose pareille n’est jamais arrivée dans ce pays que de pauvres paysans comme nous viennent à bout d’un Etat aussi puissant que le Vatican pour sauver la santé de nos enfants ».
LE MEA CULPA DU VATICAN ?
Le 20 mai 2005, à la première condamnation, dans un communiqué lu sur les ondes de Radio Vatican, intitulé : « La Radio Vatican et les ondes électromagnétiques : ce que les citoyens doivent savoir », il y a 12 points pour expliquer pourquoi et comment les citoyens et les tribunaux italiens se trompent. Il s’agit d’un texte d’un tel cynisme moral, d’une telle malhonnêteté intellectuelle qu’on se demande comment cela peut provenir des gens qui ont le courage de prétendre que les autres viennent leur confesser dans le secret de l’isoloir leurs propres péchés. Par exemple, voici ce que récitent certains points :
1- Non, ce n’est pas vrai que les antennes de radio Vatican rendent les adultes malades de leucémie
2- Non, ce n’est pas vrai que les antennes de radio Vatican rendent les enfants malades de leucémie.
3- Un groupe de scientifiques internationaux venus du Royaume Uni et d’Allemagne, mais aussi avec le ministre (catholique) de la santé Veronesi ont prouvé que les ondes de Radio Vatican sont inoffensives et n’ont rien à voir avec la leucémie infantile.
4- Non, ce n’est pas vrai que Radio Vatican se désintéresse de la santé des citoyens.
5- Radio Vatican respecte la loi italienne et ne s’est jamais cachée derrière l’extra-territorialité (Faux : leurs actes jusqu’à la cassation nous ont démontré le contraire)
6- Ce n’est pas vrai que les transmetteurs de Santa Maria Di Galeria sont les plus puissants au monde etc. etc. L’indigestion continue dans le même style.
La question que nous ne pouvons nous empêcher de poser est : quel est ce dieu superpuissant, omniprésent, infiniment bon et généreux qui a besoin de tuer 137 enfants de Cesano pour Leucémie, afin de réussir à apporter la bonne nouvelle de son existence et de sa bonté aux pauvres Africains ? Pour information, il n’y a plus que les Africains qui utilisent encore les radios à ondes courtes. On peut donc présumer que toutes ces antennes servent à informer surtout les âmes égarées africaines qui doivent encore découvrir Dieu et son fils Jésus. Les ondes courtes étaient avant l’arrivée du satellite le seul moyen pour communiquer loin par onde radio. Le problème est que le satellite est un vrai blasphème de l’homme contre Dieu qui nous avait donné la terre pour l’espace des hommes et s’était réservé le ciel pour lui tout seul. Mais voilà que des Russes ont osé violer son espace, son domicile sans son autorisation avec le premier satellite artificiel Spoutnik, lancé le 4 octobre 1957. Comment donc le Vatican qui prétend représenter Dieu sur terre, peut utiliser les moyens techniques de ceux qui doivent avoir un contentieux avec dieu pour violation du domicile privé ?
La réponse nous est fournie par The Wine Institute dans son enquête publiée en 2012 et qui fait du Vatican le pays avec le plus grand nombre de soulards dans le monde. En effet, selon cet institut, le Vatican est le tout premier pays au monde dans la consommation de vin avec 73,8 litres par habitant, par an, très loin devant la France qui vient en deuxième place avec 44,2 litres par habitant et par an. Même l’Italie qui fournit ce vin au Vatican ne vient qu’en 7ème position avec 37,5 litres de vin par habitant et par an. Sur ce classement des 50 pays les plus soulards en vin dans le monde, il y a 5 pays africains. Le premier pays africain est la Guinée Equatoriale qui est 23ème avec 19,2 litres par habitant et par an, suivi de loin par l’Afrique du Sud, la Tunisie, par l’Angola à la 48ème place avec 6,3 et le Gabon avec 4,7 litres par habitant et par an.
Pour revenir à notre thème et à la vue de l’incohérence des propos utilisés par Radio Vatican pour sa défense ce 20 mai 2005, le classement du très sérieux Wine Institue nous pousse à nous demander si l’alcool peut être retenu comme responsable de l’incapacité des hommes de dieu au Vatican pour comprendre le drame des populations de Cesano.
3- L’ALLEMAGNE
Chut, ne faites pas de bruit, approchez-vous, ce que je vais vous dire est certainement un véritable blasphème, puisqu’il s’agit de la négation totale des droits de l’homme dans le pays le plus puissant de toute l’Union Européenne, l’Allemagne, et son modèle de démocratie. L’histoire que je vais vous raconter est l’une des plus sordides qui existent d’un Etat qui se sert de ses meilleurs scientifiques pour assassiner son propre peuple. Et n’allez surtout pas me demander mes sources dans un journal allemand, je n’en ai pas trouvé. C’est en Suisse que je les ai trouvées, dans le très respectable journal alémanique WOZ Die Wochenzeitung, fondé à Zurich en 1981. C’est ce quotidien qui édite en Suisse le « Monde Diplomatique ».
Dans son numéro 29/2008 du 17/07/2008, sous la plume de la journaliste Susan Boos, on découvre que les géologues allemands vivent un vrai cauchemar dans la colline de Asse où les prévisions des experts étaient complètement erronées ; cacher 126 000 futs radioactifs dans une mine de sel pendant plusieurs millions d’années d’années sans que personne ne s’en aperçoive. Et malheureusement, rien ne s’est passé comme prévu et c’est le sel qui a consommé l’acier des fûts et leurs contenus au mélange du sel se sont fondus et sont devenus une sorte de rigole radioactive contaminant toute une région, sans qu’on ne sache bien comment stopper l’hémorragie.
On a même le nom du coupable : c’est le césium 137. On a aussi son taux de contamination : 8 fois supérieur à la norme. On connaît même sa dangerosité : difficulté à la minéralisation des os, surtout pour les enfants, lésion au cerveau, trouble dans le système immunitaire rendant les populations plus vulnérables à toute sorte de maladies, même banales, mais aussi, cancer de la tyroïde, malformation des fœtus…
Nous sommes en 1964. Après 100 ans d’exploitation, la mine de sel n’est plus rentable et donc, ferme les portes. 3 ans après, en 1967, l’État allemand ne sachant que faire de ses déchets radioactifs a une idée brillante : tromper les habitants de Asse à travers le stratagème juridique pour enfouir les déchets radioactifs. Normalement pour y stocker les déchets radioactifs, il aurait fallu se soumettre à la réglementation allemande en matière nucléaire. C’est-à-dire, classer ce site comme dangereux et n’y accéder qu’avec des combinaisons spéciales. Sauf que cela aurait suscité l’opposition des riverains. Alors l’État préfère non seulement tromper sa propre population, mais surtout la mettre en danger, tout simplement en appliquant le code minier et lui donner l’impression qu’on était en train de continuer l’exploitation de la mine de sel. C’est donc comme cela que pendant 11 ans, de 1967 à 1978 on a enfoui à près de 700 mètres de profondeur, plus de 126 000 futs radioactifs dans cette mine de sel.
Lorsque Susan Boos demande à Heinz-Jörg Haury, porte-parole du centre Helmholtz, l’office public allemand de recherche scientifique, pourquoi un tel acte criminel contre sa propre population, voici ce qu’il répond :
«Bis vor kurzem, konnten wir regelmässig Pressekonferenzen organisieren, und es hat niemanden interessiert. Jetzt haben wir fast täglich Journalisten hier. Es wird auch viel Unsinn geschrieben, über angeblich geheime Versuche, die wir hier unten durchgeführt hätten, die aber nie geheim waren.»
En d’autres termes, il nous explique que l’État allemand était par erreur convaincu que la géologie serait la solution miracle et sure à l’épineux problème des déchets nucléaires. Parce qu’une mine de sel selon la théorie referme toute seule les cavités, les trous. Ainsi, au bout de quarante à cinquante ans, chaque tunnel de la mine est compressé et disparaît automatiquement. C’est ce qu’on appelle l’auto-guérison.
Sauf que seulement 18 ans plus tard, dès 1985, au lieu de se refermer, la mine s’est ouverte. Et la population à qui on avait caché toute l’opération s’est retrouvée face à des ruissèlements de boue radioactive et par conséquent, la contamination de toute la région.
Maintenant, quelle solution ? Pour les habitants, il n’y a pas à débattre, il faut tout simplement sortir les 126 000 fûts de là où ils sont. Et que lui répond l’État ? Que cela prendrait 40 ans et couterait 3 milliards d’euros. Argent que l’État allemand n’a pas.
Et que sont devenus les auteurs de ce scandale allemand?
Ils sillonnent le monde en se vantant d’être les meilleurs experts au monde de l’enfouissement des déchets radioactifs, profitant du silence sur le drame des populations de Asse. Susan interroge un deux, Peter Dickel, qui est contenant que finalement un journal s’intéresse à leur cauchemar et de dire haut et fort à ses concitoyens accourus au rassemblement de détresse :
«Der eigentliche Skandal aber ist, dass in dieses alte Bergwerk überhaupt je Atommüll eingelagert wurde. Und ein Skandal ist auch, dass seit zwanzig Jahren Lauge in den Schacht läuft und wir trotzdem all die Jahre nichts anderes gehört haben als Beschwichtigungen.»
En d’autres mots, le vrai scandale, est que quelqu’un ait eu l’idée d’enfouir des déchets nucléaires dans cette ancienne mine. Le fait qu’un liquide jaillissent de la mine depuis vingt ans, au même moment où les autorités ne cessaient de répéter que tout va bien, est encore plus scandaleux.”
Peter Dickel conclut en se moquant des certitudes d’un des expert de ce cauchemar de Asse, un certain professeur Klaus Kühn, en ces termes :
« Professor Klaus Kühn, dank der Asse zum Endlagerpapst Deutschlands wurde. Er hatte Salz als bestes Endlagergestein gepriesen, die Asse konzipiert und unverfroren behauptet: Wasser- und Laugeneinbrüche seien «mit an Sicherheit grenzender Wahrscheinlichkeit auszuschliessen».
En d’autre termes, c’est bien le Professeur Klaus Kühn, qui grâce à Asse est devenu le pape allemand de l’enfouissement. C’est lui qui avait déclaré que le sel était le meilleur lieu pour un enfouissement, c’est lui qui avait conçu le cauchemar de Asse affirmant sans gène : “Des entrées d’eau ou de solution saline sont quasi exclues.”
4- QUELLES LECONS POUR L’AFRIQUE ?
Des religieux aux politiciens en passant par les technocrates européens, chacun d’eux se sent porteur d’une mission salvatrice dès lors qu’il s’agit du continent africain. Or en étudiant tous ces personnages sur leurs territoires d’origine, on comprend vite qu’ils n’ont franchement rien à enseigner aux africains. On se rend même plutôt compte qu’ils sont pires que les africains dans l’éthique où ils ne peuvent suggérer la moindre solution au continent africain. La propagande et le mensonge ont longtemps marché dans un système d’ignorance généralisée. Nos donneurs de leçon européens doivent savoir que désormais, rien ne sera plus comme avant parce que nous avons appris à les analyser, à les connaitre, mais aussi à les juger.
Jean-Paul Pougala