OPTOR/Canvas, encore et toujours…
Ces réseaux de déstabilisation, il ne faut pas les confondre avec les réseaux djihadistes chargés, eux, ensuite, de transformer l’insurrection en guerre civile.
Derrière ces réseaux on retrouve les activistes arabes formés à Belgrade et aux USA par le réseau OTPOR et CANVAS (1) son école de subversion, financés par la CIA. OTPOR, directement financé et soutenu par la CIA et les réseaux SOROS, est directement derrière le déclenchement des soi-disant “révolutions arabes”, par le biais de coups d’état rampants qui sont la marque des mercenaires des USA et de l’OTAN. Il s’agit purement et simplement comme nous n’avons cessé de le dire dès le premier jour de coups d’état, soigneusement orchestrés et préparés par les services spéciaux de l’OTAN. Avec l’aide des mercenaires de l’Occident, les professionnels de la déstabilisation made in NATO, « OTPOR et cie » …
Srdja Popovic (photo ci-contre), qui dirige maintenant le Center for Applied Nonviolent Action and Strategies, basé à Belgrade (Serbie), ou CANVAS, le confirmait en mars 2011 dans une interview avec l’Associated Press. Les vétérans du mouvement OTPOR – les tombeurs de Milosevic à Belgrade en octobre 2000 – ont continué à créer une organisation qui forme en Serbie et aux USA des mercenaires pro-occidentaux spécialisés dans l’art de la subversion, sous prétexte de « révolution pacifique » (sic). Ils ont formé l’un des groupes principaux de jeunes au centre de la révolution en Egypte, et précisent avoir « influencé la rébellion libyenne ». « Il est probable que certains groupes de jeunesse libyens ont eu l’idée sur la façon de renverser le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi des militants égyptiens que nous avons formés », a déclaré l’ancien chef d’Otpor Popovic. OTPOR a aussi organisé des groupes en Tunisie, au Yemen, à Bahrein,k au Maroc. Et en Algérie. (2)
Nous avons longuement analysé les deux coups de forces occidental en Algérie tentés en janvier et septembre 2011. Nous renvoyons le lecteur intéressé à ces analyses (3)
Vers un nouvel assaut contre l’algérie : « des bloggeurs entrainés par la CIA en Tunisie »
Revoilà, semble-t-il, ces mercenaires de l’agitation politique qui s’intéressent à nouveau à l’Algérie.
Leader du Parti des travailleurs algérien (gauche laïque), Louisa Hanoune a révélé lors d’un rassemblement populaire ce Dimanche à Annaba, à l’occasion de la Journée internationale de la femme, « qu’une société américaine privée recrute plus de 200 jeunes algériens résidant en Tunisie pour les utiliser dans le prochain épisode du printemps arabe prévu bientôt en Algérie ». Le nombre de blogueurs algériens impliqués dans ce programme est de 200, travaillant à « déterminer les restrictions sur les libertés en Algérie et à définir les besoins sociaux de la population ». Certains ont pour mission de « documenter les événements de la décennie noire en Algérie et les abus de pouvoir pendant les années 90 ».
Elle a ensuite « confirmé la présence d’autres organisations non-gouvernementale appartenant au service de renseignements américains qui œuvrent pour la déstabilisation de l’Algérie, profitant des conditions socio-économiques difficiles des régions du sud de l’Algérie où l’on assiste à l’effervescence de slogans étranges appelant à la sécession du sud de l’Algérie ».
Selon le quotidien algérien alFajr, « il semble que le Mouvement de la Renaissance travaille en coordination avec la société américaine Freedom House pour recruter 200 jeunes blogueurs algériens et les faire activer sur des sites de réseaux sociaux ou organiser des forums dénonçant une soi-disant crise en Algérie voire un rétrécissement des libertés dans le pays ».
Le tout encadré dans un programme baptisé « nouvelle génération de militants pour la démocratie en Algérie ».
Scénario de type Lybie en Algérie
Un programme qui vise à déstabiliser l’Algérie, supervisé dans les coulisses par le ministre algérien des droits de l’homme et cadre au Mouvement de la Renaissance, Samir Dilo. Car le cheval de Troie pro-occidental est déjà en place au sein même du régime algérien, qui s’est ouvert à des formations islamiques dites « modérées ».
Un scénario qui rappelle la Libye de Kadhafi où l’aile libérale pro-occidentale, apparue au grand jour en 2003, a déstabilisé la Jamahiriya et préparé le coup d’état du CNT. Ces libéraux, là aussi allié à des islamistes comme Mustapha Abdeljalil, ayant pris la tête du CNT (4).
La Libye aussi, depuis 2003, avait une aile libérale, opposée à celle des socialistes patriotes. Celle rassemblée derrière Saïf Al Islam, qui a amené libéraux et islamistes (comme le président du pseudo CNT Abdel Jalil) au pouvoir. Il faut lire les pages révélatrices de Bernard-Henry Levy sur Saïf dans son dernier livre d’auto-propagande personnelle « La guerre sans l’aimer », où il pose la question qui choque : « comment celui qui était des nôtres (l’expression est de lui) a-t-il pu rejoindre son père ? »…
Le régime libyen a été déstabilisé et attaqué de l’intérieur, dès 2003. Avant que les bombes, les armées et les mercenaires de l’OTAN et des USA ne viennent finir le travail. J’ai vécu de l’intérieur cette prise de la Libye, aux côtés de nos camarades socialistes du MCR. Nous avons vu comment les illusions de Tripoli sur la coexistence pacifique et l’économie globalisée, mais aussi sur le dialogue avec les « islamistes modérés », ont permis aux libéraux libyens de se constituer en Cheval de Troie et de préparer l’assaut extérieur. Tous ces libéraux, à l’exception du fils de Kadhafi qui a choisi la fidélité à son père et à sa patrie, se sont retrouvés dans la junte de Benghazi, puis aujourd’hui dans les institutions fantoches de la Libye recolonisée.
Encore et toujours les frères musulmans
Le quotidien al Fajr dévoile « la tenue d’une session de formation à la désobéissance civile, parrainée par le Mouvement de la Renaissance, en collaboration avec Freedom House».
Or, la branche de cette organisation en Algérie est dirigée par Abdul Razzaq , le vice-président du Mouvement de la société pour la paix, un mouvement qui est la représentation algérienne des Frères musulmans.
Washington n’a bien entendu jamais renoncé à imposer son soi-disant « printemps arabe » en Algérie. Et comme partout ailleurs, le fer de lance de sa politique impérialiste ce sont ses vieux protégés – depuis 1947 …avant les « Frères » étaient aidés par les Nazis du IIIe Reich – les Frères Musulmans ! Nous avons aussi longuement analysé le rôle des islamistes algériens, salafistes et Frères musulmans, dans l’assaut contre l’Algérie organisé par les USA et l’OTAN. Nous renvoyons le lecteur à ces analyses (5)
L’utilisation du sécessionisme Kabyle pour déstabiliser l’Algérie
Pour un scénario de type libyen, il faut aussi un « Benghazi algérien ». C’est précisément le rôle assigné à la réactivation du scécessionisme kabyle, sujet tabou en Algérie, où l’on préfère parler des « problèmes du Sud ».
La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune(photo ci-contre) met aussi « en garde contre un éventuel soulèvement au sud algérien si les autorités officielles n’agissent pas aussitôt que possible pour contenir la situation et satisfaire les revendications des jeunes de cette région ». Intervenant toujours lors du meeting populaire tenu à Annaba, la secrétaire-générale du PT « a révélé l’existence de certains rapports émanant d’organisations occidentales, qui traitent des questions liées au respect des droits de l’homme, évoquant la faible croissance enregistrée dans la région de la Kabylie et au sud du pays, en s’étonnant du fait qu’il y ait un véritable lien avec les velléités séparatistes de Ferhat M’henni ».
Echorouk online écrit que Louisa Hanoune a également laissé entendre que « des ONG relevant des services secrets américains visent à déstabiliser le pays, profitant des situations difficiles qu’ont connues les régions du Sud du pays, dont des voix s’élevaient récemment pour la séparation du Sud du reste du pays. Bien qu’elle ait salué la position héroïque et l’esprit de nationalisme constatés chez la population du sud qui s’attache fortement à l’intégrité territoriale du pays, elle révèle, en revanche, d’importantes anomalies qu’il faut colmater tout en appelant à résoudre les problèmes sociaux de la population du Sud ».
Ellle a conclu, fort justement, sur « le danger qui guette le pays, si Bouteflika ne tranche pas en urgence ces questions en vue d’éviter au pays les affres de la guerre au Mali et une éventuelle intervention étrangère dans le pays que préparent certains États et organisations ».
2013 sera vraiment l’année de tous les dangers pour Alger. Une Algérie bien isolée avec des gouvernements islamistes en Tunisie, Libye et Egypte, avec l’ennemi traditionnel marocain où les islamistes sont aussi aux affaires, avec enfin un Sahel où NATO et AFRICOM sont maintenant très présents grâce à l’intervention au Mali.
Luc Michel