On dit que l’ignorant est celui qui est sans savoir, celui qui n’est pas instruit de certaines choses. Je crois au contraire que l’ignorant n’est pas celui qui n’a rien appris, mais celui qui a appris des choses erronées. Ce n’est pas ce que nous connaissons qui nous fragilise, mais ce que nous croyons connaitre et qui dans la réalité est faux ou n’existe pas. Il n’existe pas de vérité absolue. Ce que nous voyons et apprécions est souvent le fruit d’un mélange bien dosé entre les expériences passées et l’influence que notre environnement exerce sur nous.
Le mensonge est aussi une vérité, mais dite différemment. Le mensonge peut être une vérité, mais formulée à un moment non adapté. Alors que la vérité est un mensonge racontée au bon moment.
Pendant des années, au cours de sociologie politique, mais aussi sur les pensées politiques, chaque année aux différents cours sur la religion, j’ai souvent été victime d’une fronde venant des étudiants en provenance du Caucase ou de la Péninsule arabique, qui s’installaient dans une radicalité dans laquelle je ne devais même pas prendre l’hypothèse qu’il n’y ait pas de dieu. Il était fréquent d’entendre de la part d’un étudiant énervé par mes cours la phrase suivante : « mon père ne paye pas tout cet argent pour que je vienne jusqu’en Suisse entendre les insultes contre ma religion ». Et moi de répondre ponctuellement : « si ton père a payé autant d’argent, pour t’envoyer en Suisse, c’était pour que tu acquières un sens aigu de la critique. Je suis payé pour te former à cela et non pour te raconter ce que tu veux entendre. ». C’est le recteur de l’école qui me donnera la solution pour affronter ces instants de crise dans la classe, une astuce qui fonctionne à tous les coups : il s’agissait de montrer ma main aux étudiants et de leur demander de quelle couleur elle était. Ils répondaient : « claire » et moi de répondre « sombre ». Et de leur dire, que toutes les deux parties avions raison, chacun en fonction de sa position. Ils voyaient l’intérieur de ma paume de main, claire et moi, je voyais de dos de ma main, sombre. Nous avions donné deux réponses contradictoire au sujet de la même chose et nous avions raison tous ensembles. Et que c’était le même principe en religion où il faut avoir l’intelligence d’accepter que ce qui est la vérité pour moi ne peut en aucun cas être la vérité universelle, la vérité absolue qui n’existe pas.
Pascal a écrit : « L’homme est un roseau pensant. Le plus faible de la nature. Il sait qu’il meurt, la nature non. Mais c’est un roseau pensant. Il ne faut pas que l’univers entier s’arme pour l’écraser : une vapeur, une goutte d’eau, suffit pour le tuer. Mais, quand bien même l’univers l’écraserait, l’homme serait encore plus noble que ce qui le tue, puisqu’il sait qu’il meurt, et l’avantage que l’univers a sur lui, l’univers n’en sait rien ».
Toute la dignité humaine repose sur la pensée. La vraie richesse de l’humain est sa pensée, est sa prise de conscience de l’univers qui l’entoure.
L’humain ne pouvant remplir ni l’espace, ni le temps, il ne reste plus que la pensée pour le sauver, pour l’élever, pour combler son handicap par rapport à la nature. C’est donc la pensée qui doit être la base de toute initiative et non l’histoire et non la géographie, et non l’économie ou les mathématiques. Nous devons donc nous activer à penser et à bien penser, parce que ce n’est pas de l’espace que viendra notre épanouissement, notre prospérité, mais du fruit de notre pensée. L’Afrique peut posséder toutes les matières premières du monde, mais sa population, continuer de rester pauvre, parce qu’il lui manque la pensée, comme préalable à la possession de l’espace. Parce que cet espace est l’avantage que la nature a sur moi, car je deviens un point minuscule de l’univers, donc complètement fragile et vulnérable, alors que à travers la pensée, je comprends cet univers et donc, je le dompte. Avec la pensée, je me pose la question de l’utilité des objets que la nature m’offre. Un diamant n’a de valeur que celle que ma pensée lui attribue. Sans cela, ce serait un morceau de verre cassé comme un autre. Sans la pensée, un puits de pétrole n’est qu’un trou avec de la boue noire.
Mais sommes-nous certains d’avoir une bonne pensée ? Est-ce que notre pensée n’est pas déjà polluée par des interférences et les violences de la nature ou d’autrui ? Lorsque nos yeux voient que le sémaphore est passé au vert, sommes-nous certain qu’il s’agit en réalité de la couleur verte ? Déjà, nos yeux voient et déduisent que l’arc-en-ciel est fait de 7 couleurs et pendant des siècles c’était la vérité absolue. Il a fallu attendre le XXème siècle avec des appareils numériques, plus précis, pour comprendre qu’en réalité, l’arc-en-ciel est composé de million de couleurs, couleur que nos yeux ne peuvent pas voir. Voilà pourquoi ils procèdent à une synthèse, à un résumé de ce qu’ils croient voir. Et nous informent par erreur, que l’arc-en-ciel est composé de 7 couleurs seulement. Ce qui est naturellement faux comme dit plus haut.
Sommes-nous surs d’avoir une bonne perception de la réalité ou une idée déformée par notre conditionnement psychologique. Nos sens nous trompent.
La pensée est l’expression du doute raisonnable. Le doute est la condition nécessaire à l’évolution de la pensée, à l’évolution de la société. La certitude absolue est la mort de la pensée. La certitude, sans doute est la mort garantie d’une société. Même lorsque tout le monde est d’accord sur un sujet, la fenêtre ouverte au doute est la seule garantie de la validité d’une théorie. Lorsque Isaac Newton élabore sa théorie sur la gravité, c’est l’unanimité du monde scientifique autour de lui. Ceci va durer jusqu’au jour où John Adams va contester sa validité à tout l’espace. Et c’est grâce à ce doute de Adams, qu’il émettra l’hypothèse qu’il manquait une planète dans notre système solaire. Il faudra 5 ans de travail aux scientifiques du monde entier pour chercher cette fameuse planète, pour enfin arriver à constater que Adams qui avait semblé pour beaucoup comme un fou, parce que contestant le grand Newton, avait eu raison, puisque la planète manquante est trouvée et prendra le nom de Neptune.
Dans les lignes qui suivent, d’autres faits nous permettront de comprendre comment notre cerveau peut être mis en veille par des informations pourtant fausses, mais que nous allons accepter comme vraies et les intérioriser dans nos échelles de valeurs intellectuelles.
La vérité scientifique n’est pas toujours vraie
Le mot « science » vient du latin « scientia » qui lui-même vient du verbe « scire » qui veut dire Savoir. C’est-à-dire que la science par définition est l’ensemble des disciplines qui permettent de chercher pour comprendre où se situe la vérité et ensuite de transmettre le savoir, c’est-à-dire le résultat de cette vérité trouvée.
Notre vie est structurée autour de la recherche permanente de la vérité. Dans le monde animal, le caméléon qui prend la couleur du feuillage a une position privilégiée pour savoir la vérité sur le comportement de ses proies. Il se cache dans cet accoutrement pour éviter que la victime connaisse la vérité sur sa présence. Le léopard qui attend les antilopes au bord de la rivière a déjà recueilli les informations sur la vérité du comportement de ses proies. Le caïman, le crocodile qui se cache dans la rivière, recueille lui aussi des informations précieuses sur la vérité des comportements des buffles qui viennent s’abreuver. Les hommes font exactement la même chose : Le banquier veut savoir toute la vérité sur son client avant de lui octroyer un crédit. Les états s’espionnent à travers les services secrets pour savoir les vérités que les autres leur cachent. Le commerce est la recherche permanente de la vérité du vendeur sur les attentes de l’acheteur, ses bluffs possibles et le point planché au-delà duquel il n’accepterait pas le prix. Mais est-ce que le faux est toujours faux ? Et le vrai toujours vrai ?
Le vrai est souvent faux et le faux tout aussi vrai
Un faux billet de banque est-il vraiment faux ? bien sûr que non. Il est vrai, puisqu’il est un billet de banque et il peut même tromper la vigilance des plus ignares. Donc, c’est un billet vrai, puisqu’il existe par définition. Sauf que vu du point de vue de celui qui l’a originalement mis en circulation, ce billet (des autres) n’est pas identique au sien. Plutôt que de dire qu’un billet de banque est faux, nous devons affirmer qu’il n’est pas identique, il n’est pas authentique ou conforme à l’originale. En effet, lorsque nous tenons un billet de banque entre les mains, notre préoccupation n’est pas celle de savoir de qui ce billet a été émis, mais s’il correspond aux critères qui nous sont dictés pour sa ressemblance au billet original. Les appareils détecteurs de billets de banques ne cherchent pas un certain cachet de l’institut d’émission, mais s’il y a sur le billet les couleurs et les lignes dans une certaine norme. En d’autres termes, on transmet le message aux brigands selon lequel, s’ils réussissent une copie parfaite de l’originale, ils ne seront pas poursuivis. Parce que la vérité n’est pas représentée par le fait de respecter la loi, mais d’être capable d’avoir entre les mains, un billet authentique à l’original. Si ce billet n’est pas conforme, pas authentique, alors c’est un faux.
Dans un anciens film de comédie à l’italienne, l’acteur Toto est arrêté pour fabrication de fausses monnaies. Ce qui va le faire prendre, ne vient pas du fait qu’il a fabriqué des faux billets, mais parce qu’il y a mis un montant qui n’existe pas sur l’authentique. Il inscrira 6000 Lires sur le billet, au lieu de 5000 lire. Et lorsqu’au tribunal, il est interrogé sur cette bizarrerie pour un faussaire, il explique tout candidement au juge que les coûts très élevés qu’il avait soutenu pour avoir l’encre, la matrice et le papier authentiques, étaient tels qu’il aurait été perdant avec un billet à 5000 Lires. Et donc, que 6000 lui semblait économiquement la seule solution rentable. C’est-à-dire qu’il a réussi à acheter l’encre vraie pour sortir un billet vrai et le faux ici n’est plus lié qu’au montant sur le billet de banque. S’il avait imprimé 5000, personne n’aurait vu la différence, puisqu’il utilisait le même papier et la même encre. Comme quoi, la vérité n’est pas toujours là où nous l’attendons et en toute chose, la vérité n’est jamais absolue.
Sur le plan scientifique, on croit par erreur qu’une vérité dès lors qu’on va lui coller l’épithète « scientifique », les choses iraient mieux. Ce qui est faux naturellement. Prenons par exemple 3 professions différentes de la connaissance : l’historien, le mathématicien et le physicien. Ces 3 ont 3 vérités différentes et ce qui est vrai pour l’un ne l’est pas forcément pour l’autre. La vérité de l’historien vient des témoignages qu’il qualifie de crédibles sur les évènements du passé. En plus, l’histoire est la description de l’ensemble, alors que la mathématique doit partir du singleton. Le seul témoignage n’est pas suffisant pour un mathématicien qui a besoin d’une théorie et d’une démonstration qui valide sa théorie et enfin il a la vérité, sa vérité. Mais cette vérité n’est pas suffisante pour le physicien, qui, en plus de la démonstration, a besoin de construire des hypothèses de les valider mathématiquement, mais ensuite de réaliser des essais concrets en laboratoire ou en clinique, il a besoin de plusieurs essais dans des conditions différentes, des lieux différents pour valider l’hypothèse de départ. Voilà comment même dans le domaine de la connaissance, il n’existe pas de vérité valable pour toutes les saisons et pour tous les domaines.
Les chrétiens peuvent manger le porc ! Faux
Les musulmans et les juifs ne doivent pas manger la viande de porc, alors que les chrétiens sont libres de la manger. Voilà la vérité officielle. Sauf qu’elle contient aussi un mensonge : la dernière phrase. Tout dépend de l’intérêt que chacun tire de cette information pour qu’elle soit une vérité ou un mensonge. L’Islam, le Judaïsme et le christianisme sont des religions déistes, dites abrahamiques qui ont la même structure, avec une hiérarchisation historique. Le Judaïsme est l’original. Ensuite, le christianisme a copié du Judaïsme et l’Islam est la copie de la copie. C’est parce que le texte original stipule qu’il ne faut pas manger la viande de porc que les deux suivants s’y sont conformés. Dans la bible des chrétiens, il est écrit noir sur blanc qu’il est interdit de manger la viande de porc, mais ils ne la lisent pas assez, ou alors ils préfèrent s’installer dans un mensonge pour des raisons économiques afin d’être les premiers producteurs et exportateurs des dérivés du porc dans le monde entier. Où est-ce écrit dans la bible qu’il est interdit de manger le porc ? Dans 2 passages la Lévitique et la Deutéronome
– [Lévitique, 11:7-8] « Vous tiendrez pour impur le porc parce que tout en ayant le sabot fourchu, fendu en deux ongles, il ne rumine pas. » « Vous ne mangerez pas de leur chair ni ne toucherez à leur cadavre, vous les tiendrez pour impurs. »
– [Deutéronome, 14:8]: « Et le porc, qui a bien le sabot fourchu et fendu mais qui ne rumine pas; vous le tiendrez pour impur. Vous ne mangerez pas de sa chair et ne toucherez pas à son cadavre. »
Il n’y a pas que le porc que les chrétiens font semblant de ne pas savoir qu’ils ne doivent pas manger. Il y a aussi le sang d’animaux et le cheval. Pour manger la viande, il est prescrit à chaque chrétien d’attendre que le cadavre de l’animal perde complètement tout son sang et aspirer mêmes les résidus avant de le cuire et le consommer :
– sous peine d’excommunication, les chrétiens ne doivent pas consommer du sang. Ce qui est curieux, c’est que dans les restaurants européens, le mot « saignant » est prononcé aussi par les croyants de confession chrétienne pour commander la viande grillée, pas trop cuite, et surtout, avec du sang rouge bien visible dessus.
– Dans la crise des plats cuisinés qui a touché certains pays européens au mois de Mars 2013, avec la viande de cheval qui s’est retrouvée à remplacer la viande de bœuf dans les lasagnes et bien d’autres plats cuisinés, ce qui m’a le plus intrigué est que personne ne semblait se rendre compte de la gravité de la question pour les chrétiens. En effet c’est depuis le pape Grégoire III qu’il est fortement interdit aux chrétiens de manger la viande de cheval. Interdiction validée et confirmée par son successeur le pape Zacharie 1er,
Chez les musulmans, c’est encore pires. Le caviar est interdit par le coran. En effet, il est interdit aux musulmans de manger les poissons qui n’ont pas d’écailles comme l’esturgeon dont les œufs donnent le fameux caviar. Même l’Ayatollah Khomeiny (en Iran) en personne l’a confirmé et l’a remis par écrit. Mais il est curieux de constater que l’Iran qui clame sa radicalité religieuse est le deuxième producteur mondial de ce produit, derrière la Russie. Pire, le caviar est le deuxième produit d’exportation de l’Iran, juste après le pétrole. Pour y parvenir, les Ayatollah ont tout simplement inventé par décret des écailles à l’Esturgeons. Et dès lors, comme par magie, ils sont devenus des poissons comme les autres, Halal. Et le mensonge est devenu une vérité.
Les étoiles: vrai et faux en même temps
Une information peut être vraie et fausse à la fois. L’exemple le plus évident est l’étoile qui brille dans le ciel. Une personne peut affirmer que cette étoile existe et dire le vrai et un autre de lui répondre, non cette étoile n’existe plus. Et lui aussi être dans le vrai. Tout dépend de l’angle de lecture.
Le soleil, notre soleil est une étoile comme les autres que nous voyons dans le ciel. A la différence qu’elle est la plus proche de toutes les étoiles. La lumière qu’émet le soleil met 8 minutes pour arriver jusqu’à nous, à la vitesse de 300.000 km par seconde. Donc, la distance entre la terre et le soleil est de 8 minutes x 60 seconde x 300.000 km = 144.000.000 km. Vu ce chiffre très élevé pour l’étoile la plus proche, pour les autres, on a choisi l’échelle des Années-Lumière. C’est-à-dire, en combien d’années, la lumière voyageant à 300.000km/s part d’une étoile pour arriver jusqu’à nous.
Ainsi, une année-lumière = 9.460 milliards de km ainsi calculée : 300.000 km x 3600 x 24 x 365 = 9.460.800.000.000 km. L’étoile la plus proche, après le soleil s’appelle Proxima du Centaure, ou Alpha Centauri ou tout simplement Proxima et se trouve à 4,23 années-lumière de nous. C’est-à-dire que la lumière émise par la plus proche étoile après le soleil, Proxima du Centaure met plus de 4 ans pour arriver jusqu’à nous, sur la terre. Quelle est l’étoile la plus lointaine ? Nous ne pouvons répondre à cette question qu’en termes d’étoile connue, parce que c’est la puissance et la technologie du télescope qui permet à chaque fois de découvrir les autres constellations solaires. Ainsi, en 1950 l’étoile la plus lointaine était située à 1 milliards d’années-lumière de nous. En 1990, nous sommes arrivés à découvrir des étoiles à 10 milliards d’années-lumière et la dernière découverte est en 2011 lorsqu’à travers le télescope spatiale Hubble, les astronomes découvrent la galaxie dénommée : UDF y-38135539, situées à 13,1 milliards d’années-lumière de nous.
En d’autres termes, la lumière de UDF y-38135539 met 13,1 milliards d’années-lumière pour arriver jusqu’à nous. Entre le soleil, l’étoile la plus proche située à 8 minutes de nous et UDF y-38135539, l’étoile la plus lointaine, il y a une infinité d’étoiles que nous voyons même à œil nu dans le ciel, la plupart desquelles n’existent probablement plus depuis des milliers d’années, mais nous continuons de voir leurs lumières encore en route jusqu’à nous. Les étoiles sont des astres qui naissent et meurent. La lumière que nous observons d’une étoile que nous voyons dans le ciel, peut être en réalité une étoile morte depuis 500 ou 10 millions d’années. Et qu’il faudra encore attendre des milliers d’années pour que la lumière qu’elle nous a envoyée avant de mourir arrivent à son terme, toute à destination. D’ici là, celui qui dit que cette étoile existe puisqu’il la voit dit la vérité et celui qui affirme que cette étoile n’existe pas (parce que morte depuis), lui aussi dit la vérité. Comme quoi la vérité est toute relative et dépend non seulement de l’angle d’observation de chacun, mais aussi de l’intérêt que chacun veut préserver ou défendre. Avant de dire si l’étoile existe ou non et défendre mon affirmation, je dois au préalable définir laquelle des 2 informations nuit à mes intérêts et laquelle les protège ?
Les chiffres arabes
Les Européens au 10ème siècle, au contact conflictuel avec les Arabes, découvrent que ces derniers utilisent d’autres caractères plus simplistes dans les mathématiques. Ils vont alors par erreur les baptiser des chiffres arabes, par opposition aux chiffres romains qu’ils utilisaient. Et les Arabes mêmes qui les utilisent, dans une phase d’expansion de l’islam à travers le prosélytisme, vont intégrer le mensonge à la propagande religieuse, pour consolider la thèse selon laquelle l’islam serait une religion en parfaite symbiose avec la science. Ce qu’ils ne disent pas, c’est que ces chiffres en question sont en réalité indiens. Les archives prouvent en effet que les indiens ont commencé à utiliser ces chiffres déjà dès le 3ème siècle avant notre ère.
Comme bonus de la pensée erronée, on a attribué le Zéro aux Arabes, alors que plusieurs civilisations antiques l’utilisaient déjà, comme les Egyptiens en Afrique, mais aussi les Maya en Amérique.
L’Islam et le Christianisme sont des religions monotheistes – Faux
Les africains qui ont abandonné le culte des ancêtres pour l’islam et le christianisme, ont accepté la conception hiérarchique des religions. Au sommet, on aurait le monothéisme et au bas de l’échelle, l’athéisme après le polythéisme. L’autre levier est de faire passer la spiritualité africaine pour un simple catalogue de superstition. La superstition étant le fait de croire à l’efficacité magique de certaines pratiques. Dans les faits, l’islam et le christianisme sont tout aussi polythéistes que le culte des morts. Ils sont mêmes pire en superstition que la spiritualité africaine. En voici quelques exemples que nous offre surtout l’islam
A- Faux monotheisme
Le monothéisme est le fait de croire en un dieu unique. Pour cela, on dit communément qu’il existe 3 religions monothéistes dans le monde, le judaïsme, le christianisme et l’islam. Mais à y regarder de très près, on constate que ce classement de monothéisme n’est au fond que de la cosmétique pour se démarquer des autres religions concurrentes. Dieu, devient dès lors comme la marque déposée de ces 3 religions, même si ensuite elles vont se faire la guerre mortelle pour exploiter seuls cette marque déposée, d’abord par le judaïsme, ensuite copiée et modifiée par le christianisme et enfin recopiée et réajustée encore par l’islam tel qu’expliqué plus haut.
Plus on s’éloigne de l’original et plus on rentre au bercail. Plus on s’éloigne du judaïsme et plus on retourne au polythéisme. Par exemple : l’Islam qui a été la dernière arrivée dans le club, pour se distinguer des autres, et comme il n’y avait plus trop grand-chose à inventer, est à la fin, plus proche des religions polythéistes que le judaïsme. Le polythéisme est le fait de croire en plusieurs dieux, d’avoir plusieurs divinités. Et en lisant le coran, on se rend compte que l’islam n’a pas un seul dieu, mais une dizaine de divinités. En voici une liste non exhaustive :
– Allah est le dieu de la lune,
– Al Rahman est le dieu de la foudre,
– Satan est le dieu des enfers,
– le culte solaire (prière avant et après le lever du soleil)
– Iblis est le diable,
– les trois filles d’Allah (qui sont ni plus, ni moins qu’une histoire tirée des divinités syriennes),
– les djinns, ce sont des associés de dieu, qui font encore plus peur aux fidèles que ce dernier lui-même. Ce sont des esprits invisibles, puisés du polythéisme perse.
– les anges,
– les démons,
– la Vierge Noire (météorite)
– le culte des cailloux qui servent dans les rites à l’intérieur des mosquées, mais aussi, aux toilettes.
B- L’Islam a plus de superstitions que le culte des morts
Voici une liste des comportements des fidèles musulmans qui puisent leur source tout droit dans les superstitions du polythéisme syriennes :
– Un musulman doit entrer aux toilettes du pied droit et en sortir du pied gauche
– Un musulman ne doit pas manger l’ail ou l’oignon avant de prier, sinon, Allah ne l’entendra pas
– Un musulman peut boire un verre d’eau dans lequel est tombé une mouche, car l’aile droite de la mouche apporte la maladie, mais l’aile gauche la soigne.
– Un musulman est convaincu que le Satan se loge dans les narines pendant le sommeil la nuit. Et pour cela, avant de prier, il faut se laver les narines pour le faire sortir.
– Un musulman prie les yeux fermés parce qu’il est convaincu que s’il ouvre les paupières, ce sont ses yeux qui vont tomber,
– Un musulman ne doit pas posséder les animaux domestiques, parce que certains comme le chien et le chat empêchent les anges d’entrer dans la maison
– Une musulmane ne doit jamais jouir la première lorsqu’elle fait l’amour, sinon, elle risque d’accoucher d’une fille. Et si c’est son mari qui jouit le premier, elle accouchera d’un garçon.
– Un musulman, après avoir fait ses besoins doit être attentif, et essuyer ses fesses un nombre de fois impair. S’il est distrait et essuie un nombre pair, son sort est très grave.
– Pour un musulman, le coran est un vrai talisman, un fétiche.
– Un musulman pour se laver les pieds, doit absolument commencer du pied droit.
– Un musulman ne doit pas tenir son sexe dans la main droite en urinant
– Après avoir fait ses besoins, un musulman ne doit jamais essuyer ses fesses avec la main droite.
– Avant d’entrer aux toilettes, un musulman doit demander à dieu de le protéger contre les démons, avec ce rituel : « Au nom d’Allah, je cherche refuge auprès de toi contre les mauvais et les mauvaises ».
– Avant de sortir des toilettes, il doit s’excuser à dieu d’avoir fait ses besoins, avec ces mots : « Votre pardon, Allah ».
– Un musulman doit boire dans un verre en restant en apnée. Sa respiration ne doit jamais arriver dans le verre.
– Un musulman, lorsqu’il rentre chez lui, il doit entrer dans la maison avec le pied droit et en sortir avec le pied gauche. Et même si chez lui, il ne trouve personne, il doit quand même adresser à la maison vide, le salut de Allah.
Les superstitions chez les chrétiens sont tout aussi nombreuses qu’importantes. Cela part du chiffre 13, au vendredi 13, en passant par le chat noir, le miroir brisé, les photographies de Marie, de Jésus et des saints qui portent la chance lorsque portées sur soit ou affichées à la maison etc.
Légendes urbaines
Nés au moyen-âge, les légendes urbaines, en anglais « the urban legends », sont des fables modernes, des rumeurs, des histoires croustillantes et souvent terrifiantes qui se répandent à la vitesse de l’éclair, surtout, de bouche à oreille. Ce sont des gens sincères qui les racontent en toute bonne foi. Chacun la déforme et l’amplifie selon sa propre théâtralité. Plus le niveau culturel d’une population est bas et plus elle se fascine pour ce genre de rumeurs et y croit dur comme fer.
La plupart des légendes urbaines naissent de la plume des romanciers, des écrivains qui ont besoin d’inventer des scènes fantastiques pour susciter la curiosité des lecteurs. C’est pour cela que ceux qui y croient, sont habituellement des personnes qui ne lisent pas ou très peu. Et lorsqu’on ne lit pas souvent, on est porté à prendre pour vraies, les histoires imaginaires racontées dans les romans, puisque ignorant tout de la fertilité et de la créativité de l’imagination humaine. Quand on ne lit pas, on est plus porté à croire aux rumeurs, d’où qu’elles viennent, sans avoir la capacité du recul par rapport à la fantaisie que l’esprit humain est capable de générer et que seule la lecture fréquente enseigne.
Il y a des légendes urbaines spécifiques à certains pays et d’autres qui vont au-delà des frontières nationales. Voici quelques exemples de légendes urbaines les plus connues :
– Les crocodiles dans les égouts : elle a été publiée pour la première fois, comme information à sensation par le New York Times en 1931, rapportant l’histoire d’un jeune garçon qui prétend avoir vu des crocodiles dans les égouts de New-York et depuis, cette rumeur a été répliquée dans le monde entier avec des variations selon les pays, pour s’adapter à la crédulité populaire. Encore aujourd’hui, il y a des gens à New-York qui souffrent d’insomnie et qui l’expliquent par le fait qu’il y aurait dans le sous-terrain de la ville des crocodiles affamés représentant l’âme d’une fillette enterrée vivante par ses parents. D’autres disent que ce sont les esprits des 300 non-croyants que la reine de Suède avaient fait exécuter. Les plus irréductibles croient qu’il suffit de vous mettre devant un miroir à New-York entouré de bougies allumées et de prononcer trois fois l’expression « bloody Mary », pour que l’esprit de la reine de Suède apparaisse à votre gauche et vous défigure le visage avec ses longs ongles.
– Des cadavres qui bougent et à qui poussent les ongles et les cheveux. Le journal britannique The Independent fait remonter l’origine de cette fable en 1600 lorsqu’on avait re-exhumé les cadavres des soldats morts à la guerre civile britannique et les ouvriers chargés de le faire, sous l’effet des hallucinogènes, racontèrent qu’ils avaient vu que les ongles et les cheveux des cadavres avaient poussé.
– La sorcellerie. D’origine chrétienne et musulmane, le sorcier est celui qui a un pouvoir surnaturel qu’il a obtenu en vertu d’un pacte avec le diable. Et comme le diable est une émanation des religions déistes comme contre-pouvoir à Dieu, devant servir à humaniser et amplifier les gloires de ce dernier, la sorcellerie est la force du mal que les religions déistes ont inventé pour asseoir et donner des preuves de ce contre-pouvoir de dieu. Sauf que dans la réalité, la sorcellerie n’existe pas. C’est la plus flagrante des légendes urbaines.
– En Afrique, ce sont les missionnaires chrétiens qui vont l’attribuer à la spiritualité africaine pour mieux la dénigrer et susciter la peur afin d’attirer vers eux, ceux qui chercheront une protection contre leur spiritualité ancestrale, désormais associée à un pouvoir maléfique avec le diable qu’est la sorcellerie. Ils ont réussi comme cela à créer la peur chez certains africains, même de se rendre dans leur propre village. Lorsqu’on sait que l’Africain est d’abord son village, sa terre, on comprend vite que déposséder un africain de son village, avec la peur de la sorcellerie, c’est le fragiliser au maximum. Et en fragilisant toute une nation, la domination peut durer des siècles. Ce n’est pas pour rien qu’en Afrique ceux qui souffrent le moins de la misère, sont ceux qui sont très encrés dans leurs villages, ceux qui ont valorisé leurs villages. Le Famla, Ekong, Kupe, ou Nyongo n’existe pas. La sorcellerie n’existe pas. Toutes les histoires de sorcellerie sont puisées des légendes urbaines.
En Afrique, les premières histoires de sorcellerie sont associées à la déportation, à l’esclavage. Les populations ne sachant ce que devenaient les proches séquestrés et déportés durant des siècles, vont fantasmer au maximum et encore aujourd’hui, dans certains pays d’où partaient les esclaves on continue d’’insinuer que ceux qui ont réussi sont forcément dans quelque chose de louche en complicité avec les blancs et, selon eux, la sorcellerie sert de moyen magique pour faire mourir quelqu’un, pour ensuite le réveiller avec des pouvoirs surnaturels, pour qu’il aille travailler gratuitement dans les plantations des pays des blancs. Une analyse attentive de cette expression d’un début de folie collective, nous indique que durant la triste période des razzias des esclaves africains, les plus riches des africains étaient ceux-là mêmes qui, complices des esclavagistes blancs, organisaient les séquestres en attente des bateaux négriers.
Cela n’empêche pas que sur le plan de la narration (story telling) plusieurs histoires de sorcellerie surtout en Afrique sont puisées du cinéma, des films d’horreur, même si souvent c’est le cinéma qui va y puiser son inspiration.
En 1998, par exemple, un film porte comme titre les légendes urbaines, c’est : Urban Legend de Jamie Blanks, un film qui se revendique et assume de puiser dans les légendes urbaines. C’est en fait une sorte d’anthologie de plusieurs histoires abracadabrantesques qui sont racontés dans ce film par Jamie Branks. Plusieurs autres films d’horreur vont puiser à la même source de légende urbaine sur la violence et la sorcellerie et certains metteurs en scène ne vont même pas se gêner de raconter pour la énième fois des thèmes déjà affrontés au cinéma par d’autres. En voici quelques-uns :
– Candyman de Bernard Rose en 1992
– Candyman2 de Bill Condon en 1995
– Certains l’aiment court : 4 Légendes urbaines de Eléonore Faucher en 1997
– Condiman3 (Le jour des morts) de Turi Meyer en 1999
– Bloody Mary de Richard Valentine en 2006
– Dead Silence de James Wan en 2007,
– Dead Mary de Robert Wilson en 2007
– Blood night : the legend of May Hatchet de Frank Sabatella en 2008
– Cropsey de Barbara Brancaccio en 2009
– Bankok Haunted 3 : haunted Universities de Bunjong Sinthanamongkolkul en 2009
D’autres films vont plus loin et traitent des zombies, des vampires ou des extraterrestres, toutes des choses qui n’existent que dans la fantaisie de leurs créateurs dans les livres et au cinéma. Ce n’empêche que des plus crédules vont même y bâtir des fantasmes et d’autres des religions.
La pire des ignorances n’est pas faite de ce que nous ne connaissons pas, mais de ce que nous connaissons mais qui résulte être faux. La corruption, par exemple.
Le vrai tableau devient faux
A la fin de 1945, c’est-à-dire, après la deuxième guerre mondiale, un procès s’ouvre en Hollande contre le peintre Han van Meegeren (1889-1947). Ce dernier est accusé d’être devenu riche en commerçant avec l’ennemi durant la guerre, les nazis. Il avait vendu à l’occupant Nazis jusqu’au chef des SS en personne, Heinrich Himmler, une dizaine de tableaux réalisé par Johannes Vermeer (1632-1675), de son vrai nom, Jan Van der Meer, peintre baroque néerlandais. Pour ce crime Han van Meegeren risque la peine de mort par pendaison. Pour se disculper, il va surprendre tout le monde présent dans ce tribunal à l’écouter. Il explique alors qu’il voulait ridiculiser les experts qui l’avait jugé comme un peintre médiocre.
Mais quel rapport avec le peintre Vermeer dont il vendait les tableaux en empochant une sommes évaluée à 30 millions de dollars américains ? Il expliqua tout simplement que ces tableaux étaient vrais dès lors que tout le monde, mêmes les experts les avaient authentifiés comme peints par Vermeer. Mais faux, puisque c’est lui-même qui les avait peints et signés à la place de Vermeer, mort 3 siècles au paravant. Ce fut la stupéfaction. Tous les experts étaient unanimes qu’il était impossible que les tableaux soient un faux et qu’il tentait juste de se disculper par tous les moyens. C’est alors que notre géni demande ses instruments et en 30 minutes, il avait montré comment il faisait et surtout, le plus surprenant était de découvrir en plein tribunal que Han Van Meegeren avaient inventé une nouvelle technique pour faire vieillir une œuvre et lui faire attribuer ensuite une date de 100, 300 ou 500 ans, ce qui augmentait bien entendu sa valeur. Et c’est ainsi qu’il eut la vie sauve avec la stupeur de tous les présents au tribunal.
Sans la peine de mort, ce faux serait aujourd’hui la vérité. Tous les experts avec confirmé et validé la vérité que Meegeren voulait faire passer, parce qu’il a étudié la structure de la vérité à laquelle il devait faire face. Et a tout simplement décidé d’en fabriquer une avec brio. La valeur d’un tableau n’est jamais contenu dans ce tableau lui-même, comme nous l’a démontré Mergereen, mais dans notre tête, dans la valeur que nous attribuons ou non à quelque chose.
Journaliste militant en Suisse – Reportage sur TSR pour un Réferendum
Si je vous montre deux photos : la première avec 8 antilopes au bord d’un fleuve en train de s’abreuver, et la seconde avec 6 ours sur la neige. Et je vous pose la question après une heure de savoir combien il y avait d’antilopes et d’ours, vous serez très proche de la vérité. Mais plus le temps va passer et plus vous aurez tendance à ne plus vous souvenir de combien d’Antilope il y avait sur la première photo et combien d’ours il y avait sur la deuxième. Après une semaine, vous direz qu’il y avait 10 antilopes et 10 ours. C’est la vérité que vous restitue en bonne foi, votre mémoire. Supposons qu’au moment de vous montrer les deux photos, on a ajouté des valeurs à chacune négatives pour l’antilope et positive pour l’ours.
Supposons que je vous ai ajouté que l’antilope est très méchante alors que l’ours est très gentil. Vous aurez tendance à avoir peur de l’antilope et à éprouver le plaisir de vous rappeler de l’ours. Mais plus le temps va passer, moins vous allez vous souvenir qu’un jour, je vous avais même parlé de l’antilope et de l’ours. Et si je vous remontre tous les jours les mêmes photos sans y ajouter les commentaires, la vérité qui va se graver dans votre tête sera celle statique du nombre des animaux sur chaque photo et non leur gentillesse ou leur dangerosité.
C’est ici qu’entre en jeu la propagande. Dans les relations entre l’Afrique et l’Occident, c’est exactement le même cas de figure. Il y a une vérité qu’on veut incruster dans la tête des gens, c’est celle d’une Afrique proche de l’enfer et d’un occident proche du paradis. Puisqu’on l’a déjà dit une fois, on sait que les gens auront tendance à l’oublier avec le temps. Alors il y a les radios, les télévisions qui sont là, non pas juste pour vous montrer les deux photos, mais en même temps d’y ajouter un commentaire. Les commentaires très partisans des journalistes occidentaux sur les sujets internationaux démontrent qu’il s’agit d’un journalisme de militantisme, d’un journalisme nationaliste, conservateur pour la plupart.
L’exemple nous arrive de Sisse où à 10 jours du référendum du 9 Juin 2013 pour durcir ou non du droit d’asile des immigrés en Suisse, un très opportuniste documentaire est diffusé dans l’émission Temps Présent du jeudi 30 Mai 2013 sur la télévision publique de la Suisse Romande TSR. Dans ce service, toutes les filles africaines veulent épouser un Suisse, surtout les filles camerounaises, toutes les filles camerounaises. Sur le plan des photos, la journaliste de TSR a montré la photo des 10 antilopes, mais soigneusement galeuses, mais aussi, a montré l’image des ours, sollicités par la planète entière avec cette phrase : « la moitié des mariages en Suisse sont avec des étrangers ».
L’antilope galeuse était représentée par une image de la capitale camerounaise sans aucun bitume, la seule maison qui tenait debout était l’ambassade suisse. La seule personne honnête du Cameroun était l’ambassadeur Suisse qui sortira de son devoir de réserve pour qualifier les avocats qu’il utilise avec une certaine condescendance au point d’insinuer qu’ils ne seraient que de simples corrompus s’il ne les payait pas convenablement. Apparemment, en Suisse, lorsqu’on ne paye pas convenablement un avocat il saute de joie et fait le double du travail convenu. La journaliste n’était là que pour cultiver la perception du paradis suisse et de l’enfer camerounais.
Ce n’était pas une journaliste, parce qu’en Europe, dès lors qu’il s’agit de parler d’Afrique, il n’y a pas de journaliste, il y a des pasdarans, des kamikaze du racisme européen du 19ème siècle. Une vraie journaliste aurait fait deux choses : Douala est la capitale économique du Cameroun, dans cette ville, les filles ne tiennent pas ce genre de propos. C’est même l’inverse. Comment ne trouve-t-on dans le documentaire aucune fille qui dit qu’elle n’aime pas les blancs ? Mais le plus grave n’est pas là. Le documentaire montrait la vie de deux extrêmes au Cameroun et en Suisse, de deux fous, deux catégories de personnes qui doivent être immédiatement internés.
Au Cameroun, ce sont ces demoiselles installées dans la fainéantise et qui croient qu’il existe quelqu’un qui travaillera à leur place. Et de l’autre des Suisses aussi pervers qu’on se croirait dans un film de Hitchcock. Mais à moins de nous faire croire que tous les Suisses sont aussi pervers, on est en droit de se demander comment la journaliste n’a pas jugé utile d’aller interroger ces hommes qui laissent toutes les africaines de Suisse pour passer des heures sur le net à en chercher à des milliers de kilomètres dans un pays où ils n’ont jamais été. Est-ce que cette journaliste n’a pas eu un moindre doute que ces hommes sont tous fous, lorsqu’elle-même enregistre une conversation où un deux sent en Suisse à travers une webcam, les odeurs des poils d’une autre folle au Cameroun ?
La vérité est une construction mentale des histoires avec des personnages et des acteurs qu’on choisit ou exclut, en fonction des intérêts qu’on est en train de protéger et de ceux qu’on veut détruire. Apparemment, les folles romantiques du Cameroun l’étaient à cause de 30 ans de dictature. Mais aucun mot sur la démocratie Suisse qui a fabriqué ses fous sexuels qui sentent des odeurs à travers une webcam. C’est plutôt hallucinant comme éducation à l’objectivité de l’information de la part de ceux qui vont ensuite prétendre enseigner à l’Afrique « les droits de l’homme, la bonne gouvernance etc.. ; » et d’autres choses bidon du même type.
En réalité, la vraie raison de ce référendum du 9 juin 2013 en Suisse nous met dans le champ de la perception. Avec l’augmentation des suicides en Suisse, il faut donner aux populations, la perception d’être les meilleurs du monde. Et que leurs mal’être n’est pas le fait de politiciens incapables d’apporter des solutions à leurs problèmes. Pour cela, il faut un bouc-émissaire. Il faut le Judas qui va permettre à la sainteté suisse de s’accomplir. Le résultat ne va pas se faire attendre. 78,5% des suisses vont voter Oui pour durcir les lois sur le droit d’asile.
Quel impact sur le résultat du référendum a eu ce reportage de TSR sur le Cameroun ? Nul ne peut le dire avec précision. Mais ce que nous savons très bien est qu’en Suisse comme ailleurs en Occident, les journalistes roulent presque tous pour le pouvoir en place, ils sont la caisse de résonance du pouvoir public de leur pays. Ils sont le tam-tam de la propagande politique.
Cet exemple d’un journalisme patriotique suisse qui prend un bouc-émissaire africain au hasard, le Cameroun dans ce cas, est vérifiable tous les jours à travers les médias occidentaux qui émettent sur l’Afrique, dont le rôle n’est que celui de transmettre une vérité, celle qui garantit leurs intérêts, contre ceux de l’Afrique. Et pour cela, on a besoin de mettre les « deux photos » sous la vue des personnes tout le temps pour qu’elles ne l’oublient pas de si vite et renforcent leurs perceptions de l’unique vérité qu’ils doivent mémoriser, celle de la supériorité de l’Europe et de l’infériorité de l’Afrique.
La journaliste, auteur du reportage, était peut-être en possession de la leçon 44 où je donne les détails de la corruption chronique de la part des fonctionnaires de certaines ambassades suisses dans le monde. Bien sûr que ni la TSR, encore moins France24, RFI ou BBC toujours très généreux à informer les africains n’ont donné le moindre espace pour confirmer ce côté délinquant de certains diplomates suisses, rappelé moins de 5 jours après l’émission de la TSR sur le Cameroun et 5 jours avant le referendum du 9/06/2013, c’est un silence tombale des mêmes médias au sujet d’un fait divers des plus hallucinants et incroyables en plein Paris. En effet, c’est l’agence d’information Reuters qui publie une dépêche de 13 lignes le 4 juin 2013 à 13 :00 et signée par Nicolas Martin, avec le titre : « A Paris, Course poursuite entre la police et l’Ambassadeur suisse ».
Quel que soit la nature et la gravité du délit, on ne peut s’empêcher de se demander pourquoi cet ambassadeur Suisse qui bénéficie de l’immunité diplomatique, a pu à ce point être aussi irresponsable pour mettre en danger la vie de nombreux piétons et cyclistes à Paris, en tentant de semer une patrouille entière de la police française ? Cette information a été bien entendu tenue sous silence par les médias européens, parce qu’elle ne correspondait .pas à la vérité qu’il faut servir pour revigorer le moral et le patriotisme du public suisse ou européen et saper celui des africains. Elle ne correspondait pas à l’objet de la mission de ces médias.
Le plus inquiétant, c’est l’alignement des médias africains à cette forme de complot anti-africain qui ne dit pas son nom. En effet, aucun media camerounais ou africain n’a jugé utile de relayer la nouvelle de l’ambassadeur présumé délinquant à Paris. Pour comprendre l’ampleur de ce journalisme patriotique et conservateur, imaginez si à la place de l’ambassadeur suisse, ce délinquant présumé, s’était trouvé un diplomate africain. L’information aurait fait le tour du monde, on nous aurait expliqué comment la misère dans son pays pousse les gens même de haut rang à la délinquance. Des experts se seraient succédés sur les plateaux des mêmes médias qui font semblant d’informer les africains pour les enfoncer encore plus.
Le plus incompréhensible de l’histoire est le fait que les journalistes africains seraient là à écouter religieusement ces vérités à sens unique, pour le lendemain relayer les insultes contre eux-mêmes, oubliant le fait qu’il n’existe pas de vérité objective bonne pour tout le monde. Il n’existe pas de journalisme objectif. Et que c’est à chacun de fabriquer sa propre vérité en fonction des objectifs précis et des intérêts de son pays.
On ne peut s’empêcher de se demander pourquoi les africains acceptent de jouer le jeu et de servir de souffre-douleur pour les européens. Comment un pays africain comme le Cameroun peut-il à ce point laisser se développer impunément des centres de pornographie à chaque angle de le rue des quartiers populaires, baptisés cyber-cafés, avec des cabines individuelles qu’il faut être un habitué des quartiers des mal réputés des prostitués de Amsterdam ou de Pigalle à Paris pour même imaginer leur existence ?
Conclusion
Le vrai et le faux, la vérité et le mensonge sont les deux faces de la même monnaie. Tout dépend de quel côté on l’observe, chacun peut dire que la même pièce est vraie ou fausse et avoir raison. Il n’existe pas de vérité bonne pour tous les pays, valable pour toutes les saisons, acceptable par tout le monde. Dès lors, tout est une question de compromis et de dosage, avec pour doute le seul et vrai arbitre. La certitude et la rigidité sont les ingrédients nécessaires pour une conflictualité garantie et permanente. Devant chaque vérité, il faut avoir le courage de toujours se demander et d’identifier les intérêts qui justifient cette vérité. Ces intérêts nous sont-ils favorables ou défavorables ? S’ils sont défavorables, alors la vérité qu’on nous sert devient notre mensonge et à nous de mettre en évidence notre propre vérité, c’est-à-dire ce qui nous a été présenté pour mensonge.
Durant la crise libyenne, il y a des journalistes africains qui ont fêté la mort ce celui que les medias occidentaux ont chanté d’être le tyran. Ce qui leur a manqué, était d’aller eux-mêmes à la quête de leur propre vérité, celle qui protégeait leurs intérêts. Peut-on reprocher aux européens ne travailler pour sauvegarder d’abord et avant tout leurs propres intérêts ? Bien sûr que non. Le contraire aurait été démentiel. Exactement comme le comportement des intellectuels africains, dirigeants, journalistes, professions libérales etc. qui n’ont pour principale source d’information que la vérité qui provient des médias occidentaux, sans aucun filtre.
Luanda le 15/06/2013
Jean-Paul Pougala
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N.B : Dans la deuxième partie, nous traiterons des thèmes suivants :
– Pourquoi la nature humaine est un concept vrai en Europe et faux en Afrique ?
– Pourquoi l’inceste est plébiscité par les pays de traditions chrétiennes et les musulmanes
– Pourquoi certains prix Nobel sont faux ?
– La Connivence et la confusion de rôle entre les journalistes et les politiciens occidentaux
– Mahomet a-t-il existé ?
– Jésus a-t-il existé ?
– Démocratie avancée : un poète condamné à perpétuité pour avoir salué le printemps arabe