Une première injustice ne doit jamais être tolérée [Par Jean-Claude Djéréké]

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J’ai regardé aujourd’hui une vidéo dans laquelle une dame, en pleurs et s’exprimant tantôt en dioula, tantôt en français, disait à peu près ceci: ”Ils [Cissé Bacongo et sa clique] sont passés à 11h pour dire qu’ils vont casser le marché de petit Lomé à 18h. Ils ont cassé nos cours et on a accepté. On demande pardon.” Et un des badauds qui entouraient la dame de renchérir: “Monsieur le président, c’est méchant.”
La dame n’aurait jamais dû accepter la démolition de sa maison par Bacongo car la première injustice, qui n’est pas condamnée, ouvre la porte à d’autres injustices.
Elle accepta la première injustice peut-être pour ne pas apparaître comme quelqu’un qui se rebelle contre son champion mais c’était une erreur.
Je suis certain qu’elle accepta aussi toutes les injustices faites à ceux qui n’ont pas voté pour son champion parce que ça ne la concernait pas.
Aujourd’hui, elle pleure à chaudes larmes parce que le champion a appuyé là où ça fait le plus mal. En effet, comment pourra-t-elle nourrir et scolariser ses enfants si le marché de petit Lomé où elle avait l’habitude de vendre n’existe plus?
Quant à l’individu qui a traité Ouattara de méchant, il n’a pas tort car démolir des maisons et des marchés pour que des hommes d’affaires étrangers puissent occuper les lieux et y faire fortune relève effectivement de la méchanceté mais je parie que cet individu ne fera rien après cette indignation.
L’homme et la femme iront-ils au-delà des pleurs et de l’indignation? Comprendront-ils enfin, avec les autres Ivoiriens confrontés à la cherté de la vie et au chômage, que, “quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple le plus sacré et le plus indispensable des devoirs”(Robespierre)?
Un Ivoirien a reproché à ses compatriotes de s’amuser avec tout ou de ne rien prendre au sérieux. Pouvons-nous continuer à vivre ainsi quand on sait que, par la faute d’individus inconscients et incompétents, la dette extérieure du pays s’élève aujourd’hui à 33 000 milliards de francs CFA?
Jean-Claude Djéréké
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