Le coup d’Etat a fait 15 morts et 114 blessés
Le Général Gilbert Diendéré vient d’annoncer la fin du putsch. Il annonce aussi le désarmement du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) dans les prochains jours et déclare, enfin, être prêt à répondre s’il était appelé devant la justice.
Le Général Gilbert Diendéré a fait des déclarations à la presse ce 23 septembre 2015 à l’issue d’une rencontre avec le président nigérien Mahamadou Issoufou, lequel était venu, avec d’autres chefs d’Etat, assister à la réinstallation de Michel Kafando. Le Général Diendéré a annoncé la fin du putsch.
« Pour moi, le putsch est terminé, on n’en parle plus. Il faut aller vers la recherche de la paix, vers la recherche de la fraternité et je pense que nous allons y arriver », a-t-il déclaré.
Qu’en est-il du désarmement du RSP ? « Le RSP s’est cantonné, s’est retiré de toutes les positions. A l’instant, le désarmement n’a pas encore été réglé. C’est chose qui sera faite dans les prochains jours et les modalités de ce désarmement seront définies par les différents chefs militaires », a-t-il indiqué.
Un bilan provisoire indépendant, établi par des organisations de la société civile, indique que le coup d’Etat a fait 15 morts et 114 blessés. Le Général Diendéré est-il prêt à répondre de ces faits ? A-t-il peur de la justice ? « Personnellement, je n’ai pas peur. J’assumerai pleinement ma responsabilité. (…) Cela veut dire que je ne vais pas nier qu’il y a eu des morts lors de ces évènements et je répondrai éventuellement aux questions lorsqu’on me les posera », a-t-il répondu.
Des leçons
Mais comment explique-t-il ce coup d’Etat ? Quels enseignements en tire-t-il ? « Je déplore dans un premier temps, les victimes et les blessés. C’est mon plus grand regret. (…) Le plus gros tort a été de faire ce putsch parce qu’aujourd’hui lorsqu’on parle de démocratie, on ne peut pas se permettre encore de faire des actions de ce genre.
Cela s’est passé compte tenu d’un certain nombre de raisons que nous avons évoquées dans notre proclamation à l’époque. Nous avons vu ce qui s’est passé, nous avons su que le peuple n’était pas favorable à cela, c’est pour cela que nous avons tout simplement abandonné (..) Je pense que nous avons tiré les leçons », a expliqué Gilbert Diendéré.
Le Général reconnaît que c’est du temps perdu pour le Burkina. « C’est du temps perdu, je le reconnais. C’est des moyens perdus, je le reconnais. C’est des vies humaines perdues, je le reconnais », a-t-il indiqué.
Après ces déclarations à la presse, le Général est reparti de la Salle des banquets, accompagné par ses éléments.
Le président nigérien Mahamoudou Issoufou a indiqué que la question de l’amnistie relève de la discrétion des autorités de la transition et du peuple burkinabè.
Burkina2
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