À peine Hamed Bakayoko a-t-il été accusé par Ibekwe Nicholas et Daan Bauwens de trafic de drogue, une activité illicite qui expose notre jeunesse et notre pays à une destruction lente mais certaine, que ses obligés, c’est-à-dire ceux qui lui doivent leur enrichissement illicite et subit et que nous nous garderons de nommer, parce que ce serait leur faire trop d’honneur, n’ont pas tardé à tirer à boulets rouges sur les “aigris” qui chercheraient à nuire à un homme qui, d’après eux, a réussi dans la vie à force de travailler dur. Pour eux, derrière les deux journalistes d’investigation, il y a incontestablement des Ivoiriens jaloux de Bakayoko et prêts à tout pour l’empêcher d’accéder à la magistrature suprême.
Je ne sais pas si on peut appeler réussite le fait de faire fortune en vendant de la drogue. Je doute fort qu’une telle “réussite” puisse être enviée par un homme sain d’esprit. Certains pensent qu’il suffit de traiter d’aigri et de jaloux quiconque aborde les questions de fond pour espérer faire oublier les graves soupçons qui pèsent sur Monsieur Bakayoko. Ils se trompent lourdement et leurs insultes sont loin d’impressionner et d’intimider. Bref, au lieu de défendre l’indéfendable, les serveurs de thé de Bakayoko gagneraient à demander à leur bienfaiteur ou mentor de démissionner pour prouver qu’il n’a rien à voir avec le trafic de drogue que le gouvernement américain prend très au sérieux et qu’il suit de près. On ne peut pas se targuer d’avoir “une réputation pure et sans tache” et refuser de quitter momentanément ses fonctions pour la manifestation de la vérité. On ne peut pas non plus laisser les “Microbes” agresser et tuer impunément et s’attribuer des “arrestations, saisies et démantèlement de réseaux mafieux [qui]ont valu des félicitations internationales à la Côte d’Ivoire”.
En attendant que Hamed Bakayoko mette à exécution sa menace de porter plainte contre les deux journalistes de Vice, il est utile de rappeler son parcours scolaire et politique qui ne brille ni par l’exemplarité ni par la qualité.
Ayant été incapable de décrocher le petit probatoire (la première partie du baccalauréat qui n’existe plus), il se réfugia au Burkina Faso où il aurait gardé par devers lui une partie de l’argent laissé par Houphouët aux Ivoiriens étudiant dans ce pays.
Au début du multipartisme, il se faisait grassement payer par le PDCI-RDA pour mener la vie dure aux opposants et aux étudiants qui refusaient de militer dans le MEECI. Sa consommation de la cocaïne date peut-être de cette époque-là. Puis, sans diplôme, le loubard et crétin devint journaliste.
En 2003, grâce aux armes et avec la bénédiction de la France qui mit à Linas-Marcoussis rebelles et État de Côte d’Ivoire sur un pied d’égalité, il entra au gouvernement, ce qui était une profanation de la République.
Les adolescents qui fument la cocaïne avant d’agresser et de tuer dans Abidjan, c’est lui qui les entretient et les protège ; c’est encore lui qui fait torturer les Ivoiriens qui osent critiquer le régime Ouattara. Cynique, il disait à qui voulait l’entendre que Charles Blé Goudé était dans une résidence sécurisée alors qu’il l’avait enfermé dans le cachot du sous-sol de la DST.
Et c’est à cette crapule, à ce criminel patenté et franc-maçon notoire, que deux paroisses catholiques de l’archidiocèse d’Abidjan –Saint Philippe d’Abobo-Sagbé dirigée par les Jésuites et Saint Marc d’Akéikoi – donnèrent complaisamment la parole les 16 et 30 septembre 2018 au cours de la messe parce qu’il leur avait donné de l’argent sale. L’adage selon lequel “qui se ressemble s’assemble” se vérifie-t-il ici ? Demandera-t-on un jour des comptes aux soi-disant hommes de Dieu qui ont l’habitude de manger et de rigoler avec cette fripouille ? En tout état de cause, plusieurs fidèles catholiques avaient été choqués que la campagne électorale s’installe dans des paroisses et estimaient que les évêques ne devraient pas permettre ces choses-là qui font honte.
Les révélations qui nous apprennent que Bakayoko est un dangereux trafiquant de drogue ne devraient laisser aucun Ivoirien indifférent. Si nous aimons vraiment la Côte d’Ivoire, nous devons relayer cette information jusqu’à ce que mis en cause soit arrêté et jeté en prison, sa vraie place.
Ma réflexion sur notre pays tombé entre les mains des narcotrafiquants serait incomplète si je ne mentionnais pas la chose suivante : c’est en 2011 que la France a placé à la tête de notre pays des incultes, des criminels et des trafiquants de drogue. Qu’ils soient de droite, de gauche ou du centre, ses dirigeants n’ont jamais caché leur plaisir et leur fierté de traiter avec ces barbares pompeusement baptisés hommes d’État.
Ils les ont soutenus quand ils emprisonnaient, torturaient, dépossédaient ou tuaient les Ivoiriens. Jamais ils ne les ont désavoués. Jamais ils ne les ont invités à respecter et à écouter l’opposition.
Pouvait-il en être autrement ? Non, parce que, disent les Latins, « nemo dat quod non habet ». Traduction : on ne donne que ce qu’on a. Chirac, de Villepin, Rafarin, Sarkozy, Fillon, Juppé, Hollande, Valls et Macron nous ont imposé des voyous et des assassins parce que l’État français lui-même est un État voyou et assassin.
Si personne ne sait quand les ennuis de Bakayoko prendront fin, une chose reste certaine : rien n’est bouclé à Abidjan. Avant octobre 2020, beaucoup de surprises et de bouleversements peuvent survenir.
Jean-Claude DJEREKE
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