Mais une loi peut-être de la nature que sais-je plus dure encore les tient,
Un lien solidifié par un demi-siècle de pratique discours ronrons qui tournent toujours en rond et reviennent au point de départ que rien proprement ne supprime, ni ne rompt,
Imperceptible pour quelques-uns
Mais, ceux qui s’en aperçoivent, n’y trouvent-ils pas trop de confort, trop de privilèges pour y renoncer ?
Ce lien les fait enfants, marmailles malgré eux-mêmes grouillant se vautrant dans la même mare sans le vouloir peut-être, sûrement sans le savoir pour beaucoup d’entre eux car ils avaient tous cru l’éléphant, le père mort.
Ils se débattent toujours dans l’enchevêtrement, contre l’abrutissement du mensonge monstre tentaculaire inventé depuis des décennies, toujours alimenté, le fantôme du père les tirant par-ci, par-là, les malmenant, de main de maître, même mort, les enveloppant sous sa peau comme poissons pris au filet, incapables de s’en échapper.
L’éléphant, qui n’hésitait nullement à se pavaner, fanfaronner, à déclarer ce qu’il était, tel qu’il était, l’éléphant que les foules en liesse pardon en liens ovationnaient, est-il vraiment mort ou a-t-il fait semblant de mourir pour ressurgir, mieux se multiplier, devenir plus envahissant, plus ravageur, plus dévastateur, étouffant tout vrai progrès, barrissant en tous lieux, trompetant à qui veut bien l’entendre ou même ne veut pas qu’il est là, qu’il est vivant !
Ce n’est pas seulement qu’il se soit fait remplacer par son fils. Mais au fond tous les éléphanteaux ne se ressemblent-ils pas, même dans le combat pour ressembler à papa, hériter de papa, manger gros comme papa, avaler comme papa, tout engloutir comme papa ?
Pachydermes de la tête aux pattes, pachydermes jusqu’à l’âme, insensibles aux voix humaines, à la raison, ne voulant mener les troupeaux que selon leurs propres désirs pour leurs propres intérêts, ils écrasent et enterrent sous leurs pas les petits tombés dans le combat quotidien,qui criaient à la survie.
Qu’ils soient jaunes, verts, oranges ou rouges, de quelque couleur qu’ils soient, les éléphanteaux ont-ils un chant parampanpan ! différent de celui de leur papa, même en prétendant le rejeter, en prétendant faire peau neuve ? Pouah ! Papotage à la papa d’éléphanteaux non seulement répété trompeté mais aussi ruisselant dans la rue ou la plage où ils se ruent.
Ils marchent, chacun de son côté, sournois et en guingois, se surveillant, s’épiant, n’hésitent pas à se lancer dans le sprint final, à se bousculer, se neutraliser, se poursuivre, se terrasser, s’éliminer pour s’emparer d’un pouvoir déjà vidé de son sens, des sièges bien bancals, branlants pouvant craquer à tout moment sous un coup pan du puissant éléphanteau-en-chef clanique.
Car les coups de patte, pardon d’État ou de force sont la force de l’éléphant-papa, donc de l’éléphanteau de sang, sang dans tous les sens non seulement parce qu’il hérite du sang versé mais aussi parce qu’il a les moyens d’en verser aussi.
À chaque étape il faut frapper un grand coup qui fasse bien mal, c’est congénital, un coup génial sans autre forme de procès
Sinon ces faux éléphanteaux qui s’agitent pour rien n’auront plus peur du vrai éléphanteau pur sang !
Ils disent tous sans rire, donc la mine bien fabriquée pour paraître rassembleurs quelque peu hâbleurs Bla-bla-bla Je veux les unir tous !
Quoi? Unir ou punir parce que votre mine, je veux dire votre sourire figé, crispé et votre buste congestionné font plutôt frissonner, font même peur, c’est-à-dire cherchent à terroriser.
Et chacun répond Je dis bien UNIR, comme l’éléphanteau-en-chef. Ne sommes-nous pas tous des éléphanteaux au même titre que l’éléphanteau-en-chef ? Et l’ombre, le fantôme de l’éléphant-père ne nous couvre-t-il pas tous?
Pas de conflit. On s’entendra, pourvu que chacun ait son morceau de la peau de l’éléphant, pourvu que chacun tire l’ombre à soi. Vive l’obscurité partagée propagée prolongée !
Ainsi, pour secouer la peau de l’éléphant et pour nous débarrasser de son ombre qui plane toujours, il faut encore attendre. En tout cas, ce n’est pas encore au programme des éléphanteaux. Ni du vrai, ni des faux.
Sénouvo Agbota ZINSOU