Terroriser le peuple pour enrichir tranquillement la France 

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Pour avoir dénoncé les exécrables conditions de travail au lycée moderne de Cocody Angré, l’enseignant Kouamé Phicault, 36 ans de service, vient d’être muté au lycée moderne de Minignan, ville située au nord de la Côte d’Ivoire.
Cette décision est injuste et mauvaise pour trois raisons. 
Premièrement, ceux qui l’ont prise confirment qu’ils servent un régime dictatorial. Tout dictateur est hostile à la critique, veut entendre qu’il travaille bien et que son bilan est inattaquable.
Deuxièmement, elle donne à penser que le Nord de notre pays est fait pour accueillir les insoumis, ceux qui à juste titre attirent l’attention sur les dérives et tares du parti au pouvoir.
Troisièmement, elle montre que Dramane Ouattara reproduit certaines détestables pratiques qui avaient cours sous Houphouët-Boigny. C’est en effet sous le premier président que certains enseignants « récalcitrants » comme Bédi Holy furent déportés au Nord.
En 1963, le même Houphouët avait embastillé les jeunes cadres du PDCI après les avoir accusés de fomenter des complots visant à le renverser ou à le tuer. Ces cadres avaient simplement critiqué le fait que les coopérants français étaient mieux traités qu’eux et que la France continuait d’avoir une mainmise sur la Côte d’Ivoire. Ouattara fit la même chose dès qu’il fut installé par le voyou et inculte Nicolas Sarkozy. Il n’a pas arrêté de terroriser les Ivoiriens à travers des arrestations et affectations arbitraires. Pensons, entre autres, à Charles Rodel Dosso et à Kouamé Phicault.
Est-ce la France qui suggéra à Houphouët et à Ouattara d’adopter cette stratégie qui devait leur permettre de travailler en paix et à la France de piller tranquillement les richesses du pays? On le saura un jour. Toujours est-il que cette stratégie est celle des faibles et des lâches.
Dernière chose: cette dictature immonde et moyenâgeuse, dont les Ivoiriens semblent s’accommoder, ne prendra pas fin si certains se contentent de parler de prorogation de l’enrôlement, s’ils persistent à ne pas comprendre que la politique, c’est aussi le rapport de forces et que, tant que l’opposition n’inverse pas ce rapport de forces, le dictateur fera toujours ce qu’il a envie de faire.
Jean-Claude Djéréké
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